Plongée dans le polar pour le dramaturge Claude Guilmain

Welsford, Claude Guilmain
Claude Guilmain interviewé par Dominique Denis au lancement de son roman Welsford au Bloom Bar Studio de l'avenue St-Clair Ouest. Photos et vidéos: Nathalie Prézeau
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Publié 07/11/2023 par François Bergeron

Habitué à l’écriture de dialogues pour le théâtre, Claude Guilmain a dû apprendre à écrire «en prose» pour son premier roman, Welsford, un polar qui vient de sortir aux éditions Prise de parole.

Un lancement avait lieu ce lundi 6 novembre au Bloom Bar Studio de l’avenue St-Clair Ouest. Entourés d’amis et avec sa compagne la comédienne Louise Naubert, Claude Guilmain a répondu aux questions de Dominique Denis.

Fin imprévisible… pour l’auteur

L’auteur indique qu’il ne souhaitait pas nécessairement produire un «polar» avec ses plans, ses codes et son dénouement complètement insoupçonné. Il affirme même qu’il n’a pas toujours su, en cours d’écriture, comment ça finirait!

Claude Guilmain a échafaudé son histoire – une enquête policière sur un cadavre retrouvé sous une piscine – autour de ses souvenirs d’enfance et d’adolescence à Don Mills, «la première communauté planifiée au Canada», affirmait-on fièrement dans les années 1960-70.

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Welsford, Claude Guilmain
Claude Guilmain et sa trésorière au lancement du roman Welsford au Bloom Bar Studio.

Il nous apprend d’ailleurs une foule de détails intéressants sur les gens d’affaires et les politiciens qui ont orienté le développement de ce secteur de Toronto.

Entre autres sur un séminaire des Frères des écoles chrétiennes, non loin du quartier résidentiel Welsford, épicentre du roman. «Jusqu’à tout récemment, je ne savais pas ce que c’était que ce séminaire, même si j’ai grandi à côté.»

Comme quoi, dit-il, nos souvenirs sont très partiels. Dans le roman aussi, les souvenirs de certains personnages sont souvent très différents de ceux des autres.

Vintage ou rétro?

Ceux qui ont vu les pièces de théâtre de Claude Guilmain, dont sa trilogie AmericanDream.ca, savent qu’il est fasciné par la culture américaine et son influence sur l’évolution de la société canadienne et de sa francophonie.

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En tant que documentariste pour l’Office national du film, il s’est aussi intéressé au Royal 22e Régiment canadien, ainsi qu’au refus du Canada de participer à l’invasion de l’Irak.

L’action de Welsford se déroule en 2019 et en 1969, l’époque de la guerre du Vietnam, de Woodstock et des premiers pas sur la Lune. On retrouve ces éléments – avec la fameuse piscine – dans la couverture créée par l’artiste Josée Duranleau.

Welsford, Claude Guilmain
Claude Guilmain, Welsford, roman, Éditions Prise de Parole, Sudbury, 2023, 269 pages, 25,95 $. Couverture: Josée Duranleau.

La plupart de ses oeuvres sont des montages d’images «vintage». Ici, dit-elle, c’était plutôt «rétro».

Le personnage principal de la couverture est celui de Betty Howard, la plus belle femme du quartier Welsford en 1969.

«Je savais déjà que je voulais une femme avec des grosses lunettes de soleil et un bikini crocheté jaune.» Après avoir cherché en vain des photos libres de droits pouvant la représenter, elle a décidé de la recréer elle-même, avec le concours de l’actrice torontoise Elyzabeth Walling.

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Coïncidence: Josée Duranleau a grandi elle aussi à Don Mills et est allée aux mêmes écoles primaire et secondaire que Claude Guilmain!

Deux enquêteurs francophones

Dans le roman, l’enquête est menée par deux policiers francophones de Toronto, François Duchesne – alter ego de Claude Guilmain – et Miloud Benslimane, d’origine algérienne.

La francophonie, ici, est anecdotique. Normalement, à Toronto, deux policiers francophones ont rarement l’occasion de travailler ensemble et de converser en français en se payant la tête de leurs collègues anglophones.

Welsford, Claude Guilmain
Claude Guilmain a dédicacé son roman au Bloom Bar Studio.

On comprend que tous les autres dialogues, qu’on lit en français, se déroulent en anglais. Ils sont d’ailleurs émaillés d’expressions qui gagnent à rester en anglais, comme «what the fuck», «come on», donne-moi un break»…

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«Ça peut déranger quelques puristes, mais ce n’est pas rare dans la littérature», explique l’auteur. Il donne l’exemple du Britannique Philip Kerr, dont plusieurs romans se déroulent en Allemagne avec des personnages qui, présumément, se parlent en allemand, mais qu’on lit en anglais ou en traduction dans d’autres langues.

Welsford, Claude Guilmain
À ce jour, la planification urbaine est au coeur de la promotion du secteur Don Mills de Toronto.

Welsford se lit rapidement et avec plaisir. L’intrigue est aussi prenante que le choc des années 1969 et 2019.

Claude Guilmain ambitionnait de faire mieux qu’un roman offert en pharmacie… «au moins un roman d’aéroport»!

Welsford est disponible, entre autres, à la librairie Il était une fois, à Oakville, qui assure aussi la livraison. En version numérique sur Amazon.ca. Ou on peut l’emprunter à la Bibliothèque publique de Toronto.

Auteurs

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

  • l-express.ca

    l-express.ca est votre destination francophone pour profiter au maximum de Toronto.

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