C’est un mets bizarre, rond, visqueux et grisâtre. Une boule faite de patates vidées de leur eau, farcies de porc ou de lard salé. Pour les Acadiens de la région de Moncton et de tout le Sud-Est du Nouveau-Brunswick, c’est un vrai délice. Peut-être même plus – pour certains – que le homard! Mettons fin au suspense: c’est la poutine râpée. «L’autre» poutine.
C’est un pur hasard si deux mets aussi populaires issus du Canada francophone partagent le nom de poutine. C’est d’ailleurs la seule chose – outre la patate – que la poutine québécoise et la poutine acadienne ont en commun. Et encore là, tout un monde sépare la frite de la boulette gluante.
Si vous lisez quelque part que la poutine râpée est le plat «national» de l’Acadie, détrompez-vous! C’est un plat traditionnel acadien, mais uniquement dans le Sud-Est du Nouveau-Brunswick, dont la région de Moncton.
Dans ce coin d’Acadie, on la mange n’importe quand, pour les petites ou les grandes occasions. À Noël et pour les pas d’occasions pantoute.
Au fil du temps, elle est tout de même devenue emblématique au pays de la Sagouine. Dans sa mémorable interprétation des Douze jours de Noël, l’ancien groupe acadien Les Méchants Maquereaux reçoit, au premier jour, «un gros mess de poutine râpée».