L’immense legs du Frère Marie-Victorin

Jacques Pasquet, Frère Marie-Victorin
Jacques Pasquet, Frère Marie-Victorin, un botaniste plus grand que nature, biographie illustrée par Adeline Lamarre, Montréal, Éditions de l’Isatis, collection Bonjour l’Histoire, no 20, 2023, 84 pages, 13,95 $.
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Publié 27/01/2024 par Paul-François Sylvestre

Le nom Marie-Victorin est associé au Jardin botanique de Montréal et à la Flore laurentienne, encyclopédie des richesses végétales de la vallée du Saint-Laurent. Jacques Pasquet brosse un portrait très détaillé de cet homme dans Frère Marie-Victorin, un botaniste plus grand que nature.

Joseph-Cyrille-Conrad Kirouac naît le 3 avril 1885. Il entre chez les Frères des Écoles chrétiennes et reçoit le nom Marie-Victorin. Le jeune religieux se rend compte rapidement qu’il a «des hardiesses que tout le monde n’apprécie pas».

On lui confie une classe de jeunes ados turbulents, mais ses hémorragies de tuberculose l’éloignent de la salle de classe, même s’il est un excellent pédagogue. Il peut cependant se consacrer à des recherches.

Le Frère Marie-Victorin dénonce le Règlement 17

En 1915, il commence à publier des billets dans Le Devoir. Son premier texte s’intitule Not’langue et dénonce le Règlement 17 qui met «en péril la survie du français en Ontario». En 1919, la communauté publie les légendes et souvenirs de sa jeunesse (Récits laurentiens), puis ses randonnées botaniques (Croquis laurentiens).

La même année, l’Université de Montréal lui offre la responsabilité d’une chaire botanique. Il devient professeur agrégé en 1920. Trois ans plus tard, il participe à la fondation de l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences.

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En 1929, Marie-Victorin représente son université à un congrès au Cap, en Afrique du Sud. Il en profite pour visiter des jardins botaniques et musées des sciences en Europe. Une escale à Orotava l’impressionne au plus haut point.

Un jardin botanique pour Montréal

«Si une petite ville des îles Canaries, perdue en plein Atlantique, possède un aussi beau jardin botanique, Montréal doit avoir le sien!» Une première tentative avait été tentée en 1885, mais s’était soldée par un échec.

Le maire Camilien Houde est un ancien élève du Frère Marie-Victorin et il appuie le projet. Une somme de cent mille dollars permet de commencer les travaux. Lorsque Maurice Duplessis (en faveur du Jardin botanique) est battu par Adélard Godbout (contre le projet), Marie-Victorin doit se trouver de nouveaux alliés.

Il est vraiment un botaniste plus grand que nature. Lorsqu’il publie La Flore laurentienne, après vingt ans de recherche, il la situe dans l’ensemble des flores mondiales. «L’ouvrage lui assure, ainsi qu’à ses collaborateurs, une reconnaissance mondiale et contribue à faire entrer le Canada français dans le monde scientifique.»

Lieu historique national

Marie-Victorin succombe à une syncope le 15 juillet 1944, à l’âge de 59 neuf ans seulement. Un monument en bronze du célèbre frère se dresse à l’entrée du Jardin botanique depuis 1954.

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Son legs n’a jamais cessé de grandir. On inaugure un jardin japonais en 1988, un jardin de Chine en 1991 et un jardin des Premières Nations en 2001. En 2008, le Jardin botanique de Montréal est désigné comme lieu historique national du Canada.

Pour rappeler l’œuvre du Grand Frère botaniste, le gouvernement du Québec a créé, en 1977, le prix Marie-Victorin destiné à couronner l’ensemble d’une œuvre scientifique d’importance majeure.

Auteurs

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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