Vous avez dit «multiculturalisme»?
La politique canadienne officielle de multiculturalisme, inventée sous Trudeau peu après l’adoption de la Loi sur les langues officielles, n’a jamais eu le même sens pour tous. Des Canadiens-Anglais y ont vu un moyen pour leur société de se distinguer du «melting-pot» américain, qui diffère en réalité très peu de la «mosaïque» canadienne. Des Canadiens-Français y ont vu une tentative de diluer le bilinguisme officiel et surtout le concept de biculturalisme qui le sous-tend. Les Premières Nations, qui ont accueilli avec un grain de sel le concept des «peuples fondateurs» du Canada, n’ont jamais manifesté beaucoup d’enthousiasme pour un multiculturalisme […]
Pauvres héritiers de Trudeau
Pierre Elliott Trudeau doit se retourner dans sa tombe. Lui, dont l’héritage le plus précieux, le meilleur gage de l’unité du pays, est la Loi sur les langues officielles et la promotion du bilinguisme dans toutes les sphères de la société, serait confronté aujourd’hui au spectacle navrant d’une course à la chefferie de son grand Parti Libéral où la moitié des 11 candidats sont unilingues. La seule prétention des Hedy Fry, Ken Dryden, Carolyn Bennett, Scott Brison et autres provinciaux à diriger un parti «national» et les destinées de ce pays, sans en bien parler les deux langues ni – […]
Parlez-vous globish?
Un an après le «non» français au projet de Traité constitutionnel, les chefs d’États des 25 pays membres de l’Union Européenne (UE) doivent se réunir à Bruxelles, en juin prochain, pour évoquer le sort de la Constitution et débattre la question de l’élargissement de l’Europe. Mais, en attendant, un autre sujet continue de préoccuper les parlementaires de pays européens ayant la langue française en partage. Et il a trait au futur de la construction européenne aussi bien qu’à la couleur linguistique de cette gigantesque tour de Babel désormais composée d’une multitude de pays. Depuis une dizaine d’années et malgré tous […]
L’époque de l’unilinguisme anglais des tribunaux de l’Ontario est-elle révolue?
Dans plusieurs régions de l’Ontario, les attaques sournoises contre les droits linguistiques continuent d’être monnaie courante. Tantôt, ce sont des défendeurs qui, plutôt que de répondre à une allégation de fraude à l’endroit d’une personne âgée, contestent la constitutionnalité des dispositions de la loi ontarienne qui reconnaît au français le statut de langue officielle des tribunaux; tantôt, c’est un intimé qui, plutôt que de payer les milliers de dollars qu’il doit en pension alimentaire, dépose une motion visant à empêcher son ex-épouse d’utiliser le français. Comme les bénévoles de notre organisme à but non lucratif viennent de le constater, l’Ontario […]
Construction et architecture de la Francophonie
Au nombre d’environ 175 millions, les francophones se situent au neuvième rang des communautés linguistiques dans le monde, mais ils sont, avec les anglophones, les seuls présents sur tous les continents. Il n’y a pratiquement qu’en France où le français va de soi, où il est dénué de la charge émotionnelle, de la fonction sociale et de la densité identitaire qui le caractérisent hors de l’Hexagone. Le rassemblement de ces millions de gens ayant le français en partage se nomme la Francophonie. Le mot «francophonie» apparaît pour la première fois vers 1880 sous la plume du géographe français Onésime Réclus, […]
Un courriel incite les francophones à cacher leur bilinguisme
OTTAWA (PC) – Un courriel incite les francophones maîtrisant les deux langues officielles à cacher leur bilinguisme au recensement du 16 mai, afin d’empêcher le gouvernement fédéral de réduire les services en français. Depuis quelques jours, un courriel recommande aux Canadiens de langue française, à la grandeur du pays, de répondre qu’ils peuvent soutenir une conversation en «français seulement», à la question 13 du recensement de la mi-mai. «Bien que le fait d’être bilingue soit un atout pour les francophones dans la plupart des situations, celle-ci (sic) les désavantage», peut-on lire dans le document, qui a été acheminé aux quatre […]
Lancement en grandes pompes de l’AFO
«L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) est née et le bébé est pétillant de santé.» C’est sur cette métaphore du nouveau directeur général de l’organisme, Jean Malavoy, que l’AFO a été lancée officiellement, le 5 avril dernier, à Ottawa. Plusieurs ministres et personnalités de marque de la francophonie ontarienne se sont déplacés pour être témoins de ce lancement. Bien épaulé par le président du conseil provisoire, Simon Lalande, Jean Malavoy a exprimé les attentes et les espoirs qui pèsent sur le nouvel organisme. «L’AFO, c’est le ralliement autour d’une vision commune et cohérente. Elle va aussi devoir être représentative.» […]
Graham Fraser analyse le nœud de la question canadienne
Pour le journaliste ontarien Graham Fraser, apprendre le français a été l’expérience de sa vie et vivre au Québec pendant une décennie a été un des hauts faits de sa vie professionnelle. Aujourd’hui correspondant national du Toronto Star à Ottawa, Fraser a couvert la politique à Toronto, Montréal, Québec et Washington. Il vient de publier un brillant essai intitulé Sorry, I Don’t Speak French: Confronting the Canadian Crisis That Won’t Go Away. Cette analyse pose un regard critique sur ce qu’on pourrait appeler «le nœud de la question canadienne». Il ne s’agit pas d’un livre sur le Québec, la Constitution […]
Unilinguisme anglais à Égale Canada
Le 18 mars 2006, à Toronto, j’ai assisté à l’assemblée annuelle d’Égale Canada, organisme national qui représente la communauté gaie. L’expérience fut très décevante, pour ne pas dire choquante. L’ordre du jour, le procès-verbal et le rapport annuel ont tous été distribués en anglais seulement. Le seul document bilingue était les états financiers préparés par une firme franco-ontarienne, Marcil, Lavallée et Loyer, que je félicite chaleureusement. J’ai évidemment dénoncé l’unilinguisme d’Égale et j’ai fait remarquer que cette façon d’agir envoyait un message très négatif, à savoir que les francophones sont des membres de seconde classe. Lors de cette assemblée, M. […]
Georges Arès et Jean Poirier décorés de l’Ordre des francophones d’Amérique
Le Conseil supérieur de la langue française a décerné l’Ordre des francophones d’Amérique à l’ancien président de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) Georges Arès. Au cours de la même cérémonie à l’Assemblée nationale du Québec, l’ex-député libéral de l’Est ontarien à Queen’s Park et ex-président de l’Association canadienne-française de l’Ontario, Jean Poirier, a aussi reçu cette décoration prestigieuse. En tout, sept personnalités ont reçu l’Ordre des francophones d’Amérique pour 2006. Des récompenses ont ainsi été accordées à Michel Tétu, professeur à l’Université Laval, ainsi qu’à Monique Giroux, animatrice à la radio de Radio-Canada. Du côté de l’Acadie, […]
Lise Bissonnette à la rescousse du français aux Jeux olympiques
Il y a un petit quelque chose d’époustouflant à la regarder aller. Journaliste, rédactrice en chef puis directrice du Devoir, Lise Bissonnette dirige maintenant la Grande Bibliothèque du Québec, un projet qu’elle a chéri et soutenu dès ses tous débuts. Celle qui depuis longtemps a laissé son empreinte sur la vie culturelle québécoise s’attelle maintenant à l’héritage de Pierre de Coubertin. «Plus loin, plus haut, plus fort» semble-t-elle nous dire? Lise Bissonnette a accepté en mars dernier le poste de Grand Témoin de la Francophonie pour les Jeux de Turin et vient de compléter son séjour chez les Olympiens. «Je […]
Naissance de Louis J. Robichaud
Dans sa biographie de Louis J. Robichaud, premier ministre du Nouveau-Brunswick de 1960 à 1970, le journaliste Michel Cormier a clairement illustré que cet homme politique ne se considérait pas comme «le porte-flambeau d’une vengeance acadienne». Le premier ministre était acadien, mais le pouvoir ne l’était pas. Louis Joseph Robichaud est né le 21 octobre 1925 à Saint-Antoine (N.-B.). Ses parents l’envoient au Collège Sacré-Cœur, à Bathurst, dans l’espoir qu’il deviendra prêtre. Le jeune Louis s’intéresse plus à l’économie et à la politique. Il devient avocat et songe à se faire élire député provincial, ne cachant pas son ambition de devenir premier ministre […]