La vie toujours à la base de l’écriture
À travers trois récits liés par le doute, la persévérance et le désir d’émancipation, Claudia Larochelle revient sur les expériences fondatrices qui ont jalonné son assez jeune parcours d’écriture (elle a à peine 45 ans). Ces trois textes sur des expériences fondatrices sont réunis sous le titre Les Disgracieuses. Publiés dans la collection III, ces trois récits son inspirés de moments marquants dans la vie de l’autrice. Il s’agit de textes portant sur diverses expériences scolaires, professionnelles et amoureuses dans la vie d’une femme qui s’est affranchie dans les années 1990. École de filles Claudia Larochelle a étudié dans une école de […]
La monnaie défigurée: porteuse de revendications
Le hasard fait parfois bien les choses! Cette exposition sur la monnaie ne devait pas être le but de ma visite, mais un détour par les toilettes du premier étage du Musée des beaux-arts de l’Ontario (AGO) m’a amenée à traverser une salle qui allait retenir mon attention et me ramener sur mes pas. Intitulée Defaced! Money, Conflict, Protest (Défiguré! Argent, Conflit, Protestation), cette exposition est organisée par le musée torontois en partenariat avec le Fitzwilliam Museum de Cambridge au Royaume-Uni. Elle explore comment des artistes, des militants, mais aussi des gens ordinaires, ont utilisé les billets de banque et […]
Un enseignant crée un cours gratuit de français dans une bibliothèque
Associer, d’un côté, des étudiants qui veulent devenir enseignants de français, et de l’autre, des enfants qui s’intéressent à la langue française. Telle est l’idée de John Dias, un enseignant de français dans la région de York, au Nord de Toronto. Il lance cet automne un programme qui vise à organiser des ateliers gratuits d’initiation au français ouvert à tous les enfants de 6 à 12 ans, donnés par des étudiants en formation à l’Université de Toronto à Scarborough (UTSC). Son initiative a émergé durant l’ère covid. «Pendant la pandémie, j’enseignais à distance, et j’ai constaté le manque de ressources […]
L’essor de la littérature autochtone en francophonie minoritaire
La littérature autochtone traduite en français occupe une place de plus en plus importante dans les catalogues des maisons d’édition francophones hors Québec. Le phénomène témoigne d’un intérêt grandissant pour ces œuvres, qui rapprochent des communautés à la fois différentes et solidaires. «Depuis 2016, les littératures autochtones sont vraiment traduites de façon plus systématique, à raison de 25, 30 titres par année», remarque la professeure adjointe au Département de traduction et des langues de l’Université de Moncton, Arianne Des Rochers. Un phénomène qui coïncide selon elle avec la publication du rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, en […]
Dany Laferrière écrit pour oxygéner l’esprit
À travers des notes tour à tour joyeuses, tristes ou absurdes, Dany Laferrière nous offre un autoportrait naïf comme un dessin d’enfant. Vingt courts chapitres en prose poétique décrivent Un certain art de vivre. Ce livre lui «aura pris plus de temps qu’aucun autre». Plusieurs pages renferment trois textes qui font à peine quinze ou vingt lignes au total. Peut-être l’auteur a-t-il voulu nous laisser le temps de respirer-méditer. Ce fut souvent pour moi une occasion de m’interroger sur le sens de l’écriture. Identité changeante Chaque chapitre décrit un certain art: celui de vivre à l’horizontale, de s’angoisser, de rebrousser […]
Robert Lalonde, un écrivain obsédé de vérité
J’ai fait la connaissance de Robert Lalonde en lisant Le Dernier Été des Indiens (1982), roman sur l’amour interdit (entre deux hommes). J’ai renoué avec lui des décennies plus tard et je salue sa plus récente publication, On est de son enfance, nouveau tome de carnets autobiographiques. On n’apprend que Robert Lalonde écrit ses premiers poèmes à l’âge de quinze ans. «Je n’écrivais pas encore, je chuchotais mes désirs et mes frousses.» Il se tourne assez jeune vers les mots pour préserver le merveilleux de son enfance. Lectures interdites Au collège, avec Bertrand et Jean-Luc, il cause de livres interdits: […]
Rentrée du 25e anniversaire à La Citadelle
La rentrée scolaire à La Citadelle est toujours un moment d’excitation et d’opportunités nouvelles pour les élèves et les enseignants. Cette année, fidèle à sa réputation, l’école s’est bien préparée, et tout est en place pour permettre aux élèves de commencer leur apprentissage dès le premier jour. Les classes, impeccablement organisées, sont déjà équipées de livres, de cahiers, et de diverses ressources, soigneusement disposés sur les étagères, prêts à être utilisés. Les enseignants, motivés et parfaitement préparés, attendent avec impatience de retrouver leurs élèves. L’école, dans son ensemble, est fin prête à les accueillir, offrant un environnement propice à un […]
Des raisons de préférer Trump ou Harris
Les Canadiens s’intéressent autant, sinon plus, à Donald Trump et Kamala Harris qu’à Justin Trudeau et Pierre Poilievre. Nous ne sommes pas Américains et nous ne votons pas aux États-Unis, mais nous en sommes très proches. C’est notre premier partenaire et allié. Une série d’accidents de l’histoire a fait que nous formions deux pays distincts au lieu d’un seul… ou au lieu de trois ou quatre! Ce qui se passe chez nos voisins a toujours des répercussions chez nous. La culture américaine fait partie de notre identité; sa vie intellectuelle et politique aussi. Et comme d’autres nations occidentales, nos artistes […]
Grand-môman : se reconstruire une vie à 75 ans
Avec Grand-môman, Brigitte Marleau signe ce que je pourrais appeler une exofiction, un roman inspiré de la vie d’un personnage réel mais différent de l’autrice, et s’autorisant des inventions, par l’écriture de dialogues et de monologues intérieurs. Avant 2013, on parlait de biographie romancée. Dès la première page, Brigitte Marleau sert un avertissement. «Ce récit est basé sur une histoire vraie. Toute ressemblance avec des personnages réels […] n’est ni fortuite ni involontaire. La similitude avec des faits existants ne tient d’aucun hasard.» Victime de violence conjugale À 74 ans, Lucienne Miron est une femme qui n’a pas eu de […]
Cochrane : un journal, des spectacles, puis… une radio?
«On essaie toujours d’augmenter notre visibilité. C’était ça un petit peu notre but, en 2023-2024. Je pense que ça va bien», disait Monique Génier, quelques heures avant l’assemblée générale annuelle du Rayon franco de Cochrane, le 18 juin. Le groupe, créé en 2018, revendique sa place et souhaite mobiliser la population francophone et francophile. Il rêve même de médias communautaires. Monique Génier observe une mobilisation accrue depuis deux ou trois ans chez les francophones. Le Rayon franco de Cochrane a permis à sa directrice générale, aussi présidente du Club Amical 50+, de rencontrer des francophones qu’elle n’avait jamais croisés auparavant. […]
L’hémisphère dominant de notre cerveau explique notre personnalité? Faux!
C’est une croyance populaire sur le cerveau qui survit au passage des décennies: les personnes rationnelles utiliseraient davantage l’hémisphère gauche de leur matière grise, alors que les personnes créatives auraient plus souvent recours à l’hémisphère droit. Il s’agit d’un (autre) neuromythe. Des aires spécialisées À la base, il est exact que notre cerveau possède des aires spécialisées. C’est ce qu’a constaté en 1960 le neuropsychologue et neurobiologiste américain Roger Sperry, à partir de ses expériences sur des patients dont les deux hémisphères du cerveau avaient été séparés pour soigner leur épilepsie. Sperry a ainsi démontré que l’hémisphère gauche était spécialisé dans […]
Quand Montréal devient une nouvelle Sodome
Montréal, fin XIXe siècle, religieuses et prêtres copulent sans distinction de sexes ou d’orifices. De pauvres enfants sont outragés de toutes les manières que la perversité peut imaginer. Voilà en résumé ce que Hervé Gagnon raconte dans Maria. Son roman décrit une nouvelle Sodome. En 1836, le livre Awful Disclosures of Maria Monk bouleverse Montréal. Il relate de sordides histoires de fornication entre les Hospitalières de l’Hôtel-Dieu et les Sulpiciens, évoquant profanation, assassinats et débauche. La bonne société est en émoi, et l’évêque doit défendre la réputation de son diocèse. Trois affaires reliées En 1892, toujours à Montréal, un charnier d’enfants […]