Cinéma canadien: Phil Comeau remporte le prix L’Oeil du FRIC

Projection de films organisée par le FRIC, au Collège Boréal, pendant la Semaine de la francophonie de Toronto. Photos: Lila Berdai, l-express.ca

Publié 23/03/2024 par Lila Berdai

C’est le prolifique cinéaste acadien Phil Comeau qui a remporté le prix L’Oeil du FRIC 2024, en ouverture du forum annuel du Front des réalisateurs indépendants du Canada au campus torontois du Collège Boréal le 22 mars, pour ses films L’Ordre secret et Racines, Diaspora et Guerre.

«C’est super important de se rencontrer et de faire des films francophones à l’extérieur du Québec. Mais aussi de rayonner à l’extérieur du pays», s’exclame Phil Comeau.

Le FRIC a 20 ans

Le FRIC célèbre cette année son 20e anniversaire. L’association professionnelle soutient et rassemble des réalisateurs francophones du Canada hors Québec. Le forum annuel – l’an dernier à Moncton, cette année à Toronto – permet aussi aux cinéastes de se rassembler, de participer à des conférences et ateliers, et de faire connaître leurs oeuvres.

«C’est un évènement important pour les cinéastes franco-canadiens», estime le directeur général Bruno Boëz.

«Le FRIC est un ensemble soudé que nous faisons grandir dans la francophonie canadienne en situation minoritaire. Nous faisons connaître et reconnaître le travail de nos artistes souvent méconnus.»

réseautage — Réseautage des membres du FRIC au campus torontois du Collège Boréal.

Record Guinness pour Phil Comeau

L’Oeil du FRIC est décerné à l’un de ses membres qui s’est démarqué l’année précédente par son travail et son apport aux arts médiatiques dans nos communautés.

Le jury était composé cette année de Danielle Sturk, Jean Marc Larivière, Martin Cadotte et Mélanie Léger, qui sont tous des réalisateurs membres de l’association. Phil Comeau lui-même est un ancien président du FRIC.

En 2022, le cinéaste est entré dans le livre Guinness des records avec plus de 300 prix décernés par des festivals d’une soixantaine de pays à un cinéaste acadien.

Courts-métrages et documentaire

L’événement au Collège Boréal a aussi permis de faire découvrir aux invités trois courts-métrages: Papier mâché de Simon Madore, Frenchie d’Elena Sturk-Lussier, et Une Défaillance d’Oscar Karam, dans le cadre de la Semaine de la francophonie de Toronto.

Dans Une Défaillance, mettant en vedette les comédiens Caroline Raynaud et Pierre Simpson, le cinéaste ontarien a choisi comme terrain d’action une station de métro de Toronto. Tourné en seulement quatre heures, le court-métrage met en scène une dispute de couple.

Révélation acadienne de la soirée, Samuel Blanc a joué dans le long-métrage Y’a une étoile. Le film a reçu le prix du meilleur film franco-canadien aux récents Rendez-vous Québec Cinéma à Montréal.

Sous la réalisation de Julien Cadieux, il s’est prêté à l’autobiographie dans un paysage queer aux couleurs pastels. Le film documentaire a été tourné sur trois mois. Il met en avant l’identité queer en Acadie à travers l’histoire familiale de Samuel Blanc.

Nos cinéastes sur les plateformes

Si le FRIC permet de mettre en avant ces artistes à travers le Canada, il est aussi question d’une reconnaissance qui dépasse les frontières.

Des festivals européens ont reçu des membres du FRIC pour présenter leurs œuvres. C’est ainsi que six films ont été présentés fin 2023 au Festival international du film d’éducation d’Evreux, en France, dont Pourquoi?, de Danielle Sturk, qui évoque la violence sexuelle chez les jeunes.

Toutefois, a-t-on entendu au cours du forum, les cinéastes francophones hors Québec sont d’abord en manque de reconnaissance nationale dans leur propre pays. Ils réclament d’être mieux représentés sur les grandes plateformes de diffusion au Canada.

Auteurs

Lila Berdai

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