Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.
Petite histoire des GG
On a récemment annoncé les lauréats et lauréates des Prix littéraires du Gouverneur général, communément appelés les GG. Ces prix étaient remis pour la 70e année consécutive. Leur histoire est assez peu connue et réserve quelques surprises. En 1936, lord Tweedmuir, Gouverneur général du Canada, institue des prix qui rendent hommage aux meilleurs livres. Il le fait en collaboration avec la Canadian Authors Association. Seuls des ouvrages de langue anglaise (!) sont considérés et le prix ne comporte pas de bourse ou récompense monétaire. En 1936 il n’y a que deux catégories: fiction et non-fiction. En 1937 on ajoute Poésie […]
L’écriture dense et intense de Daniel Castillo Durante
Daniel Castillo Durante a été finaliste du Prix Christine-Dumitriu-Van-Saanen pour son roman intitulé La passion des nomades. L’auteur d’origine argentine enseigne les lettres françaises à l’Université d’Ottawa depuis une dizaine d’années. Pour lui, la fiction littéraire est un lieu dans lequel l’amour et la mort peuvent encore, main dans la main, nous révéler la passion comme premier moteur de l’humain. Le roman primé s’ouvre sur le meurtre du consul argentin à Montréal. Son fils Gabriel apprend la nouvelle et s’envole vers la métropole québécoise dans l’espoir de comprendre ce qui s’est passé. Il rencontre des gens de diverses origines culturelles, […]
Naissance de Séraphin Marion
L’institution littéraire franco-ontarienne a ses grands noms, mais le public a parfois tendance à ne retenir que les vedettes contemporaines. Aussi le nom de Séraphin Marion sombre-t-il trop souvent dans l’oubli. Cela s’explique peut-être par le fait que cet homme de lettres a longtemps travaillé dans l’ombre, dans les archives des lettres canadiennes-françaises. Séraphin Marion est né à Ottawa le 25 novembre 1896. Il se distingue dès l’obtention de son baccalauréat ès arts, puis de sa maîtrise de l’Université d’Ottawa. En 1923, Marion décroche un doctorat de l’Université de Paris, puis un autre de l’Université de Montréal dix ans plus […]
La francophonie canadienne de plus en plus distincte… du Québec
Bien qu’elle partage d’important pans de sa mémoire avec le Québec, la francophonie canadienne se représente de plus en plus comme une société distincte de la Belle Province, avec des lieux de mémoire, de commémoration et d’identité qui lui sont propres. C’est ce qui ressort d’un colloque tenu à Ottawa les 15, 16 et 17 novembre. Les lieux de mémoire réfèrent ordinairement au patrimoine bâti (édifices), à des endroits géographiques historiques identifiés par une plaque, à des monuments et à la toponymie (nom de localités, cours d’eau, etc.). À titre d’exemple, la déportation des Acadiens a été commémorée par la […]
Marguerite Andersen marie réalité et fiction
En 1929, Louis Mathias Auger est un Franco-Ontarien de 26 ans. Député du comté fédéral de Prescott, il est accusé d’avoir violé Laurence Martel, une jeune femme de 17 ans venue demander son aide pour obtenir un emploi dans la fonction publique. Après pas moins de cinq procès, Auger est innocenté du viol, mais condamné pour séduction et incarcéré pendant deux ans au pénitencier de Kingston. Voilà des faits historiques que Marguerite Andersen s’approprie pour inventer une intrigue qui mène ces deux personnages jusqu’au tournant des années 1950. Dans son roman Doucement le bonheur, elle marie allègrement réalité et fiction. […]
Naissance de Dominique Demers
Contrairement à ce que plusieurs pensent, la romancière Dominique Demers est d’origine ontarienne et non québécoise. Elle est née à Hawkesbury le 23 novembre 1956 et vit maintenant en banlieue de Montréal. Elle a trois enfants, un mari, un chien, deux chats et un hamster. Son intérêt est tourné vers la littérature jeunesse dans laquelle elle s’est taillé une place de choix et d’honneur. Dominique Demers obtient un baccalauréat ès art de l ‘Université McGill, puis un certificat en enseignement à l’Université de Montréal, suivi d’une maîtrise en littérature jeunesse à l’UQAM. Elle vient de terminer, à l’Université de Sherbrooke, […]
20 ans de vitalité franco-ontarienne
La Loi ontarienne sur les services en français ou Loi 8 célèbre cette année son 20e anniversaire. Adoptée sous le règne du premier ministre David Peterson, cette loi constitue un important jalon dans la vie politique de la province la plus populeuse du Canada. À l’occasion de cet anniversaire, je vous propose un survol du chemin parcouru entre 1986 et 2006. Quelques semaines après l’adoption de la Loi 8, les Franco-Ontariens ont de nouveau l’occasion de se réjouir puisqu’ils assistent à la création d’un réseau distinct de télévision française sous l’égide de TVOntario. Appelé La Chaîne, ce réseau entre en […]
Roman épistolaire sur les états du désespoir amoureux
Chaque fois que je vais à Québec, je m’arrête à la Librairie Pantoute, rue Saint-Jean. Le libraire Éric Simard est un homme très accueillant. Il est aussi un écrivain qui a publié un roman épistolaire intitulé Cher Émile. Les lettres qui composent ce roman sont signées par Éric ou É. S’agit-il d’un roman autobiographique? Son contenu très intense et finement psychologique, voire émotif, pourrait le laisser croire. Mais la couverture indique bien que Cher Émile est un roman. Éric écrit à Émile. Il lui parle de leur relation, de leur rupture, de ses aventures avec P.J. et René. Il lui […]
La Loi ontarienne sur les services en français
C’est le 18 novembre 1986 que l’Assemblée législative de l’Ontario adopte la Loi sur les services en langue française. Communément appelée Loi 8, elle garantit le droit à recevoir des services en français du gouvernement ontarien dans 23 régions désignées. Cette loi est entrée en vigueur trois ans après son adoption, soit le 19 novembre 1989. Le projet de loi est présenté par le ministre délégué aux Affaires francophones, l’honorable Bernard Grandmaître. Il souligne que le gouvernement de l’Ontario entend non seulement reconnaître l’apport du patrimoine culturel de sa population francophone, mais également le sauvegarder pour les générations à venir. […]
San Antonio: une artillerie lourde pour charmer les touristes
Grand de par sa superficie, le Texas aime faire les choses en grand. À San Antonio il n’y a pas 10, 15 ou 20 terrains de golf; il y en a 27. Dans certains bars on sert un margarita de 64 onces! Et les jelly beans texanes sont grosses comme le pouce d’un géant. San Antonio est une ville dont l’économie repose en large partie sur le tourisme. Cela représente 8 milliards de dollars par année. Les touristes viennent surtout pour visiter le site historique de la bataille de l’Alamo et pour se divertir le long du célèbre Riverwalk. Autour […]
Tendresse et humour pour aborder un sujet cruel
On dit souvent que le premier roman d’un jeune écrivain renferme une large part autobiographique. Dans le cas de Francis Chalifour, il semble que ce soit plutôt le second roman qui revête des accents très personnels, des touches extrêmement intimistes. Les quatre premiers mots, c’est-à-dire le titre, donnent déjà le ton: Le Fils du pendu. Né à Joliette (Québec) en 1977, Francis Chalifour enseigne les sciences sociales à l’École secondaire Étienne-Brûlé à Toronto. Ayant perdu son père lorsqu’il était jeune, cet enseignant a écrit un roman qu’on imagine probablement autobiographique (le protagoniste est François alors que l’auteur se prénomme Francis). […]
Naissance de l’historien Fernand Ouellet
Brillant historien de réputation internationale, Fernand Ouellet est reconnu comme l’un des historiens canadiens les plus éminents de la seconde moitié du XXe siècle. Ses travaux ont ouvert la voie et provoqué de vifs débats sur l’histoire économique et sociale du Bas-Canada. Ils sont aujourd’hui considérés comme des classiques. Né le 6 novembre 1926 à Lac-Bouchette (Québec), Fernand Ouellet obtient son doctorat à l’Université Laval. Il est d’abord archiviste aux Archives du Québec (1950-1961), puis professeur à l’Université Laval (1961-1965). Il fait des études spécialisées à Paris et revient enseigner l’histoire à l’Université Laval, puis à l’Université Carleton, à l’Université […]