600 profs retrouvent les bancs d’école

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Publié 24/04/2007 par Yann Buxeda

En fin de semaine dernière, l’Alliance canadienne des responsables, des enseignantes et des enseignants en français langue maternelle (ACREF) a tenu son 8e congrès à Ottawa. Pendant trois jours, le gigantesque stage de formation a réuni plus de 600 délégués du domaine de l’éducation en langue française, mais aussi d’éminents représentants de la dualité linguistique, notamment le commissaire aux langues officielles du Canada Graham Fraser.

«Enseigner, c’est l’art de marcher sur un fil. C’est un acte complexe toujours en déséquilibre. L’ACREF, à l’occasion de son congrès biennal, désire accompagner ses membres et l’ensemble des partenaires en éducation de langue française en milieu minoritaire. L’Alliance veut créer un milieu de maillage et d’échanges permettant ainsi aux pédagogues de se perfectionner et de faire part de leur expertise.»

Apprendre et transmettre, un binôme indissociable d’un enseignement de qualité, comme le soulignait Carmen Ferguson, présidente de l’ACREF, à quelques heures de l’ouverture du congrès. Autour d’une thématique évocatrice de ce mode de pensée, Des mots pour me dire, les quelques centaines de professeurs et autres membres du personnel enseignant se sont adonnés pendant trois jours – de jeudi à samedi – à divers ateliers de formation.

Pourquoi les élèves prennent-ils si peu la parole en classe? Comment provoquer chez l’élève le besoin de communiquer? Comment les élèves se sentent-ils vis-à-vis de l’apprentissage du français en contexte minoritaire? Quelles stratégies d’enseignement devrait-on favoriser afin de répondre aux besoins des élèves dans ce contexte? Autant de questions autour desquelles ont tourné les débats.

Les divers ateliers auxquels ont participé les enseignants ont évoqué les solutions à privilégier pour attirer l’attention et aiguiser la curiosité des élèves. Les projets ludiques, notamment, ont eu la part belle au cours de ces trois jours, avec les cercles de lecture, la littératie à travers les contes, l’intégration de la radio scolaire au curriculum.

Mais outre le plaisir d’apprendre et de communiquer en français, l’ACREF pense qu’il est nécessaire de développer chez les élèves un ressenti identitaire. Pour cela, il convient d’éduquer en priorité les professeurs sur les moyens de faire naître ce sentiment d’appartenance face aux dangers de l’interférence linguistique de l’anglais dans les milieux minoritaires.

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Par exemple, l’atelier 107 a proposé aux participants de découvrir des activités à organiser en salle de classe afin de permettre aux élèves de présenter leurs réalités familiales, leurs champs d’intérêts, leurs défis et leurs valeurs, de développer leur identité, d’apprécier leurs différences et celles des autres au sein du même groupe.

Plus théorique, l’atelier 106 proposait quant à lui un cheminement interculturel qui portait en premier lieu sur le choc culturel que vit un enfant francophone qui arrive au Canada d’un milieu complètement différent. Les diverses étapes du choc culturel, telles qu’elles sont décrites et étudiées par des chercheurs du milieu de l’éducation, y sont abordées.

En deuxième lieu, l’atelier portait sur l’appréciation des ressemblances et des différences, avec l’ouverture sur l’autre en point de mire, le tout sous forme de témoignages de parents et d’élèves.

C’est l’occasion pour chacun de développer ou d’asseoir des compétences essentielles pour la transmission de la connaissance en milieu minoritaire, comme le souligne Carmen Ferguson: «En misant sur les nombreux experts oeuvrant à la grandeur du pays et en partageant des pratiques qui permettent de créer des environnements d’apprentissage puissants et centrés sur les besoins inhérents à la jeunesse francophone en milieu minoritaire, l’ACREF bâtit une communauté d’apprentissage professionnelle.»

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