10 ans de Service de jour de CAH à Oshawa

Le Service de jour (SDJ) pour aînés des Centres d’Accueil Héritage (CAH) à Oshawa célébrait récemment son 10e anniversaire par une journée portes ouvertes d’activités faisant valoir l’importance d’un tel service de santé communautaire dans la région de Durham.

Le SDJ Oshawa est le seul organisme en français offrant aux aînés de la région un programme d’activation physique et cognitive et de socialisation. Il est organisé et supervisé par des animateurs professionnels de CAH, dans un environnement qui se veut accueillant, chaleureux et sécuritaire.

Pour les aînés… et leurs aidants

Ce genre de service concerne également les personnes vivant avec la démence en communauté. Il permet ainsi d’apporter du répit à ceux qui les aident au quotidien, conjoint ou enfant adulte.

C’est ainsi que dans la vidéo promotionnelle du SDJ, une dame, accompagnée de sa fille, raconte qu’elle y amème son mari, dont la santé décline, afin de profiter, elle, de moments de liberté et faire ses propres activités.

Partenaires-clé

Il y a plus de 10 ans, l’Entité 4 de planification faisait une recommandation au Réseau local d’intégration des services de santé du Centre-Est (RLISS) quant à la création d’un Service de jour pour personnes âgées francophones dans la région de Durham.

En s’adressant aux amis, clients et partenaires venus célébrer avec CAH lors des portes ouvertes le 14 novembre, la directrice générale Barbara Ceccarelli se remémorait «les réunions mensuelles de discussions d’alors avec l’Entité 4, l’Amicale d’Oshawa, l’ACFO-Durham Peterborough et le Club Jeunesse d’hier».

Celles-ci ont mené à l’obtention de financement pour deux journées de service hebdomadaire dans la région de Durham. S’appuyant sur son expertise de gestion d’un tel service à Toronto, CAH allait en assurer la programmation.

«Ce n’était pas rien que de convaincre un deuxième RLISS de nous appuyer», indique la DG de CAH à l-express.ca. «Chaque RLISS couvrait une région délimitée: un organisme de Toronto qui travaillerait aussi à Oshawa, ça ne se faisait pas.»

Besoin évident

Le SDJ Oshawa est lancé officiellement le 25 mars 2014, s’établissant dans les locaux de la Paroisse Assomption de Notre-Dame, au 384 avenue Hillside.

Identifiant rapidement les besoins de transport de sa clientèle, CAH a par la suite fait une demande de financement auprès de la Fondation Trillium pour acquérir une fourgonnette afin de pouvoir desservir les aînés de Durham.

En 2018, le SDJ Oshawa teste une journée supplémentaire d’activités par semaine. Le besoin est là. Depuis, le SDJ Oshawa est offert les mardis, mercredis et jeudis, de 8h30 à 16h30. Il assure le transport aller-retour en fourgonnette offert à ses clients ainsi qu’un repas chaud.

Ambiance chaleureuse

Clients du SDJ et membres de la communauté se sont retrouvés lors du joyeux événement le 14 novembre. Ceux qui ne connaissaient pas le SDJ ont été initiés à une sympathique séance de mise en forme.

La représentante de la Société Alzheimer a offert une présentation sur la santé du cerveau ponctuée de petits tests interactif. Par exemple: pouvez-vous deviner quel mot est associé aux trois mots: cottage, suisse et gâteau?

Deux bénévoles de la communauté ont organisé un atelier de confection de cartes de Noël qui s’est avéré très populaire, ainsi que des table de jeux d’où fusaient les rires, entre les goûters et le gâteau du 10e anniversaire.

Vieillir chez soi

Les participants ont pu constater combien le SDJ est vital pour ceux qui désirent rester dans leur logement tout en restant connectés à la communauté. C’est un endroit de retrouvailles.

On veut tous vieillir chez nous, mais ça ne se fait pas en solitude», explique Barbara Ceccarelli. «Si on a quelque chose qui fait qu’on peut se retrouver régulièrement entre francophones – parler français et entendre parler français, ça fait toujours du bien – on continue de vivre dans notre communauté et ça augmente notre qualité de vie.»

Point de ralliement pour les autres services

Le Service de jour de CAH est aussi «un point de ralliement des fournisseurs de services en français de la région de Durham», fait remarquer la directrice de CAH.

Plusieurs d’entre aux étaient présents avec des tables d’information à la fête du SDJ. Ils ont participé à un panel de discussion sur «la prochaine décennie» des services aux aînés francophones de la région.

C’est ainsi que Boluwa Massina, la directrice générale du COFRD (Conseil des organismes francophones de la région de Durham, une référence pour quiconque veut mieux connaître la francophonie) a confessé n’avoir par trop su quoi répondre quand quelqu’un lui a demandé récemment ce qu’il y avait comme services aux aînés.

«Ça devrait être dans notre ADN» de pouvoir informer les gens de tous les services disponibles, comme celui de CAH à Oshawa.

Cibler le bien-être

Mireille Huneault, de l’Association canadienne de la santé mentale, et Mireille Irakoze, de la Société Alzheimer, ont toutes deux promis de multiplier les services en français dans leur organisation respective: présentations, ateliers, aide à la navigation du système de santé, etc. Le Service de jour de CAH à Oshawa représentent pour elles la meilleure porte d’entrée chez leurs clients potentiels.

«Nous ciblons l’amélioration du bien-être des gens, pas seulement la maladie», précise Mireille Huneault. Ce qui est aussi la mission du Service de jour de CAH: améliorer la qualité de vie des aînés.

Michel Tremblay, le directeur général de la FARFO (Fédération des aînés et retraités francophones de l’Ontario), insiste lui aussi sur le «vieillir chez soi et dans sa communauté». Pour y arriver, des services comme ceux de CAH sont exemplaires, dit-il, «mais ça prend aussi des logements adaptés et abordables».

La communauté change

Cette journée du 10e anniversaire a servi de «laboratoire avec de vrais experts», estime Barbara Ceccarelli. La directrice générale de CAH se souhaite encore «10 ans de développement et de partage avec les clients, leurs aidants et toute la communauté».

Et cette communauté change. «Depuis quelques années, la région de Durham accueille beaucoup de nouveaux arrivants que nous devons réussir à rejoindre», reconnaît-t-elle.

Le modèle du Service de jour Oshawa de CAH est exportable dans d’autres régions du Grand Toronto, dans celles de York et de Peel, par exemple, où la francophonie est dynamique. «Pour ça, il faut que les conditions gagnantes soient alignées: intérêt de la communauté, des partenaires et des bailleurs de fonds.»