L’absence d’une version française officielle d’une grande partie des textes qui forment la Constitution du Canada se trouve au cœur de notre présente impasse constitutionnelle.
Publié le 1er décembre 2017 aux Presses de l’Université Laval, sous la direction des professeurs Linda Cardinal et François Larocque, La Constitution bilingue du Canada: un projet inachevé demeure le volume à lire par toute personne intéressée à l’avenir du pays.
J’aurai l’occasion de revenir cet été sur les textes de cet ouvrage collectif de 334 pages. Pour le moment, il m’apparaît utile de vous faire part des développements survenus depuis la parution de ce livre. Mais d’abord, rappelons-nous un peu d’histoire.
Nos textes constitutionnels: des lois britanniques
En 1931, le Statut de Westminster, une loi du Parlement britannique, affirme l’autonomie canadienne et reconnaît l’indépendance presque totale des dominions qui, de fait, existe en principe depuis la Première Guerre mondiale et le Traité de Versailles qui en résulte.
Cependant, la modification des textes constitutionnels du Canada, adoptés entre 1867 et 1930, est explicitement exclue des dispositions du statut. C’est ainsi que le droit d’amender la Constitution du Canada demeure l’exclusivité du Parlement britannique jusqu’à l’entrée en vigueur de la Loi constitutionnelle de 1982.