Je mentionnais au début de l’année que les gens qui croient que l’industrialisation a déréglé le climat de la planète comparent parfois le scepticisme des commentateurs plus circonspects, nécessairement à la solde des pétrolières selon eux, aux doutes que l’industrie du tabac a déjà tenté de susciter sur la nocivité de son produit.
Or, alors que le doute s’est rapidement estompé dans le cas du tabac (même si trop de gens, parfaitement au courant des risques, continuent de fumer), le dossier des obsédés de la météo ne résiste pas à l’analyse, et le nombre de «sceptiques» ou de «négationnistes», par rapport à leur alarmisme, augmente au lieu de diminuer.
L’essai Merchants of Doubt, de Naomi Oreskes, prétend que de puissants groupes d’intérêts (pétrole, charbon, automobile, construction, etc.), menacés par les projets de règlementation ou de taxe sur les émissions de gaz à effets de serre, manipulent l’opinion publique en soudoyant des scientifiques et d’autres experts au sein d’instituts de recherche bidons, créés à la seule fin de semer le doute et miner le «consensus» sur la nature, l’ampleur et les causes des problèmes environnementaux.
Par ce discours, qui cherche à démoniser l’opposition pour ne pas avoir à réfuter ses arguments, les gourous réchauffistes affichent leur mépris pour la majorité de la population, qui serait si facilement influençable et ignorante de ses intérêts supérieurs.
Les grands médias participeraient à cette campagne de désinformation capitaliste, expliquent-ils encore, à cause de leur souci d’objectivité qui les incitent à présenter le «pour» et le «contre». Apparemment, ces grands savants préfèreraient un système soviétique où le journal officiel s’appelle «pravda» (vérité) et où tous les autres, nécessairement mensongers, sont interdits.