NPD de l’Ontario: «Nous ne promettons pas la lune»

NPD Ontario, Andrea Horwath
La cheffe du NPD de l'Ontario, Andrea Horwath.
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Publié 26/04/2022 par Émilie Gougeon-Pelletier

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) d’Andrea Horwath promet «une vie plus abordable» aux Ontariens. Mais il n’est pas en mesure de dire combien cela coûterait.

«Nous ne promettons pas la lune», a déclaré à Toronto Andrea Horwath, ce 25 avril, lors du dévoilement de la plateforme électorale de son parti.

«Nous promettons de travailler pour vous. En réunissant nos forces, nous pouvons vaincre Doug Ford et permettre aux familles de reprendre pied. C’est pratique et faisable.»

Élections le 2 juin

Le NPD ontarien, qui forme l’opposition officielle à Queen’s Park avec 40 élus en 2018, est donc devenu lundi le premier parti de la province à dévoiler sa plateforme électorale, en vue des élections du 2 juin. Ses candidats font déjà du porte-à-porte.

La cheffe Andrea Horwath a refusé de dire combien coûteront toutes les promesses de son parti, étant donné que le gouvernement Ford n’a pas encore dévoilé son budget annuel et les détails sur les coffres de la province. C’est prévu ce jeudi 28 avril.

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Les promesses du NPD vont «coûter un peu d’argent», a-t-elle admis, évitant la question d’un possible retour à l’équilibre budgétaire en Ontario.

NPD Ontario, Andrea Horwath
La cheffe du NPD de l’Ontario, Andrea Horwath.

Assurance-médicaments pour tous

La promesse phare des Néo-Démocrates est l’assurance-médicaments universelle.

À la tête du parti depuis 13 ans, Andrea Horwath promet que si les Ontariens décident de l’élire comme première ministre de la province, elle assurera l’expansion de l’Assurance-santé pour qu’ils puissent obtenir des soins de santé mentale, des soins dentaires et des prescriptions… «Avec leur carte Santé, pas avec leur carte de crédit!»

Au moins 2,2 millions d’Ontariens n’ont pas d’assurance-médicaments sur ordonnance, ce qui représente annuellement des dépenses personnelles en médicaments de 2,5 milliards $, selon les données de la province.

Travailleurs de la santé

La cheffe du NPD a aussi l’intention d’embaucher 10 000 préposés aux bénéficiaires et de leur offrir une hausse salariale d’au moins 2$ de l’heure, afin de leur donner envie de rester en poste.

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Les Néo-Démocrates s’engagent également à embaucher 30 000 infirmières et d’accélérer la reconnaissance des compétences de 15 000 infirmières formées à l’international.

Par ailleurs, Andrea Horwath promet qu’elle souhaite créer de nouveaux emplois pour les infirmières qui ont récemment pris leur retraite, pour qu’elles puissent travailler dans des rôles de mentorat et de supervision.

Le parti a l’intention d’embaucher 300 médecins et 100 spécialistes spécifiquement pour le Nord de l’Ontario, aux prises avec un manque crucial de ressources en soins de santé.

La cheffe de l’opposition officielle à Queen’s Park, Andrea Horwath.

Vie abordable

Le NPD entend geler l’impôt sur le revenu pour les salaires faibles et moyens pendant quatre ans. Elle exigerait plutôt «que les multimillionnaires et les grandes compagnies qui exploitent les échappatoires fiscales paient leur juste part».

Cette promesse toucherait tous les Ontariens qui gagnent jusqu’à 200 000 $ par année, qui ne feraient pas face à des augmentations d’impôts pour cette période.

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Andrea Horwath veut aussi assurer que les locataires qui emménagent dans un nouveau logement paient le même loyer que celui des locataires précédents.

«Un gouvernement NPD rétablira le contrôle des loyers pour tous les appartements, éliminant l’incitatif financier dont disposent actuellement les propriétaires pour obliger leurs locataires à payer un loyer plus élevé», peut-on lire dans la plateforme électorale du parti.

«Nous allons aussi nous assurer que vous payez ce qu’avait payé le locataire avant vous.»

Plus de pouvoirs au Commissariat aux services en français

Le NPD de l’Ontario assure que s’il est élu, il rétablira l’indépendance du Commissariat aux services en français, dont le gouvernement Ford a fait une branche du bureau de l’Ombudman à la fin de 2018.

Le parti a l’intention de lui donner le pouvoir d’évaluer les services publics en français et de prendre des mesures lorsque les agences «manquent à leur tâche».

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Rappelons que des milliers de Franco-Ontariens avaient pris les rues d’assaut, en novembre 2018, après que le gouvernement Ford eût coupé dans les services en français.

Les progressistes-conservateurs avaient cédé à certaines demandes de la communauté, telles que le retour du ministère des Affaires francophones et la création de l’Université de l’Ontario français à Toronto.

Steven Del Duca promet lui aussi, depuis son arrivée à la tête du Parti libéral de l’Ontario, qu’un gouvernement libéral donnerait à nouveau son indépendance au Commissariat.

services en français, Ontario, Kelly Burke, commissaire
La commissaire aux services en français de l’Ontario, Kelly Burke.

Renforcer les services en français

«Les Franco-Ontariens font souvent face à un manque de respect et à des obstacles en matière de services dans leur propre langue, qu’il s’agisse de soins de santé, d’éducation ou de justice», peut-on lire dans la plateforme électorale du NPD.

Le parti promet de prioriser les soins de santé en français «en s’assurant que le ministère de la Santé fait de l’accès à la langue française un élément clé de son processus de planification».

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Il a l’intention d’augmenter le nombre de centres de santé communautaires, de foyers de soins de longue durée et de services en matière de santé mentale et de dépendances francophones.

Sudbury

Il entend également investir pour garantir que l’Université de Sudbury soit gérée «par et pour les francophones».

La plateforme électorale ne spécifie pas si le NPD a l’intention de transférer les programmes en français coupés à l’Université Laurentienne vers l’Université de Sudbury. Il s’agit pourtant d’une position que le parti a prise depuis le début de la crise financière à la Laurentienne.

Malgré l’absence de cette promesse dans la plateforme électorale, une source haut placée au sein du parti a confirmé au journal Le Droit que «rien n’a changé», et que le NPD croit encore que les programmes francophones coupés doivent être transférés à l’Université de Sudbury.

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