12e Salon du livre haïtien de Paris: «un souffle de liberté»

Salon du livre haïtien
Plus de 250 personnes ont participé à la 12e édition du Salon du livre haïtien de Paris les 29 et 30 novembre. Photos: Isabelle Bohard
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Publié 06/12/2025 par Annik Chalifour

Le 12e Salon du livre haïtien de Paris, porté par l’association Haïti Futur, s’est déroulé les 29 et 30 novembre à la mairie du 15e arrondissement de la capitale française.

Le Centre international de documentation et d’information haïtienne, caribéenne et afro-canadienne (CIDIHCA), établi à Montréal, participe depuis plusieurs années au Salon du livre haïtien de Paris.

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La photographe Chantal Regnault, Frantz Voltaire, PDG du CIDIHCA et Michèle Marcelin Voltaire, écrivaine, comédienne et peintre au Salon du livre haïtien 2025.

«Cette année nous y avons présenté plusieurs de nos ouvrages, y compris du dernier numéro de notre Revue d’Histoire haïtienne», cite le PDG-fondateur du CIDIHCA, Frantz Voltaire.

Auteur, professeur, historien, Frantz Voltaire, récipiendaire de l’insigne de l’Ordre de Montréal en 2022, représente une figure marquante de la communauté haïtienne montréalaise.

Le CIDIHCA contribue également à la mise en œuvre de projets éducatifs en appui au développement durable en Haïti portant sur l’entrepreneuriat et la participation citoyenne.

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Haïti
L’Association Haïti Je m’engage, bénéficiaire d’une formation offerte par le CIDIHCA. Photo: HJM.

La dette de l’indépendance

Au programme de cette 12e édition figurait une table ronde autour d’un sujet trop peu enseigné: La dette de l’indépendance. «Un thème lourd, dérangeant, nécessaire.»

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Une table ronde sur «la dette de l’indépendance».

Six intervenants chevronnés ont animé l’évènement instructif:

• Frantz Voltaire, PDG, CIDIHCA;

• Pierre-Yves Bocquet, directeur adjoint, Fondation pour la mémoire de l’esclavage dont le président est l’ancien premier ministre Jean Marc Hérault;

• Jean Marie Théodat, directeur, département de la géographie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, professeur à l’Université d’État d’Haïti;

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• Jean-Pierre Giordani, Centre Anacona de Défense des Droits Humains et des Libertés des Haïtiens;

• Jean Claude Bruffaerts, association Haïti Patrimoine, membre de Haïti Futur;

• Cécile Jacques, juriste.

Au cœur de ces voix, la poétesse Michèle Voltaire Marcelin a ouvert et clos la rencontre avec un texte d’une rare intensité: «Une onde. Une mémoire vivante. Un souffle de liberté.»

Salon du livre haitien
Michèle Voltaire Marcelin.

Ce que la Table ronde a révélé

• En 1825 Haïti doit payer 150 millions de francs pour que la France reconnaisse son indépendance.

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• En 1838 la somme passe à 90 millions mais les emprunts créent une double dette écrasante.

• Tous les groupes politiques reconnaissent désormais l’injustice politique.

• Une commission franco-haïtienne poursuit les travaux de recommandations.

La Revue d’Histoire haïtienne a consacré un dossier entier à ce sujet.

La dette de l’indépendance a eu de profondes conséquences sur les dimensions socio-économiques et politiques en Haïti, tant sur la vie des Haïtiens que sur celle des Haïtiennes…

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La table ronde a permis de faire connaître l’association Au-delà de la Résilience France Outre-mer, dont la mission consiste à accompagner les personnes ayant traversé des épreuves de vie majeures, en leur donnant les outils nécessaires pour retrouver confiance et sécurité.

Particulièrement auprès des Haïtiennes, pour aider chacune à se reconstruire et à retrouver une autonomie durable. «Car ce sont les femmes qui reconstruisent quand les nations se déchirent.»

L’assemblée attentive participant à la table ronde.

Vibrant patrimoine littéraire

La romancière Yanick Lahens, lauréate du Grand prix du roman de l’Académie française 2025 pour son roman Passagères de nuit, mise à l’honneur lors de ce 12e Salon du livre haïtien, y a présenté son œuvre en vidéoconférence.

Le Salon exposait notamment les œuvres du linguiste Robert Oriol, de Rodney St Éloi, Stéphane Martelly, Dany Laferrière, Carl Henri Guiteau, de l’écrivaine de livres pour enfants Marie Denise Douyon.

On y retrouvait aussi les œuvres d’autrices publiées par le CIDIHCA, dont Evelyne Trouillot incluant ses romans Sarah Sans Souci, Désirée Congo, Rosalie l’infâme, ainsi que les ouvrages de la maison d’édition haïtienne Legs Éditions.

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Citons la présence au Salon du médecin et poète haïtien du Québec Joël Des Rosiers.

Frantz Voltaire au kiosque du CIDIHCA.
Gabriel Osson, Suzanne Louverture
Gabriel Osson et son roman historique Suzanne Louverture, d’esclave à Première dame.

Plus de 250 lecteurs et lectrices ont parcouru les ouvrages d’auteurs et autrices originaires d’Haïti, du Canada et des États-Unis, comme le dernier roman Suzanne Louverture d’esclave à Première dame, sur une figure méconnue de l’histoire haïtienne, de l’écrivain torontois Gabriel Osson d’origine haïtienne, publié au CIDIHCA.

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