La romancière et dramaturge Antonine Maillet est décédée le 17 février dernier. Tout en donnant un nouveau souffle à la littérature acadienne, l’icône a permis à des générations d’auteurs et d’autrices de s’éloigner du français académique. Son influence se ressent jusque dans l’Ouest du Canada.
«Antonine Maillet a possiblement créé un mouvement littéraire, c’est trop tôt pour le savoir. Mais elle reste une figure tutélaire de la littérature acadienne dont les legs sont emblématiques», affirme le metteur en scène et professeur au Département de théâtre de l’Université d’Ottawa, Joël Beddows.
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Le professeur de littérature à l’Université de Moncton, Benoît Doyon-Gosselin, n’hésite pas à évoquer «une pionnière dans la libération de la langue».
«Tout en abordant des thématiques universelles, elle a su se différencier en faisant passer l’oralité acadienne à l’écrit.»
«Elle a été la première à écrire dans la langue acadienne, elle a ouvert la voie et permis à de nouveaux auteurs de s’éloigner du français standard, d’être eux-mêmes», poursuit la professeure retraitée de l’Université de Moncton et spécialiste de l’œuvre d’Antonine Maillet, Marie-Linda Lord.