Pénible pêche aux indices pour le Murder Club du jeudi

Richard Osman, Une mort bien fâcheuse
Richard Osman, Une mort bien fâcheuse, polar traduit de l’anglais par Sophie Alibert, Paris, Éditions du Masque, collection Le Murder Club enquête, 2024, 416 pages, 32,95 $.
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Publié 31/08/2024 par Paul-François Sylvestre

Richard Osman nous a habitués à des enquêtes criminelles menées de premier chef non pas par la police mais par le Murder Club du jeudi. Dans son nouveau polar intitulé Une mort bien fâcheuse, il mêle allègrement le monde des antiquités et l’univers de la drogue.

Un homme est tué par balle en pleine nuit, dans sa voiture, au milieu de nulle part. Cet antiquaire est un ami de Joyce, Ron, Elizabeth et Ibrahim, les quatre membres du Murder Club du jeudi, tous des octogénaires qui vivent dans un village de retraite.

Plutôt que de passer ses jeudis soirs à jouer au bridge, le Murder Club du jeudi se réunit pour enquêter sur des meurtres non résolus par la police. Les quatre amis en profitent pour s’empiffrer de thé, de gâteaux et de potins.

Club sélect

L’antiquaire a presque quatre-vingts ans. Or, il y a tant de façons de mourir à cet âge qu’il semble injuste d’ajouter «assassinat» à la liste. Osman fait durer le suspense en agrémentant son récit de plusieurs passages empreints d’une grande amitié.

Elizabeth n’en a pas le titre, mais sa démarche la désigne comme leader du Murder Club. Quand elle mène une interrogation, on a un peu l’impression d’être en présence d’un «maître espion de haut vol». Elle débusque facilement les gens qui en savent plus qu’ils ne le disent.

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Tout le monde va à la pêche aux indices. Une enquêtrice aimerait appartenir au Murder Club du jeudi, car ses membres n’ont pas à porter un uniforme, à adresser un salut réglementaire à un bouffon de supérieur, à s’inquiéter de la loi sur la police et sur les preuves judiciaires. Ils obtiennent plus vites des résultats, la procédure appropriée étant rarement utile quand il est question de poser le bon geste.

Aide à mourir

On cite parfois des grands noms. Benjamin Franklin aurait dit que «dans la vie rien n’est certain à part la mort et les impôts». Oscar Wilde, lui, a écrit qu’il y a deux tragédies dans la vie: «l’une est de ne pas avoir ce que l’on désire; l’autre, d’obtenir justement ce que l’on veut».

Tout un chapitre est consacré à une personne qui a recours à l’aide médicale à mourir (comme ce fut le cas pour ma sœur). On mentionne même Dignitas en Suisse, l’organisme qui a fourni ce service à ma jumelle.

L’auteur souligne que «les jours marqués par la mort sont des jours durant lesquels nous évaluons notre relation à l’amour sans user du moindre artifice».

Parenthèses et digressions

J’ai été quelque peu ennuyé de constater que le polar allait dans toutes les directions, s’étirant dans de longues parenthèses et des digressions de toutes sortes. Un premier meurtre a été commis, puis un second et un troisième, mais on n’est pas pressé à élucider cette affaire. Rendu à la page 300, j’avais encore de la misère à comprendre ce qui se passait.

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Né en 1970, le Britannique Richard Osman s’est d’abord fait connaître par des émissions animées à la BBC. Une mort bien fâcheuse est la quatrième enquête du Murder Club du jeudi, la première ayant connu un franc succès international.

Auteurs

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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