Edward Hopper, le peintre de la lumière
«Bien qu’Edward Hopper soit souvent considéré comme la parfaite incarnation de l’artiste américain, son œuvre transcende les limites géographiques par ses sujets poétiques sur la condition humaine. Allant d’un réalisme implacable et franc, basé sur une observation précise, à un point de vue extrêmement personnel et intime, les denses compositions de Hopper proposent un portrait captivant de l’aliénation moderne, de la vacuité et de la solitude.» C’est par ces propos d’Adam D. Weinberg, Alice Pratt Brown Director of the Whitney Museum of American Art de New York, que s’ouvre le splendide catalogue consacré à l’exposition Edward Hopper, qui se tient […]
L’Inde au quotidien
Claudette Gravel, ancienne journaliste, artiste peintre, photographe et écrivaine, vient de lancer officiellement son livre de photographies de l’Inde, India Through the Lense of a Global Shutterbug / L’Inde vue par une photographe globetrotteuse, publié aussi sur Internet. Le lancement s’est déroulé jeudi au Cabinet Salon, un salon de coiffure/galerie d’art situé au 577 Queen Ouest. Plus d’une douzaine de photographies encadrées et tirées du livre de Claudette Gravel seront exposées au The Cabinet Salon jusqu’au 31 octobre. Le livre compte 262 photos uniques, prises par l’artiste lors de son séjour de trois mois en Inde l’an dernier, où elle […]
Magistral début d’une Histoire du Manitoba français
La seule mention de Louis Riel, Gabrielle Roy et Daniel Lavoie suffit, aux yeux de plusieurs, à confirmer que le Manitoba a une histoire française. Les archives regorgent de documents qui font état de la réalité franco-manitobaine, mais il manquait une histoire détaillée du Manitoba français, lacune que Jacqueline Blay a commencé à combler en publiant Histoire du Manitoba français, tome 1, Sous le ciel de la Prairie, des débuts jusqu’à 1870. Algérienne de naissance, Jacqueline Blay vit au Manitoba depuis 1967. Elle détient une maîtrise en histoire de l’Université du Manitoba et elle a été présidente de la Société […]
Henri Bourassa et le centenaire de son journal
C’est le 10 janvier 1910 que Henri Bourassa fonde le quotidien Le Devoir, soit exactement cent ans passés. Il le dirige pendant vingt-deux ans et six mois, période au cours de laquelle il signe quelque 6 700 éditoriaux. L’historien Pierre Anctil, de l’Université d’Ottawa, les a tous lus et indexés, puis en a réunis et commentés 60 sous le titre Fais ce que dois (devise du journal). Bourassa a créé un organe de presse entièrement à sa solde, un véhicule exclusif de sa pensée, «sans compromis ni édulcoration». Ses éditoriaux font étalage d’une érudition exceptionnelle en matière de politique canadienne […]
Huis clos inouï d’un trio durant un long week-end
J’ai récemment découvert la romancière Joyce Maynard, auteure de Long week-end (traduction de Labor Day). Je ne savais pas que cette écrivaine de 56 ans avait été surnommée la Françoise Sagan américaine lors de ses débuts fracassants en 1972. Depuis, elle a publié une demi-douzaine de romans et autant d’essais. Mais peu ont été traduits en français. L’action de Long week-end se déroule en 1987, dans une petite ville du Massachusetts, et met en scène un trio presque irréel. Henry, 13 ans, vit avec sa mère Adele, ex-danseuse qui sort le moins possible de sa triste maison banlieusarde où elle […]
Décès de la romancière Hélène Brodeur
Triste nouvelle: la romancière franco-ontarienne Hélène Brodeur est décédée à Ottawa le 15 août à l’âge de 87 ans. Elle laisse 5 enfants, 6 petits-enfants et une arrière-petite-fille. Hélène Brodeur a publié plusieurs ouvrages dont sa fameuse trilogie Chroniques du Nouvel-Ontario, une saga franco-ontarienne qui relate l’histoire de la colonisation du Nord ontarien. La Quête d’Alexandre, le premier des trois romans historiques, paru aux Éditions Quinze en 1981, reçoit le Prix Champlain du Conseil de la vie française en Amérique en 1982. En 1984, Entre l’aube et le jour (1983), le deuxième tome des chroniques, reçoit le Prix du Nouvel-Ontario (1984) et le […]
On prend plaisir à prendre Luc Bureau aux mots
C’est chose bien connue, l’écrivain est jaloux de ses confrères. Il ne l’avouera pas, bien entendu. Je vais faire exception à la règle et vous avouerai que j’aurais bien aimé être l’auteur du recueil Il faut me prendre aux maux. Mais cet honneur revient à Luc Bureau que je félicite bien fraternellement. À partir de quatorze mots, définis dans un esprit encyclopédique, il a inventé autant de récits en se consolant de maux puisés dans le «vaste souffroir» de la vie, et en tirant une sagesse à quatre sous: «l’homme est un animal qui perd la tête quand le dos […]
L’invention du cinéma: une lanterne magique
Confortablement assis dans une salle de cinéma où l’on projette le dernier film à la mode, ou le voir se dérouler chez soi à la télévision, tout cela nous semble bien naturel et l’on ne se demande guère comment on en est arrivé à ce développement technologique. Et même se faire chez soi son cinéma nous semble de la dernière nouveauté. Et pourtant… Une exposition présentée à Paris, puis à Turin, nous apporte des révélations d’un grand intérêt. Et grâce au catalogue de cette exposition – Laurent Mannoni et Donata Pesenti Campagnoni, Lanterne magique et film peint – 400 ans […]
Daniel Soha jongle allègrement avec rêve et réalité
C’est sur les Bluffs, ces grandes falaises de sable de Toronto, que Daniel Soha se consacre à l’écriture, tantôt comme traducteur ou chroniqueur, tantôt comme romancier ou nouvellier. Son plus récent ouvrage s’intitule La Maison: une parabole. Ce roman, où sont exploitées plusieurs facettes de la psychologie et de la philosophie, a été finaliste du Prix Trillium 2009. Dès les premières pages, le lecteur apprend que le narrateur Pierre vient de se réveiller dans une maison qu’il ne connaît pas et dont il ne peut sortir, sans aucun souvenir de son passé, ou très peu. Il est en compagnie d’autres […]
Premier roman de la Torontoise Sandrine Midopé Djengué
À 30 ans, Sandrine Midopé Djengué publie son premier roman intitulé Tsibilis. L’auteure, qui est née d’un couple franco-béninois, est arrivée à Montréal en 2008 et vit maintenant à Toronto. Son roman est publié aux Éditions du Chardon Bleu (dans l’Est ontarien) et s’adresse aussi bien aux adolescents qu’aux adultes. Tsibilis est un royaume imaginaire niché dans l’Himalaya. Des chercheurs y modifient génétiquement du riz afin d’éradiquer les famines dans les pays pauvres. Mais quand ce riz mute, les conséquences sont dévastatrices: pas de nouvelles naissances sur les terres du royaume et une population locale contrainte à l’autarcie, afin de préserver le […]
Roman, théâtre et peinture dans une même création
Michel Ouellette est surtout connu pour ses pièces de théâtre, notamment French Town, L’homme effacé et Le testament du couturier. On lui doit aussi quelques textes poétiques et un livre pour enfant. En 1999 il a signé un premier roman, Tombeau, et il récidive maintenant avec Fractures du dimanche. L’ouvrage est un tour de force car Ouellette exploite à la fois les puissances du roman, du théâtre et de la peinture. Fractures du dimanche nous convie à trois histoires, à trois mondes qui s’entrecroisent sur trois modes narratifs différents. Philippe Pierre, un ancien dramaturge découragé d’écrire, maintenant professeur à l’université, […]
Une plume alerte au service d’un Congo méconnaissable
Aristote Kavungu est né au Congo de parents angolais. Son tout dernier roman ramène le personnage principal, un Torontois, dans son pays d’origine, le Congo. Une petite saison au Congo est-il un roman ou un récit autobiographique? Chose certaine, c’est un voyage pour mieux voir le contraste entre deux vies, quitte à en détester une pour mieux s’autoflageller. Ce qui porte le lecteur à croire qu’Une petite saison au Congo est un récit autobiographique, c’est le Je narrateur, son départ de Toronto, son séjour au Congo ou Zaïre, la référence aux parents angolais et cette «petite saison d’un petit mois […]