Qu’il dérange ou embellisse, l’art de rue spontané peut être illicite. Laurent Chabin nous aide à nous y retrouver dans cette jungle urbaine en signant un album intitulé Tags ou graffs?
Édifice public ou privé, abri de bus, wagon de métro, silo ou structure industrielle, bloc de béton, tunnel, mur… autant de surfaces où le tagueur choisit d’apposer sa signature, souvent pour détruire celle d’un autre.
Art ou vandalisme?
Dès la première page, Laurent Chabin souligne la différence entre le graff qui est une œuvre d’art et le tag qui s’apparente plutôt au vandalisme. Le terme graffiti désigne toute œuvre réalisée sur une surface publique sans avoir été autorisée.
L’auteur élimine d’emblée les murales qui ressortent de l’art urbain de commande, «certifié, pratiqué sous surveillance et qui fait l’objet de contrats entre l’artiste, d’une part, et l’administration ou l’autorité qui est commanditaire de l’œuvre, d’autre part».
Vouloir laisser sa marque, une trace de son passage, une commémoration, remonte à aussi loin que l’Antiquité. On apprend, en effet, que des graffitis ont été retrouvés sur les murs de la ville ensevelie de Pompéi.