La popularité inattendue du socialiste Bernie Sanders, qui a bien failli devancer Hillary Clinton dans la course à l’investiture présidentielle du Parti démocrate, et celle de l’iconoclaste Donald Trump, qui a réussi à battre les Bush, Kasich, Cruz et autres Fiorina du Parti républicain, marquent peut-être la fin du bipartisme aux États-Unis.
Les Républicains, d’abord, se retrouvent fracturés entre l’ancienne élite conservatrice «constitutionnaliste» et les nouveaux électeurs de Trump venus d’une Amérique profonde blanche, ouvrière, masculine, décomplexée, sans autres amarres idéologiques que le «patriotisme», inquiète pour sa sécurité et ses perspectives économiques.
Chevauchant ces deux camps, mais minoritaires et en perte de vitesse, on trouve aussi des gens qui se disent principalement «chrétiens», et d’autres proches du «Tea Party» opposé au corporatisme ou capitalisme d’État symbolisé par le sauvetage des banques de Wall Street en 2008.
Au moins deux grands groupes de ces électeurs de «droite», les traditionalistes tranquilles et les populistes agités, mériteraient chacun leur propre parti.
«Républicain» et «démocrate» sont d’ailleurs des termes génériques, rassembleurs, qui n’éclairent pas les débats: les États-Unis sont une république et une démocratie, tous ses citoyens sont donc «républicains» et «démocrates».