Moniteur de français: un tremplin vers l’enseignement

Juan Alberto Munoz Carrillo, PLO, Odyssée
Le moniteur de français Juan Alberto Muñoz avec des élèves de l'école élémentaire catholique Saint-Nicolas à Milton. Photos: courtoisie
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Publié 23/02/2023 par François Bergeron

Des centaines d’écoles au Canada embauchent une monitrice ou un moniteur de français pour assister les enseignants, en vertu d’un programme fédéral baptisé Odyssée.

Ces jeunes adultes se destinent souvent à l’enseignement ou à une des spécialisations de l’éducation. Ou entretiennent d’autres passions… mais veulent, eux aussi, mettre à profit leurs compétences en français dans leur province ou à l’autre bout du pays.

Pendant 9 mois, ils recevront un salaire de 27$ de l’heure pour 25 heures de travail par semaine. Ils découvriront diverses régions du Canada, évolueront dans un milieu de travail valorisant, et se feront des contacts utiles et des amis qu’ils n’oublieront jamais.

Parallèlement, ils pourront aussi compléter des études universitaires ou s’adonner à leur sport, leur art ou leur passe-temps favori.

Tombée dans la marmite

Originaire de Montréal, la monitrice de français Pamela Pascal travaille à Windsor, à l’école élémentaire L’Envolée du Conseil scolaire Viamonde.

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Voilà déjà sept ans qu’elle est tombée dans la marmite de potion magique, en participant à un autre programme fédéral pour les jeunes, Explore, pour cinq semaines à Terre-Neuve-et-Labrador. Elle a aussi refait Explore en Alberta l’an dernier.

Pamela Pascal, PLO, Odyssée
Pamela Pascal, monitrice de français à l’école élémentaire L’Envolée, à Windsor.

Déjà enseignante «5 étoiles» (un programme de l’Association canadienne des professionnels de l’immersion), elle a fait du tutorat à Montréal avant d’embarquer dans une première Odyssée… puis une deuxième!

«C’est la meilleure décision que j’ai prise pour moi-même», dit-elle, débordante d’enthousiasme. «Odyssée m’a ouvert tellement de portes!»

À l’école L’Envolée, on lui propose aussi régulièrement de faire de la suppléance d’enseignement, en plus de ses heures de monitrice de langue. Elle est aussi inscrite à la formation à l’enseignement au primaire de l’Université d’Ottawa.

Pamela Pascal, PLO, Odyssée
Pamela Pascal, monitrice de français à l’école élémentaire L’Envolée, à Windsor.

Mais avant de s’établir quelque part (où? mystère!), elle a postulé pour effectuer une troisième Odyssée à partir de l’automne prochain. «Je désire rester en Ontario, dans la même école, mais j’étais prête à aller en Colombie-Britannique ou à l’Île-du-Prince-Édouard. Cependant, je compte faire Explore dans ces deux provinces ainsi qu’en Saskatchewan.»

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Ce n’est toutefois pas encore en 2024 que des élèves du primaire auront la chance de l’avoir comme prof. Cette année-là, en effet, elle compte voyager en Italie: «le rêve de ma vie!»

Monitrice très prisée par l’école

À l’école élémentaire L’Héritage, à St. Catharines, la monitrice de français Amelia Proulx se destine elle aussi à l’enseignement au secondaire, et elle aussi a été enseignante suppléante.

Contrairement à d’autres participants du programme Odyssée, elle est originaire de Welland, non loin de son affectation.

Amelia Proulx, PLO, Odyssée
Amelia Proulx, monitrice de français à l’école élémentaire L’Héritage, à St. Catharines.

De retour dans sa région natale après quatre ans d’études à l’Université d’Ottawa, elle avait aidé l’école L’Héritage à traverser la covid en s’occupant de groupes d’élèves à distance.

Elle ne souhaite pas revivre ça. «Les élèves ont pris du retard en français pendant les deux ans de pandémie», estime-t-elle. Une monitrice de français devient donc un ajout très apprécié dans les classes: la direction de l’école L’Héritage voulait absolument la garder!

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Amelia Proulx, PLO, Odyssée
Amelia Proulx, monitrice de français à l’école élémentaire L’Héritage, à St. Catharines.

Une curiosité devenue une passion

Pendant ce temps, à l’école élémentaire catholique Saint-Nicolas, à Milton, Juan Alberto Muñoz vit sa première expérience de moniteur de langues depuis l’automne.

Le Colombien d’origine, diplômé en droit et qui a étudié en français langue seconde et en éducation à l’Université de Montréal, a été attiré par le programme Odyssée grâce à… la Société économique de l’Ontario!

«Je participais à un stage de formation à la SÉO», raconte-t-il à l-express.ca. «J’ai été approché pour postuler à un programme d’éducateur de français langue seconde qui fait partie du programme Odyssée.»

«L’école Saint-Nicolas est une petite école où l’éducation est personnalisée», dit-il. Là aussi, il est le seul moniteur de langue de l’établissement.

Lui qui ne se destinait pas à l’enseignement, il en est maintenant «passionné».

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Juan Alberto Munoz Carrillo, PLO, Odyssée
Le moniteur de français Juan Alberto Muñoz avec des élèves de l’école élémentaire catholique Saint-Nicolas à Milton.

«J’aimerais continuer d’enseigner à l’école primaire. Pour moi, être enseignant est un privilège.» Il a présenté une demande à l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario pour obtenir une licence provisoire, après avoir été admis à l’Université d’Ottawa et à l’Université Laurentienne (il n’a pas encore choisi) pour obtenir le diplôme pertinent.

«Être moniteur de langue à l’école Saint-Nicolas est de loin l’expérience la plus enrichissante que j’ai vécue», dit-il. «Je suis revenu transformé, rien de moins. Chaque jour m’a fait grandir un peu plus. Je ne me souviens pas m’être jamais senti aussi bien. C’est une étape merveilleuse dans ma vie.»

Selon lui, la beauté du programme réside surtout dans les personnes qui y participent et ce que ça rapporte sur le plan personnel. «Vous avez beaucoup à apprendre de vos élèves, des enseignants et de la direction de l’école.»

Un site et une application

Les programmes de langues officielles Odyssée, Explore et Destination Clic ont lancé l’an dernier l’application mobile OLP-PLO, permettant de découvrir et choisir le programme qui convient le mieux. L’application permet aussi de téléverser et gérer les documents demandés.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes. L’Initiative de journalisme local (IJL), un programme financé par le gouvernement du Canada, est gérée par Réseau.Presse et ses journaux membres.

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