Sur les traces d’un amoureux de la nature: Charles Sauriol

Don Valley, SHT, Charles Sauriol
Les groupe de la SHT et de Lost Rivers dans la vallée de la rivière Don. Photos: Dominique Guillaumant, l-express.ca
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Publié 31/10/2023 par Dominique Guillaumant

Cette année, la Société d’histoire de Toronto nous a proposé, deux fois plutôt qu’une, d’explorer les détours de la vallée de la rivière Don, un de nos plus beaux environnements, et de redécouvrir le legs de Charles Sauriol, écologiste avant la lettre.

La première visite avait lieu le 11 juin par un beau soleil printanier. En réponse à son succès et surtout à une liste d’attente bien remplie, une deuxième était offerte dimanche dernier alors que plusieurs arbres arboraient leurs couleurs automnales.

Cette visite, organisée en collaboration avec l’organisme Lost Rivers avec lequel la Société a partagé la recherche, était divisée en deux groupes, un francophone, l’autre anglophone, qui se sont croisés tout au long du parcours.

Nos guides Paul Overy et Christine Pilotte se sont partagé la tâche au cours de la visite en français.

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Le groupe de la SHT et de Lost Rivers avec le guide Paul Overy.
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Les guides Christine Pilotte et Paul Overy.

Du scoutisme au militantisme écologique

Né à Toronto en 1904, Charles Sauriol était le dernier-né d’une famille de sept enfants. Son père travaillait sur la rivière Don afin de la draguer et de permettre une meilleure navigation.

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Durant sa jeunesse, Charles est souvent venu camper sur les berges de la Don avec son groupe de scouts.

À l’époque, la vallée était largement exploitée soit par l’industrie forestière qui défrichait les berges, soit par les fermes qui profitaient des terres fertiles. Les espaces naturels étaient en train de disparaître petit à petit.

C’est durant cette période qu’il est tombé amoureux de la nature et plus particulièrement de la vallée de la Don. Il y trouvait calme et air frais ce qui contrastait grandement avec la maison familiale surpeuplée et les rues de Toronto sales et bruyantes.

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Mélange de couleurs d’été, d’automne et d’hiver dans la vallée de la Don.
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La vallée vue du haut d’un sentier.

Le terrain de Philippo De Grassi

C’est vers 1927 qu’à l’âge de 23 ans, Sauriol a acheté un terrain de 40 hectares situé à la fourche de la rivière Don ayant appartenu à Philippo (Philip) De Grassi. Avant d’immigrer au Canada en 1831, ce militaire italien avait été capitaine dans l’armée de Napoléon, puis fait prisonnier par les Anglais, pour finalement s’enrôler dans l’armée britannique.

Très vite, Charles Sauriol a commencé à planter des arbres afin de reboiser les berges de la rivière et de réintroduire plusieurs essences d’arbres indigènes.

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Ce grand terrain lui a longtemps servi de lieu de villégiature où il venait les fins de semaine et l’été avec sa famille avant qu’on commence à en exproprier de larges parties pour la construction de l’autoroute Don Valley dans les années 1960.

En 1968, l’ensemble du terrain restant allait passer aux mains de la Toronto and Region Conservation Authority (TRCA) qui faisait alors l’acquisition des terres privées le long de la Don.

Don Valley, SHT, Charles Sauriol
Le sentier longe souvent la rivière Don.

Pour la préservation de la vallée de la Don

Sauriol a longtemps oeuvré pour la préservation de la nature. Il a été en 1949 un des co-fondateurs de la Don Valley Conservation Association, qui allait devenir la TRCA quelques années plus tard.

Membre de plusieurs autres organismes environnementaux, il était reconnu pour le succès de ses collectes de fonds. De plus, il a publié plusieurs livres et articles sur la conservation de la nature et l’histoire de la Don.

Tout au long de sa vie qui fut longue et fort riche, Sauriol s’est préoccupé de préserver les environnements naturels et plus particulièrement les arbres. Bien après avoir pris sa retraite, il continuait son engagement pour la préservation des aires boisées et la plantation d’arbres pour éviter ou remédier à la dégradation des terres.

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Une plaque rappelant qu’on se trouve dans la réserve Charles Sauriol.
Charles Sauriol
Charles Sauriol. Photo: archives l-express.ca

Un parcours plein de surprises

Notre visite de deux heures, qui suit le Lower Don Recreation Trail, nous amène au parc Charles Sauriol, établi en 1989 en reconnaissance de son engagement et de son travail de conservation de la nature.

Au passage, on discute des étranges et énormes sculptures à vocation écologique qui, grâce à des matières recyclées et des arbres indigènes, filtrent l’eau avant de la faire retomber dans les milieux humides aux pieds de ces constructions.

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Des structures servant à filtrer l’eau.

On longe ensuite la rivière pour passer sous l’autoroute, avant de revenir sur nos pas pour explorer la branche ouest de la rivière.

Cette section du parcours se trouve dans le parc E.T. Seton, baptisé en l’honneur d’Ernest Thompson Seton, un naturaliste et auteur canado-britannique qui était un contemporain et mentor de Sauriol. De cette partie surélevée de la vallée, on peut admirer la forêt avoisinante.

Tout comme moi, de nombreux membres du groupe exploraient cette section de la rivière Don pour la première fois. On a pu apprécier l’histoire de son reboisement, mais aussi constater comment plusieurs plantes envahissantes comme le roseau phragmite ont commencé à coloniser les berges.

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Le travail de conservation de Charles Sauriol pour préserver la vallée pour les générations futures est donc loin d’être terminé et va demander vigilance et efforts.

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