Quand le basketball unit le Cameroun et le Canada

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Des joueurs en action sur un terrain de basketball à Makak, au Cameroun. Photo: makakyouthcamp.fortnbiz.com
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Publié 11/08/2025 par Hamza Ziad

«Toronto a largement bénéficié du talent du Camerounais Pascal Siakam lors de son passage chez les Raptors. Il est temps, pour nous qui vivons ici, de tisser des liens solides avec les jeunes du Cameroun», souligne à l-express.ca Rose Cathy Handy, directrice générale de Connecture Canada et membre active de la communauté camerounaise du Grand Toronto.

Originaire de Makak, dans la région du Centre du Cameroun, elle a pris l’initiative d’y organiser un camp de basketball. Mené aux côtés de Patrick Bizindavyi, ce projet a pour ambition d’offrir aux jeunes un cadre d’apprentissage et d’échanges, tout en attirant l’attention d’organismes canadiens prêts à contribuer à l’essor local.

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Patrick Bizindavyi et Rose Cathy Handy. Photos: courtoisie

«Après l’ouverture des campus du Collège Boréal au Maroc et en Tunisie, j’espère que le prochain sera à Makak. Mon rêve est de susciter une collaboration entre organismes de différents secteurs, afin de les inciter à s’implanter dans mon village natal», confie-t-elle.

Du Burundi au Cameroun, un projet qui se déploie

Lancé en 2021 au Burundi, le camp de basketball se tiendra cette fois au Cameroun du 19 au 24 août. Organisé par l’association canadienne EJO et coordonné par Patrick Bizindavyi, en collaboration avec Rose Cathy Handy, l’événement vise d’aller au-delà d’une simple initiation sportive.

«L’idée est de redonner vie à la compétition et de permettre aux jeunes du village de pratiquer le basketball. Le Cameroun compte de nombreux talents prometteurs», souligne-t-elle.

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Une partie de l’équipe au camp de basketball au Burundi en 2021. Photo: archives l-express.ca

Durant cette semaine, une soixantaine de participants suivront des entraînements techniques, disputeront des tournois, participeront à des cliniques de coaching et à des séances vidéo. La partie compétitive sera couronnée par un match des étoiles  et la remise des prix, avant de laisser place à des activités de sensibilisation communautaire et à la cérémonie de clôture.

«Parmi les sites retenus figure le Collège Sacré-Cœur de Makak, construit par des Canadiens dans les années 1950. Ce choix symbolique renforce le lien entre nos deux pays», ajoute Rose Cathy Handy.

De Toronto à Makak: un élan solidaire

Patrick Bizindavyi, coorganisateur du camp de basketball à Makak, souligne à l-express.ca l’enthousiasme qu’a suscité l’initiative au sein de la communauté camerounaise du Grand Toronto. Cet engouement s’est notamment traduit par des échanges facilités avec les autorités locales et un meilleur accès aux ressources disponibles sur place.

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Le Collège Sacré-Cœur de Makak. Photo: Facebook

«Par hasard, une grande majorité des Camerounais établis à Toronto sont originaires de Makak ou de villages avoisinants, ce qui a favorisé les échanges avec les autorités locales. On m’a même mis en relation avec la députée de Makak, que je rencontrerai cette semaine pour faire le point», précise-t-il.

Le soutien de la communauté s’est également illustré par l’engagement d’organismes communautaires ayant accepté d’animer des conférences destinées aux jeunes, abordant des thématiques telles que la santé mentale, le leadership ou encore la résilience.

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Selon Patrick Bizindavyi, cette mobilisation traduit une volonté affirmée de créer des passerelles entre le Canada et le Cameroun par un autre vecteur que l’entrepreneuriat ou l’éducation, en misant cette fois sur le sport.

Un choix qui s’impose naturellement dans un pays ayant vu naître plusieurs basketteurs de renom, parmi lesquels Pascal Siakam, ancien joueur des Raptors, Ulrich Chomche, actuellement membre de la formation torontoise, ou encore Joel Embiid, pivot des Philadelphia 76ers en NBA.

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Pascal Siakam, Ulrich Chomche et Joel Embiid. Photos: Wikimedia Commons

«Pour la communauté camerounaise du Grand Toronto, ces parcours démontrent qu’il est possible pour un jeune du pays de se hisser au plus haut niveau et d’incarner un modèle inspirant pour les générations à venir», souligne-t-il.

Des horizons élargis pour la jeunesse

Parmi les organismes qui soutiennent cette initiative figure une école de Toronto disposant d’un programme de basketball et prête à offrir des bourses à de jeunes athlètes afin qu’ils puissent poursuivre leurs études au Canada tout en pratiquant leur sport de prédilection.

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Jeunes basketteurs à Makak. Photo: Facebook

«À l’issue du camp de Makak, nous allons identifier les jeunes au fort potentiel et envisager de leur attribuer des bourses d’athlètes, afin de leur permettre de venir au Canada pour poursuivre à la fois leur parcours éducatif et leur développement sportif», explique Patrick Bizindavyi.

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Il rappelle qu’au camp organisé l’an dernier au Burundi, une bourse avait été obtenue pour un élève du secondaire, lui permettant de poursuivre ses études et de jouer au basketball aux États-Unis.

Des défis à relever pour pérenniser l’initiative

Selon Patrick Bizindavyi, l’organisation de cette première édition du camp au Cameroun a été marquée par quelques défis, en particulier sur le plan financier.

«Même si cet événement ne nécessite pas des montants considérables, compte tenu de la valeur du dollar canadien par rapport à la devise locale, il faut tout de même aller à la recherche des financements», explique-t-il.

«Cent dollars canadiens représentent une somme importante en devise locale, mais encore faut-il les trouver.»

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Match de basketball entre deux équipes locales à Makak. Photo: makakyouthcamp.fortnbiz.com

À l’exception du soutien médiatique offert par des organismes francophones torontois tels que l-express.ca ou CHOQ FM, rares sont les appuis institutionnels reçus à ce jour.

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Patrick souligne que les organismes canadiens hésitent souvent à financer des activités se déroulant à l’étranger, surtout lorsqu’il s’agit d’une première édition dans un nouveau pays.

«J’espère que nous pourrons bénéficier de l’appui de conseils scolaires francophones ainsi que d’autres partenaires, comme ce fut le cas lors des éditions précédentes au Burundi», ajoute-t-il.

À moyen et long termes, Patrick Bizindavyi ambitionne de consolider ce projet pilote et de l’exporter vers d’autres pays africains manifestant leur intérêt, tels que la Côte d’Ivoire, le Bénin, l’Ouganda ou encore le Maroc.

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