Les médias régionaux sont confrontés à des défis qui se ressemblent. Pour ceux de langue minoritaire – souvent des médias plus près de leur lectorat – l’appui de leur communauté revêt une importance capitale. Deux journalistes œuvrant dans des régions très différentes du pays ont eu l’occasion d’échanger sur leur réalité.
Le Festival international de journalisme de Carleton-sur-Mer est un feu roulant de conférences, de discussions et de rencontres. Trouver le meilleur moment pour un échange entre deux journalistes demande une gestion du temps serrée. J’ai quand même pu organiser une rencontre avec un journaliste d’expérience dans l’espoir de partager quelques idées et bonnes pratiques pour nos milieux respectifs.
De l’Acadie à la Gaspésie
Devant moi se trouve Gilles Gagné, qui compte 35 ans de carrière en journalisme et qui connaît la vie en milieu minoritaire dans ses deux principales formes au Canada.
Après ses études à l’Université d’Ottawa, il fait ses premiers pas au Nouveau-Brunswick, à L’Acadie Nouvelle, de 1989 à 1993. Il traverse ensuite la Baie-des-Chaleurs pour travailler en Gaspésie, au Québec. Il y travaille en français et en anglais depuis la fin des années 1990, entre autres à l’hebdomadaire anglophone Gaspé Spec, mais aussi avec les publications Graffici, Pêche Impact et le quotidien Le Soleil.
De mon côté, mes 24 ans de travail en français dans le Nord de l’Ontario, dont 19 ans à l’hebdomadaire français de Sudbury, Le Voyageur, et mes quelques mois chez Francopresse m’ont donné une perspective de première ligne sur le journalisme en milieu minoritaire français.