Derrière le nouveau parc du port de Toronto, qui ouvrira au printemps 2025, se cache une innovation d’éco-ingénierie qui devrait contribuer à la santé urbaine locale. La naturalisation de l’embouchure de la rivière Don, réduisant les risques d’inondations, illustre une autre manière d’aborder l’aménagement urbain et de s’adapter notamment aux changements climatiques: les infrastructures vertes.
Que du bonheur
«Les infrastructures vertes permettent de réduire la pollution atmosphérique, les émissions de carbone et les risques d’inondation, mais aussi l’hypertension artérielle, le diabète et les maladies cardiaques [grâce à l’exercice]», explique Mili Roy, professeure de médecine à l’Université de Toronto.
«Elles contribuent aussi à la mémoire, à la longévité chez les personnes âgées et à réduire le TDAH [Trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité] chez les enfants, ainsi qu’à la santé mentale, la cohésion sociale, la créativité et le bonheur», ajoute la co-présidente du chapitre ontarien de l’Association canadienne des médecins pour l’environnement.
Les infrastructures traditionnelles sont dites «grises», de la couleur du béton des aménagements souvent imposants. À Toronto, un projet de 25 ans de plus de 3 milliards $ lancé en 2018 creuse trois tunnels souterrains de 22 km au total et 11 puits verticaux. L’objectif est de capter et entreposer sous terre les eaux de pluie qui en surface peuvent faire déborder les égouts, le long du cours de la rivière Don et en bordure du lac Ontario.
Un nouveau bras de la rivière
La naturalisation de l’embouchure de la rivière Don a coûté 1,4 milliard $ depuis 2018. Elle a permis de créer un nouveau bras de la rivière, 17 hectares d’espaces verts et de zones humides, un grand parc de 20,2 hectares et, à terme, 6,1 kilomètres de sentiers.