L’auto-flagellation des francophones
L’article de Paul-François Sylvestre «Venir à Toronto pour fuir une société française sclérosante et hiérarchisée» (L’Express du 12 décembre) semble perpétuer une attitude d’auto-flagellation parmi les francophones vivant dans les grands centres urbains du Canada anglais. À titre de vétéran originaire du Québec, je me dois de faire remarquer que les Québécois s’associent aussi peu que leurs cousins Français «aux institutions francophones, voire de langue française» que ce soit à Toronto, Calgary ou Vancouver dans l’Ouest canadien où je réside depuis plus de 26 ans. Le diagnostic de fuite d’une «société française sclérosante et hiérarchisée» reconnaît mal ses mérites ainsi […]
Des cadeaux
Les cadeaux, ces dons pour une occasion spéciale, ont bien dû exister de tout temps. Mais en Occident, ce sont les Grecs et les Latins, dit-on, qui ont institué en coutume les présents faits à l’empereur pour l’anniversaire de sa venue au pouvoir ou pour le premier jour de l’an. Dans ce dernier cas, on appelait cela «donner des étrennes». La tradition a perduré jusqu’à nous. Les manants offraient des cadeaux à leur seigneur, en signe d’allégeance, les patrons à leurs serviteurs en reconnaissance de bons services, les maris à leur épouse pour la même raison, et parfois par affection […]
Des murailles
Autrefois, les paysans des régions calcaires entouraient leurs champs de murs, faits des pierres dont on débarrassait le terrain à cultiver. Dans mon enfance tourangelle, ces murs mal joints, à la glaise, abritaient toutes sortes de bestioles qui se régalaient les unes des autres: fourmis, guêpes, escargots, lézards, serpents, mulots. Les moineaux aussi faisaient leurs nids dans les anfractuosités des vieux murs. Mais la vie moderne a transformé les petites propriétés en vastes domaines à culture intensive. Les jolis murs gris ont disparu avec toute leur faune. Les insecticides ont remplacé les oiseaux. À l’époque féodale, les seigneurs faisaient construire […]
Stéphane Dion a-t-il un Plan A?
Stéphane Dion était le meilleur choix des Libéraux, qui ont désormais autant de chances que les Conservateurs de Stephen Harper de faire élire un gouvernement majoritaire aux prochaines élections. Les délégués libéraux ont fait preuve d’une maturité rafraîchissante, en fait complètement atypique et inattendue, en faisant fi de considérations superficielles comme les lunettes de professeur et l’accent québécois en anglais pour rejeter deux vedettes de «l’establishment» beaucoup mieux financées. Les Conservateurs semblent eux aussi avoir été pris au dépourvu: leurs premiers commentaires, à l’effet que Stéphane Dion représenterait l’antithèse du renouvellement pour le Parti Libéral et n’aurait pas accompli grand […]
Il faut protéger les enfants vulnérables de l’Ontario
Les conclusions du rapport du Vérificateur général provincial, publié le 5 décembre 2006, sur l’examen des 53 Sociétés d’aide à l’enfance (SAE) de l’Ontario doivent être prises au sérieux. Il faut immédiatement prendre des mesures pour répondre aux préoccupations identifiées et veiller à rendre compte des dépenses et à assurer la garde opportune des enfants les plus vulnérables de l’Ontario. Les questions relatives à l’obligation de rendre des comptes ne doivent pas être sous-estimées, cependant, l’Association des travailleuses et travailleurs sociaux de l’Ontario (ATTSO) fait une mise en garde pour que les questions soulevées par le rapport du Vérificateur général […]
Que de promesses, mais…
Un rapport récent de Campagne 2000 indique qu’un enfant sur 6 vit toujours dans la pauvreté et dans les communautés autochtones, ce taux passe à un enfant sur quatre. Durant la campagne électorale, les conservateurs avaient non seulement promis de maintenir le taux d’accoissement existant de 8% par an pour l’aide internationale, mais en plus, ils devaient y ajouter 425 millions $ supplémentaires dès leur accession au pouvoir. Jim Flaherty, le ministre des Finances n’a toujours pas délié les cordons de la bourse. Ce gouvernement est-il crédible? Tiendra-t-il ses promesses? Tiendra-t-il celles que nos parlementaires, tous partis confondus, nous ont […]
Le vrai salut des Chrétiens au Liban
Réponse à la lettre de Jean-Charles Chapuzet publiée dans l’édition du 5 décembre 2006. Oui, les Chrétiens et les autres auraient pu profiter de la paix retrouvée au Liban. Mais, avant de blâmer les Druzes et les sunnites, rappelons-nous qu’il y a quelques années, le Druze Walid Joumblatt et le patriarche maronite Nasrallah Sfair ont clos le dossier de la vieille guerre civile et ont même fait revenir Michel Aoun de l’exil. Mais aujourd’hui, celui-ci et un autre maronite, Franjieh, sont prosyriens et veulent continuer la guerre pour leur but personnel. Aoun pour être président à tout prix et Franjieh […]
Du grepotame au minotaure
Comme vous vous en souvenez, sans doute, le GREPOTAME* est issu du croisement d’une GRENOUILLE et d’un HIPPOPOTAME. On peut aussi obtenir également une HIPPONOUILLE. De la même manière, en tournant les pages, coupées en deux horizontalement, d’un livre d’animaux ayant tous la même largeur, et dont le nom est écrit verticalement, on peut fabriquer une multitude d’êtres extraordinaires. Ainsi avec un CAnard et un coCHON, on crée un CAchon et un coNARD. Je m’étais amusé à ce jeu, il y a longtemps. Mais je n’avais rien inventé. On se rappelle, par exemple, que le Minotaure, lui, était issu des […]
«Nation»: les politiciens canadiens font de la linguisterie
En français le terme géographique «Québec» a pour adjectif «québécois», substantivé pour devenir le nom «Québécois» qui renvoie dans sa plus ancienne acception à toute personne vivant au Québec et dans une acception qui date des années 1960 au groupe ethnique jusque là nommé Canadiens-français. L’anglais a produit – tardivement – pour le nom géographique «Quebec» l’adjectif et nom «Quebecois», qui est venu s’ajouter au nom «Quebecker» – ou «Quebecer». L’anglais a aussi pour particularité d’offrir la possibilité d’user d’un nom en lui conférant une valeur adjectivale. Ainsi peut-on user du nom «Quebec» là où le français userait de l’adjectif […]
Les derniers chrétiens d’Orient
Après le retrait d’Israël en 2000, les Syriens quittent à leur tour le Liban, conséquence de l’assassinat du Premier ministre Hariri. Les chrétiens maronites pourraient goûter avec bonheur cette nouvelle liberté. Mais la présence des extrémistes sunnites, la montée en puissance du Hezbollah chiite comme l’inimitié latente avec les Druzes, continuent d’asphyxier le souffle des derniers chrétiens d’Orient. En suivant une famille maronite, du grand-père racontant les massacres subis pendant la guerre civile du début des années 80, au petit-fils aujourd’hui médecin – apportant son aide à des villages musulmans détruits par les raids d’Israël l’été dernier – on comprend […]
De l’intrigue disparue
On m’a souvent dit – accusé? – d’avoir «l’esprit d’enfance». Oui. C’est vrai pour les histoires. J’ai gardé le goût de l’intrigue qui crée le suspense, des obstacles que les héros ou les héroïnes doivent surmonter, des manigances de ceux qui les aident ou les trahissent. J’ai toujours eu la passion des contes de mon enfance, comme des romans de cape et d’épée de mon adolescence. Même des bandes dessinées des Pieds Nickelés et de Bibi Fricotin! Il fallait que ça bouge et que la fin surprenne. Qu’elle soit «théâtrale», bon dieu! Au théâtre ou dans le roman, on appelait […]

Blog ou blogue?
Il fallait bien que j’aborde le sujet un jour ou l’autre. Avec la popularité sans cesse croissante des blogues, il devient nécessaire de s’intéresser aux aspects linguistiques de ce phénomène du web. D’abord une mise en contexte, histoire de s’assurer que tout le monde sait de quoi ont parle. Les blogues sont définis par l’Office québécois de la langue française comme étant des sites web évolutifs, ayant la forme d’un journal personnel, daté, au contenu antéchronologique et régulièrement mis à jour, où l’internaute peut communiquer ses idées et ses impressions sur une multitude de sujets, en y publiant, à sa […]