Serge Paul, un homme allié à Oasis Centre des femmes

Serge Paul Oasis
Serge Paul de Viamonde, Dada Gasirabo d'Oasis et Adama Touré de la Maison lors d'une réunion d'Oasis en 2017.
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Publié 04/03/2022 par Enora Paniez

Serge Paul habite au Canada depuis plus de 20 ans. Dire qu’il est bien intégré relève de l’euphémisme: agent de liaison communautaire au Conseil scolaire Viamonde, il est aussi président de l’ACFO-Toronto et co-président du Comité consultatif des affaires francophones de la Ville de Toronto. C’est un habitué de la scène de Franc’Open Mic.

On le connaît moins pour son travail bénévole auprès d’Oasis Centre des femmes. Il nous raconte son expérience en tant qu’«homme allié» contre la violence faite aux femmes.

Serge Paul

Comment êtes-vous arrivé à Oasis?

Je connaissais Oasis Centre des femmes depuis longtemps, à travers mon travail, mais aussi leurs actions dans la communauté francophone. Volontairement, il y a 10 ans, j’ai commencé à travailler avec l’association en proposant des ateliers pour comprendre le système scolaire ontarien.

Ça a beaucoup servi aux femmes qui venaient d’arriver au Canada. Au fur et à mesure, j’ai rejoint le projet des hommes alliés. Cet atelier permet aux hommes soutenant la cause féministe de pouvoir en parler et discuter avec d’autres hommes ambassadeurs.

En quoi consiste le travail des hommes alliés d’Oasis?

Dans notre groupe, nous sommes une dizaine d’hommes. On se rencontre régulièrement en virtuel à travers des ateliers et discussions sur le sujet du féminisme et des violences faites aux femmes. On propose des activités autour de ces sujets, et on les met en place en collaboration avec Oasis pour coordonner les événements.

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D’ailleurs, les femmes bénévoles d’Oasis participent régulièrement à nos ateliers. On a par exemple organisé un atelier «16 jours d’activisme contre la violence faite aux femmes» en décembre dernier. C’était l’occasion de rendre hommage aux femmes tuées lors de l’attaque antiféministe de l’École polytechnique de Montréal, en 1989.

Serge Paul Oasis
La conférence d’Oasis organisée par les hommes alliés dans le cadre des « 16 jours d’activisme ». Photo: Serge Paul.

On organise aussi des visionnages de films ou court-métrage. Dernièrement, un atelier autour du court-métrage Derrière la porte nous a permis de nous questionner sur la violence faite aux femmes de notre entourage.

On s’est posé des questions comme «Que faire quand un ami est violent avec sa compagne?». Chacun peut donner son avis, sa réaction. C’est très enrichissant.

Qu’avez-vous appris de cette expérience?

Au début, je n’étais pas du tout sensible à la question féministe. J’ai grandi dans un cocon où l’on a jamais évoqué les violences faites aux femmes.

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J’ai découvert le problème à travers des témoignages de femmes et de bénévoles à Oasis Centre des femmes. Ça m’a vraiment touché et m’a poussé à m’impliquer pour la cause.

Si je peux aider en sensibilisant les hommes à ce sujet, alors c’est déjà bien. La cause féministe n’est pas restreinte aux femmes. Ce n’est pas à elles de faire tout le travail d’éducation autour des questions de genre, elles en sont déjà les victimes.

C’est par les hommes qu’il faut commencer à éduquer. Alors j’essaie de sensibiliser mon entourage, notamment mes enfants.

hommes oasis femmes violence
Des membres du comité d’hommes d’Oasis Centre des femmes lors d’un événement en 2019.

Que dire aux hommes qui voudraient devenir des alliés?

En général, entre hommes, on évite le sujet ou on dit qu’on a pas le temps pour s’engager. Pourtant, si chacun des hommes alliés convainc dix personnes de son entourage masculin, ça fait déjà la différence. C’est la moindre chose que l’on peut faire peut aider à la cause des femmes.

Souvent, on me dit que ce que je fais est une goutte d’eau dans l’océan. Je réponds toujours: «Un seul petit peut vous empêcher de dormir toute la nuit.» Alors si certains hésitent à devenir un allié, lancez-vous et vous verrez !

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Pour rejoindre le groupe des hommes alliés d’Oasis Centre des femmes, vous pouvez contacter l’association via leur site Internet ou sur Facebook.

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