Haïti: intégrer les jeunes pour la construction du pays

RANKONT-ÉDU (RANKONT pour l’Émergence Durable et Universelle) est une organisation haïtienne à but non lucratif et apolitique portée par un groupe de jeunes (18-35 ans) – étudiants, universitaires, entrepreneurs – conscients des défis majeurs auxquels Haïti fait face.

«Nous sommes animés par un profond désir de changement positif et prometteur pour notre pays», clame Louckendy Janvier, PDG fondateur de RANKONT-ÉDU rencontré par l-express.ca.

«Nous sommes engagés à promouvoir l’éducation et l’inclusion citoyenne pour tous les jeunes Haïtiens et Haïtiennes.»

Économiste de formation à l’Université Notre-Dame d’Haïti, enseignant au Collège Marie-Anne, Louckendy Janvier, basé à Port-au-Prince, a fondé l’organisation en 2020 visant l’intégration de la jeunesse haïtienne dans les affaires du pays.

L’organisation compte un effectif de 35 membres actifs provenant des universités et du secteur privé, organisés autour des départements Culturel, Sportif, Ressources Humaines, Marketing, Santé, Communication.

Impliquer les jeunes dans les affaires du pays

Rappelant qu’Haïti abrite une population constituée de plus de 50% de jeunes, Louckendy Janvier estime «qu’il est urgent d’impliquer l’apport des jeunes, professionnels et universitaires, dans toutes les démarches menant vers la paix et le développement du pays.»

«Notre mission repose sur le développement d’un leadership dynamique et courageux, ancré dans le dévouement et la solidarité.»

«En surmontant les obstacles qui freinent le progrès du pays, nous souhaitons transmettre une image positive et inspirante de la jeunesse haïtienne, prête à contribuer activement à l’avenir de la nation», réitère-t-il.

Partenariats, panels, débats

Reconnue par le ministère des Affaires sociales et du Travail (MAST), RANKONT-ÉDU collabore avec des partenaires nationaux et internationaux.

Tels que l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) où l’organisation questionnait le rôle de l’université dans la lutte contre la corruption en Haïti (2023) et Plan international lors de la Journée internationale des droits de la femme (8 mars 2021.)

Par ailleurs, ce 2 octobre RANKONT-ÉDU a rencontré les conseillers spéciaux du premier ministre Garry Conille où l’organisation a présenté son Document relatif à l’inclusion de l’Universitaire pour la sortie de crise du pays.

Établir une politique d’inclusion socioéconomique

RANKONT-ÉDU milite pour l’intégration de tout un chacun – jeunes professionnels, entrepreneurs, universitaires – dans le développement socioéconomique du pays.

L’inclusion des jeunes dans l’avenir du pays doit passer par le processus d’une jeunesse encadrée, formée et participative, soutient Louckendy Janvier.

«L’intégration socioéconomique des jeunes en Haïti doit être une priorité pour garantir notre développement durable. Comment concevoir la prospérité de tout pays sans l’inclusion de sa jeunesse?»

«Il y a urgence en Haïti d’établir une politique d’inclusion socioéconomique de tous les secteurs de notre société. Nous devons chasser la discrimination, la haine! On doit réapprendre à œuvrer ensemble dans le but d’assurer notre bien commun durable.»

Colloque national des universitaires en Haïti

Malgré la crise – insécurité chronique, famine, instabilité politique, économie défaillante – RANKONT-ÉDU veut continuer d’œuvrer avec les universités et partenaires des secteurs publics et privés.

Ceci dans le but de développer un réseau de l’éducation actif dans l’ensemble du territoire haïtien en proposant des activités qui permettent d’échanger par des panels de débats, des événements socioculturels.

L’organisation aspire, entre autres, à réaliser le premier Colloque national des universitaires en Haïti en mars 2025.

«L’événement vise à donner une voix à la jeunesse des 10 départements du pays en collaboration avec l’ensemble des universités face à leur véritable fonction gardienne du drapeau et de la Culture d’Haïti. Entendre ce que les jeunes et les universitaires pensent et disent de la crise», déclare le PDG de RANKONT-ÉDU.

«Nous visons à engager un large public composé de toutes les couches de la société haïtienne: universitaires, politiciens, gens d’affaires, entrepreneurs, écologistes, religieux, Madan Sara, etc.»

«À la suite de la réalisation du colloque, un cahier de charge sera soumis au gouvernement incluant des propositions par secteur d’activité.»

Crise humanitaire sans précédent

«Haïti ravagée par la violence des gangs qui terrorisent des communautés entières, laissant derrière eux la dévastation et la peur, est en proie à une crise humanitaire sans précédent», a alerté l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ce 19 octobre.

Sur les 64 millions $ du plan de réponse pour Haïti, l’OIM n’a reçu jusqu’à présent que 28,5 millions $.