Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.


Érotisme, démesure et vengeance
Hélène Desjardins, l’auteure de Rira bien qui rira le dernier crée un personnage qui est une romancière de polars nous racontant trois meurtres (réels, cette fois), depuis la prison où elle incarcérée. Le roman a trois volets qui correspondent à chaque homme assassiné. Hélène Desjardins joue sur le réel et l’imaginaire dans cette œuvre de fiction. Sa romancière est-elle coupable ou nom? La réponse, bien entendu, vient à la toute fin du récit, dans une deuxième et courte partie. Les trois meurtres sont racontés avec brio. Jean, le premier à périr, est un rare manipulateur. «Machiavel est un ange, comparé […]
Toronto Centre reste libéral
Me voilà rendu à l’une de mes dernières chroniques de l’année. J’en profite pour revenir sur un thème qui m’est cher: le niveau de bilinguisme de nos représentants politiques. Toronto Centre a été gâté avec Bill Graham et Bob Rae, mais je me pose des questions avec l’arrivée de Chrystia Freeland. Je dis que nous avons été gâtés, mais Graham et Rae ne m’ont jamais envoyé leur bulletin d’info en français. Le chef actuel continue de communiquer avec moi en anglais parce que je vis à Toronto. Le jour du vote, Justin était dans Toronto Centre et il s’est brièvement […]

Tout peut être prétexte à une aventure, un aveu, une allégorie
Le théâtre et la danse se côtoient souvent. Il y a même des ménages à trois: théâtre, chanson et danse. Le Théâtre français nous en fait la preuve avec brio. Cette fois, le texte et la peinture s’épousent dans un ouvrage de Suzon Demers et Danièle Vallée. Sous la jupe réunit les tableaux de la première et les textes de la seconde. S’inspirant de quatorze peintures (152,4 cm x 91,4 cm) de Suzon Demers ayant pour sujet des personnages féminins, Danièle Vallée s’est amusée à écrire quatorze nouvelles. Nous avons droit à des textes incisifs, souvent déroutants, tantôt tristes tantôt […]
Passez donc au Salon!
Le 21e Salon du livre de Toronto (SLT) est prêt à vous accueillir cette semaine. Au risque de me répéter, je dois vous signaler qu’il n’y a pas événement plus interactif dans la francophonie torontoise. Pas événement un culturel, du moins. Le SLT vous permet de rencontrer des écrivains et écrivaines de divers horizons et de divers genres littéraires. Vous pouvez les écouter lors d’entrevues ou tables rondes, vous pouvez leur poser des questions, vous pouvez leur faire signer un livre. Ce n’est pas de la p’tite bière! Je serai évidemment sur place tous les jours, d’abord pour animer un […]

L’amour déstabilise, le sexe drogue
Dramaturge, romancier, nouvelliste, essayiste, cinéaste, traduit en 40 langues et joué dans autant de pays, Éric-Emmanuel Schmitt est l’auteur que je vous ai présenté en avril (Les deux messieurs de Bruxelles). J’ai maintenant lu Les perroquets de la place d’Arezzo, un roman dont l’action se situe toujours à Bruxelles. On y apprend que la vie ressemble à un manège. «On monte ou on descend à volonté. Chacun décide comment il sera heureux à sa façon.» Hétéros ou pas! Autour de la place d’Arezzo, où les grands platanes ont été envahis par les perruches et les perroquets, vit une des populations […]
Je peux crier Victoire!
Depuis cinq semaines, Radio-Canada diffuse un Téléjournal Ontario les samedis et dimanches. Cette émission est diffusée dans le Sud et le Nord de l’Ontario. L’Est a son propre téléjournal en provenance de la station d’Ottawa-Outaouais. Jusqu’au 26 octobre dernier, Radio-Canada nous servait ce bulletin de nouvelles outaouaises. Il y a belle lurette que je me suis plaint de l’incongruité de servir des nouvelles outaouaises aux gens du Sud et du Nord ontariens. On ne présente pas les nouvelles de Sherbrooke aux gens de Sept-Îles, alors pourquoi celles Ottawa ou Gatineau seraient servies aux gens de Toronto? Dans le temps, on […]

Sauvage roman épistolaire
Comme vous, probablement, je ne connaissais pas l’auteur islandais Bergsveinn Birgisson avant de lire La Lettre à Helga, qui se veut la troublante et l’étrange confession amoureuse d’un éleveur de brebis. Ce roman épistolaire a eu un immense succès en Islande, dans les pays scandinaves et en Allemagne. Sa traduction en français nous le rend maintenant disponible. Dans la campagne islandaise, Bijarni vit avec son épousé Unnar; il est éleveur de brebis, elle est stérile. Leurs voisins sont Helga et son époux Hallgrimur. Chez un couple comme chez l’autre, l’amour demeure absent. L’inévitable se produit: le désir d’Helga s’incruste profondément […]

Patrimoine francophone du Michigan
En 1701, l’explorateur Antoine Laumet dit Lamothe Cadillac fonde le fort Pontchartrain, qui deviendra par la suite la ville de Détroit. Cadillac a amené avec lui cinquante soldats et cinquante colons. Ces derniers se sont établis des deux côtés du détroit qui relie le lac Érié au lac Sainte Claire, soit dans les chefs-lieux que sont aujourd’hui Windsor et Détroit. On parle peu souvent des Américains d’origine canadienne-française établis au Michigan ou des lieux qui témoignent de l’empreinte francophone sur cet État américain. On n’a qu’à penser à des endroits tels que Marquette, Charlevoix, Sault-Sainte-Marie, Pointe-aux-Pins, Grosse-Île, les comtés Montcalm, […]

Pierre Léon nous fait sourire et réfléchir
En 1997, à Tours, Pierre Léon a publié L’Odeur du pain chaud, le récit de son enfance en Touraine. Quelques semaines avant la mort de Pierre le 25 septembre dernier, les Éditions du Gref ont fait paraître une réédition et une traduction de ce récit autobiographique où l’écrivain retrouve avec attendrissement et amusement le petit garçon taquin qu’il était mais aussi les gens qu’il a bien connus et aimés, dans un hameau de Touraine. Avec tendresse, verve et humour, il raconte les années 1926-1938. La maison de Roches Saint-Paul, où Pierre est né, a été comme un nid, un lieu […]

Plein à voir au-dessus du PATH
Le PATH est un labyrinthe qui s’étend sur 28 kilomètres sous le centre-ville de Toronto, reliant immeubles de bureaux, parkings, centres commerciaux et stations de métro. Il est, selon le Livre Guinness des records, le plus grand complexe commercial souterrain au monde, avec une surface de 371 600 m² d’espace commercial. C’est le dimanche 10 novembre que la dernière visite guidée de l’année de la Société d’histoire de Toronto a conduit un imposant groupe de curieux dans ce réseau pédestre souterrain unique. L’accent a cependant été mis sur ce qu’il y a à voir au-dessus de ce réseau. Eaton Les origines […]
Demandez-vous des services en français?
Comme moi, vous avez sans doute lu dans L’Express que David Rydygier a été harcelé et détenu pendant deux heures parce qu’il demandait à être servi en français à la douane de l’aéroport des îles de Toronto. J’espère que cet incident demeure une malencontreuse exception et que cela ne vous découragera pas à demander des services en français. L’Express a précisé que David Rydygier est un anglophone bilingue de 62 ans et, ironie du sort, qu’il est un ancien fonctionnaire fédéral des douanes et de l’immigration. Je le félicite de saisir toutes les occasions de s’exprimer en français. Ce n’est […]
Études postsecondaires en français
Rares sont les institutions postsecondaires entièrement de langue française en Ontario. Il y a, bien entendu, la Cité collégiale et le Collège Boréal. L’Université de Hearst est presque entièrement franco-ontarienne. Les universités Laurentienne, Ottawa et Saint-Paul sont bilingues, tout comme le Collège Glendon de l’Université York. Rien au sud de Toronto. Si je me base sur mon expérience personnelle, je dirais que c’est au niveau postsecondaire qu’un jeune adulte fait des choix qui marqueront son identité linguistique pour la vie. Un jeune qui choisit de poursuivre ses études de droit en anglais plaidera des causes en anglais et s’inscrira dans […]