Le «CLIN» d’œil du Salon du livre de Toronto à ses auteurs

Club de lecture d'ouvrages franco-ontariens

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Le Salon du livre de Toronto crée un «Club de lecture inclusive». On veut lire et commenter au moins huit oeuvres franco-ontariennes par an. Photo: iStock.com/Dmytro Skrypnykov
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Publié 21/08/2024 par Soufiane Chakkouche

À nouvelle direction, nouveaux projets. En effet, à peine nommée en juin directrice générale du Salon du livre de Toronto, Eunice Boué s’active à la tâche avec un nouveau projet ambitieux, le Club de lecture inclusive (CLIN). Voici les détails.

S’inscrivant dans le cadre de la volonté de la nouvelle direction consistant à augmenter la visibilité du Salon durant toute l’année, et ce avec des actions concrètes, le Club de lecture inclusive débutera officiellement le 15 septembre avec une première réunion de ses membres.

Au moins huit auteurs par année

«Comme son nom l’indique, le CLIN se veut d’abord inclusif, dans la mesure où il ambitionne d’inclure tout le monde pour promouvoir ensemble la littérature francophone en Ontario, principalement», explique Eunice Boué.

En pratique, un livre d’un auteur franco-ontarien en priorité sera choisi chaque mois. Suite à quoi, les membres du Club seront invités à l’acheter auprès de sa maison d’édition. Ces derniers auront un mois pour le lire avant de choisir un lieu communautaire pour se réunir et en discuter en présence de son auteur lorsque cela est possible.

Le Club se donne l’objectif de faire découvrir chaque année au moins huit auteurs franco-ontariens à la communauté.

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Eunice Boué, directrice générale du Salon du livre de Toronto, au récent Forum des ambassadeurs de la francophonie des Amériques. Photo: courtoisie

«Bonne nouvelle» pour les éditeurs et les auteurs

«C’est une excellente nouvelle, et ça ne peut qu’engendrer des retombées positives pour les auteurs et les éditeurs concernés. De toute évidence, chaque « titre du mois » bénéficiera d’une belle visibilité et de la vente d’un certain nombre d’exemplaires», se réjouit Frédéric Brisson, directeur général des Éditions David.

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Frédéric Brisson. Photo: Yzabel Barsive

Et d’ajouter: «Mais je pense que les impacts les plus importants peuvent se faire sentir dans la durée, au fil du temps, grâce à tous les échanges que cela suscitera sur la littérature franco-ontarienne.»

L’auteur torontois Gabriel Osson abonde dans le même sens: «Cette initiative du Salon est une excellente nouvelle pour les auteurs franco-ontariens. Ce club a le potentiel d’assurer une plus grande visibilité pour ces auteurs au sein de la communauté francophone et au-delà.»

Et de poursuivre: «L’impact de cette initiative, très prometteuse, pourrait également être mesuré en termes de développement de la communauté littéraire franco-ontarienne tant en termes de visibilité que de développement culturel. En créant un espace pour des discussions ouvertes et inclusives, cela peut renforcer les liens entre auteurs, lecteurs et autres acteurs du milieu littéraire.»

Sous le signe de la proximité

Par ailleurs, s’agissant des réunions mensuelles du CLIN, ne parlez surtout pas à Eunice Boué de rencontres virtuelles, car c’est le CLIN qui vient à vous, contrairement à d’autres clubs francophones existants.

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«L’un des objectifs de ce club est d’être présent dans la communauté, ce qui veut dire qu’il ne s’agit pas là d’un club où on se connecte à l’écran pour dire que j’ai lu ceci ou cela… Le CLIN va se dérouler chaque mois en présentiel. Par exemple, on pourrait aller voir le Centre d’accueil Héritage et leur proposer de rassembler nos aînés à une date précise parce que le CLIN a choisi ce lieu pour sa session mensuelle.»

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Le Salon du livre de Toronto, à la fois festival d’auteurs et foire d’éditeurs, a lieu au printemps à l’Université de l’Ontario français. Photo: archives l-express.ca

Mettre les auteurs franco-ontariens en valeur

L’autre objectif de ce club réside dans la mise en lumière des auteurs franco-ontariens, bien souvent méconnus de leur public.

«Vous êtes vous-même auteur, j’ai parlé de vous à deux Franco-Ontariennes ce matin même, et elles ne vous connaissent pas, et ça, ça me rend triste, car combien êtes vous à écrire et à promouvoir la littérature franco-ontarienne, pourtant les Ontariens ne vous connaissent pas. Le CLIN sera une façon de réparer cette injustice en mettant en valeur nos auteurs», souligne Eunice Boué.

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L’affiche du Club de lecture inclusif.

Les auteurs en ont bien besoin

Si l’initiative semble accueillie à bras ouverts par les éditeurs, elle l’est encore plus par les auteurs. Et pour cause, vivre de sa plume pour un auteur franco-ontarien relève du parcours du combattant, voire du parcours impossible.

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Gabriel Osson. Photo: courtoisie

«Très peu, sinon aucun auteur franco-ontarien, à ma connaissance, ne parvient à vivre seulement de son art. Cela reste extrêmement difficile et exige souvent de combiner plusieurs sources de revenus et de soutien comme un travail à plein temps, des ateliers d’écriture, des conférences, des résidences d’auteur, ou encore des collaborations avec des institutions éducatives et culturelles», avoue Gabriel Osson.

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Il est donc indéniable que, mené à bout, ce projet sera gagnant-gagnant pour les auteurs et le Salon qui cherche à pérenniser sa présence dans les esprits. D’ailleurs, dans ce même registre, selon nos indiscrétions, le Salon du livre de Toronto cherche actuellement des partenaires pour un projet de podcasts littéraires bimensuels. Affaire à suivre…

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