Protection internationale des familles: trois provinces prennent les devants

L'Ontario, le Manitoba et la Colombie-Britannique

familles, Conférence de La Haye a pour but de travailler à l'unification progressive des règles de droit international privé. Membre de la Conférence depuis 1968, le Canada est partie contractante à six Conventions.
Le siège de la Conférence de La Haye. L’organisme a pour but de travailler à l'unification progressive des règles de droit international privé. Membre de la Conférence depuis 1968, le Canada est partie contractante à six Conventions. Photo: courtoisie
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Publié 14/02/2024 par Gérard Lévesque

Le Bureau permanent de la Conférence de La Haye de droit international privé se réjouit de l’entrée en vigueur au Canada de la Convention du 23 novembre 2007 sur le recouvrement international des aliments destinés aux enfants et à d’autres membres de la famille.

Dans un premier temps, l’application de cette Convention est, à partir du 1er février 2024, étendue à l’Ontario et au Manitoba. Son application sera étendue à la Colombie-Britannique à partir du 1er mars 2024.

Premier secrétaire de la Conférence, Philippe Lortie confie à l-express.ca que «nous sommes impatients de voir d’autres provinces et territoires du Canada s’ajouter à cette liste. À l’heure actuelle, 49 États et l’Union européenne sont liés par la Convention Recouvrement des aliments de 2007.»

Philippe Lortie, familles
Philippe Lortie.

À son tour, l’Ontario étend l’application de la Convention dans son ensemble aux obligations alimentaires à l’égard des enfants qui sont compatibles avec le droit applicable dans la province d’Ontario, y compris, mais sans s’y limiter, aux obligations alimentaires envers les personnes qui sont âgées de 21 ans ou plus et qui sont incapables de se soustraire à la dépendance parentale ou de subvenir à leurs propres besoins, en raison d’une maladie, d’une invalidité ou pour un autre motif, y compris, mais sans s’y limiter, l’inscription dans un programme d’études à temps plein.

L’Ontario étend également l’application des chapitres II (Coopération administrative) et III (Demandes par l’intermédiaire des Autorités centrales) de la Convention aux obligations alimentaires entre époux, qu’elles existent ou non en même temps que les obligations alimentaires découlant d’une relation parent-enfant.

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Des obligations au-delà des frontières

«Les responsabilités familiales ne prennent pas fin à nos frontières et c’est pourquoi nous sommes heureux de pouvoir élargir notre partenariat avec d’autres pays pour assurer le recouvrement des paiements ordonnés par le tribunal», déclare Michael Parsa, ministre ontarien des Services à l’enfance et des Services sociaux et communautaires.

Michael Parsa
Michael Parsa.

«Un plus grand nombre de familles recevront l’aide dont elles ont besoin pour vivre et payer les dépenses nécessaires pour leurs enfants.»

L’Ontario met en œuvre la Convention de La Haye, ce qui permet au Bureau des obligations familiales (BOF) de la province de coopérer avec d’autres pays et autorités qui ont ratifié le traité. Celui-ci permet aux pays de mettre à exécution les ordonnances alimentaires et de recouvrer les paiements sous forme de saisie-arrêt de salaire, de saisie de biens, de suspension de permis et d’autres moyens légaux dans le territoire de compétence où habite le payeur.

Toronto, ville internationale

À Toronto, les francophones viennent non seulement d’un peu partout en Ontario, du Québec, de l’Acadie et des autres régions du Canada, mais également d’un grand nombre de pays ayant le français en partage.

Responsable des Services juridiques du Centre francophone du Grand Toronto (CFGT), Aissa Nauthoo accueille favorablement la participation du Canada et de l’Ontario à la Convention sur le Recouvrement des aliments de 2007.

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Aissa Nauthoo, familles
Aissa Nauthoo.

Plusieurs dossiers relèvent du droit de la famille et la majorité des clients des Services juridiques du CFGT sont des mères monoparentales qui ont besoin d’assistance juridique pour l’obtention d’une ordonnance de pension alimentaire.

En Ontario et, plus particulièrement à Toronto, on a parmi la population immigrante des francophones qui proviennent des diverses régions du monde.

«Selon notre expérience», confie Aissa Nauthoo, «le membre de la famille qui doit payer une pension alimentaire à une résidente de notre région peut maintenant résider dans son pays d’origine. Ce sont généralement les ex-épouses ou ex-conjointes et les enfants du couple qui sont pénalisés si les ordonnances de pension alimentaire ne peuvent être mises à exécution.»

«Avec un système réciproque en place, un bon nombre de dossiers peuvent être plus facilement réglés. Ce sont nos clientes et leurs enfants qui vont en profiter.»

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