Santé et météo: gros et chaud

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Publié 16/07/2013 par François Bergeron

L’obésité est maintenant officiellement une «maladie». Pas seulement les conséquences de l’obésité, comme le diabète, l’hypertension artérielle, l’arthrose des articulations porteuses. Ni une prédisposition génétique ou un métabolisme favorisant l’obésité, mais bien l’obésité elle-même.

C’est du moins ce qu’a décrété récemment le conseil d’administration de l’American Medical Association. Et si un tel comité d’experts dit que l’obésité est une maladie, qui êtes-vous et qui suis-je pour prétendre le contraire, pour vouloir poursuivre le débat ou seulement pour demander des explications supplémentaires?

Les experts ont parlé, il faut s’incliner. C’est aussi ce que veulent nous faire avaler les prophètes de malheurs climatiques qui justifient leurs prescriptions anti-industrielles totalitaires par les rapports du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), un comité des Nations-Unies censé représenter le consensus scientifique sur la question.

Or, là aussi, le GIEC représente tout sauf un consensus. Que ce comité soit précisément chargé de dégager une pensée unique à partir d’une foule de données et de thèses contradictoires devrait déjà nous mettre sur nos gardes à l’effet qu’il y a, justement, plus qu’une pensée sur la question.

Idem pour la récente proclamation de l’AMA, qui a été rondement débattue et critiquée, et qui est loin de faire consensus, tant chez les médecins que dans le grand public.

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Certes, le surpoids est un problème chez de plus en plus de gens, associé à notre mode de vie de plus en plus sédentaire, de moins en moins actif, et à nos excès de table. Ce n’est pas un mystère: on ne bouge jamais assez et on mange toujours trop.

Mais est-ce une «maladie», au sens où on l’entend normalement? Quelque chose qu’on «attrape» et dont on peut «guérir»? Probablement pas. L’AMA a admis avoir adopté cette désignation pour inciter davantage de gens à consulter un médecin.

Une étude citée ici et là affirme que la moitié des patients obèses ne se sont jamais fait dire par un professionnel de la santé qu’ils auraient intérêt à perdre du poids.

Ça me paraît surréaliste. D’abord, l’obésité ne rend pas aveugle ni insensible. À l’exception d’Obélix, les gros savent qu’ils sont gros, et les plus gros savent parfaitement que ce n’est pas «normal». À partir d’un certain tour de taille, si on ne fait rien pour y remédier, ça devient un choix.

Pour nos autorités politiques et médicales, la somme de nos problèmes individuels de santé devient souvent un problème de «santé publique» qui entraîne des dépenses supplémentaires. C’est le cas de l’obésité qui, comme le tabagisme et d’autres mauvaises habitudes, aggrave ou génère d’autres problèmes ou maladies, des vraies celles-là.

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Une bonne stratégie pour inciter les gens à passer à l’action est de leur faire peur. Les gens qui ne jurent que par le GIEC admettent également brandir la menace de changements climatiques extrêmes (improbable) pour nous inciter à adopter de meilleures habitudes de conservation des ressources.

Même si certains de leurs objectifs sont louables, leur stratégie est malhonnête, dénigre indûment les scientifiques dissidents et infantilise le grand public.

Le climat a toujours évolué et fluctuera toujours, avec ou sans nous. L’industrialisation et l’augmentation de la population humaine ont un impact certain sur l’environnement, la qualité de l’air, de l’eau et des sols, donc sur la «santé publique». Sur le climat ou la météo, par contre, c’est encore loin d’être prouvé.

* * *

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Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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