Le Salon du livre de Toronto salue sa plus grande cohorte de bénévoles

Salon du livre de Toronto, bénévoles
Des membres du conseil d'administration du Salon du livre de Toronto avec des bénévoles qui ont travaillé à la récente édition. Photo: Hamza Ziad, l-express.ca
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 09/05/2025 par Hamza Ziad

À l’issue de sa 32ᵉ édition, le Salon du livre de Toronto a tenu le 2 mai une soirée de reconnaissance de ses 68 bénévoles, la plus importante cohorte de l’histoire de l’événement.

«Cette année, nous avons atteint un nombre record de bénévoles, issus en grande partie d’organismes francophones tels que le Collège Boréal et l’Université de l’Ontario français», souligne Eunice Boué, directrice générale du Salon.

C’est d’ailleurs à l’Université, rue Lower Jarvis, que se déroule désormais le Salon de quatre jours, fin février. Et c’est au Collège, dans le quartier de la Distillerie, qu’avait lieu la soirée de reconnaissance des bénévoles.

Au-delà de la quantité, c’est aussi la qualité de l’engagement bénévole qui a marqué cette édition. Jeunes professionnels, cadres d’entreprises et même des directeurs ont répondu présents, offrant de leur temps pour appuyer cet événement phare de la francophonie torontoise.

«L’appel à soutenir la francophonie a résonné avec une telle force que des bénévoles sont venus de tous horizons pour contribuer à la réussite du Salon», ajoute Eunice Boué.

Publicité

Une édition conviviale

La 32ᵉ édition du Salon du livre de Toronto a été qualifiée d’édition conviviale par les bénévoles, les membres du conseil d’administration et les participants, malgré un contexte électoral particulier. En effet, la première journée du Salon coïncidait avec les élections provinciales en Ontario, ce qui a eu un impact notable sur l’affluence.

Plusieurs écoles n’ont pas été en mesure de faire participer leurs élèves, limitant ainsi la fréquentation du public scolaire.

Salon du livre de Toronto 2025
C’est Didier Leclair (chapeau) qui a remporté le prix littéraire du Salon du livre de Toronto 2025. Il pose avec Valéry Vlad, président du Salon, Yves Turbide, directeur général de l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français, la lieutenante-gouverneure de l’Ontario, Edith Dumont, et Eunice Boué, directrice générale du Salon.

«Le deuxième jour, en revanche, nous avons observé un net regain de participation avec la présence de plus de 600 élèves, provenant notamment des conseils scolaires MonAvenir et Viamonde, ainsi que d’écoles d’immersion», explique Eunice Boué.

La thématique de l’inclusion, mise de l’avant cette année, a trouvé un écho particulier dans la programmation, la diversité des invité·es, la richesse des échanges et même au sein de l’équipe de bénévoles, elle aussi marquée par une grande diversité.

En tout, le Salon a enregistré une moyenne de 3 000 participants sur place, auxquels s’ajoutent quelque 500 personnes ayant suivi ses activités en ligne grâce à sa diffusion en direct sur la chaîne YouTube officielle, une «cerise sur le gâteau» pour l’équipe organisatrice.

Publicité
Salon du livre de Toronto, bénévoles
Eunice Boué, directrice générale du Salon du livre de Toronto, avec le président Valéry Vlad (à d.) et Gilles Marchildon, directeur du Collège Boréal à Toronto. Photo: Hamza Ziad, l-express.ca

Bien plus que des bras, une force vive

Valéry Vlad, président du conseil d’administration du Salon du livre de Toronto, a rappelé que l’engagement des bénévoles a largement dépassé les tâches logistiques traditionnelles, telles que le déplacement de matériel ou l’installation de mobilier.

«C’est peut-être un cliché, mais je le dis avec conviction: sans les bénévoles, le Salon n’aurait pas connu le succès que nous avons vécu. La qualité de l’accueil et la proactivité de l’équipe ont véritablement été deux clés de la réussite de cette édition », a-t-il affirmé à l-express.ca.

En amont de l’événement, les bénévoles ont bénéficié d’une formation dispensée par Jean Martin, ancien directeur général par intérim du Salon. «Nous avons pris le temps de bien préparer les bénévoles, en mettant l’accent sur un aspect fondamental de l’accueil : recevoir chaque visiteur avec un grand sourire», a souligné Jean Martin.

Le français, une musique des mots

Du point de vue de l’écrivaine torontoise de science-fiction Michèle Laframboise, le Salon du livre de Toronto demeure un rendez-vous incontournable qui rassemble les francophones autour de leur langue maternelle. Dans un contexte où la lecture en anglais devient souvent la norme, elle insiste sur l’importance de préserver un lien fort avec le français.

«Nous avons grandi en français, une langue d’une grande richesse avec laquelle il est essentiel de maintenir un lien vivant. C’est une manière de penser différente, mais aussi une véritable musique des mots», explique-t-elle.

Publicité

Écrivant dans les deux langues officielles, elle constate une différence notable dans son processus créatif. «Ce que j’écris en anglais n’a pas le même punch que ce que je crée en français», confie-t-elle.

Michèle Laframboise
La romancière Michèle Laframboise au Salon du livre de Totonto. Photo: archives l-express.ca

Pour que la francophonie ne disparaisse pas

«Je fais partie de l’équipe du Salon depuis 18 ans, en tant que membre du conseil d’administration, et l’on sent aujourd’hui qu’une page se tourne», confie Valéry Vlad. «Avec le départ à la retraite de Paul Savoie et la nomination de notre nouvelle directrice générale, Eunice Boué, une transition s’amorce clairement.»

Cette transition, Valéry Vlad l’envisage comme une opportunité de renouveau. «Lors de la prochaine assemblée générale annuelle, nous allons tenter de renouveler le conseil d’administration, et de le doter des outils et des personnes alignées avec la vision portée par Eunice.»

Il rappelle également l’importance du soutien communautaire envers des initiatives comme le Salon du livre de Toronto. «Il faut sortir de son coin et s’intéresser aux médias francophones locaux qui relaient nos initiatives.»

Eunice Boué et Valéry Vlad
Eunice Boué et Valéry Vlad au Salon du livre de Toronto 2025. Photo: archives l-express.ca

Dans un contexte politique tendu, notamment avec les États-Unis, Valéry Vlad souligne un enjeu identitaire. «Selon la vision dominante de nos voisins du Sud, la francophonie canadienne n’existe pas. C’est pourquoi il est crucial que nous restions soudés pour faire vivre ce genre d’initiatives.»

Publicité

«Si nous ne participons pas et ne soutenons pas les événements francophones, nous finirons par disparaître.»

Une 33e édition tournée vers le patrimoine franco-ontarien

«Naturellement, la 32e édition en annonce une 33e… que nous préparons déjà activement. La thématique a été choisie par le conseil d’administration et nous la dévoilerons bientôt», confie Eunice Boué.

La prochaine édition mettra à l’honneur l’histoire, le patrimoine francophone et les nombreuses composantes ayant contribué à bâtir la francophonie ontarienne.

Salon du livre de Toronto 2025
Dans l’une des salles du 32e Salon du livre de Toronto, à l’UOF. Photo: archives l-express.ca

«Même si nous évoluons dans un contexte minoritaire, même si la littérature semble décliner, il existe une belle communauté francophone. Et c’est pour elle que cela vaut la peine de se battre», affirme-t-elle.

Auteurs

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur