Le rire de Boucar Diouf chasse les énergies négatives

Boucar Diouf, Ce qui la vie doit au rire
Boucar Diouf, Ce qui la vie doit au rire, essai, Montréal, Les Éditions La Presse, 272 pages, 29,95 $. Photo: CFGT
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Publié 18/11/2023 par Paul-François Sylvestre

Un an après Ce que la vie doit à la mort, voici que Boucar Diouf nous offre Ce que la vie doit au rire, un livre pour faire sourire, réfléchir et rire… Parce que, comme le dit une sagesse populaire, «le rire, c’est comme les essuie-glaces: ça n’arrête pas la pluie, mais ça permet d’avancer!»

Pour le biologiste devenu humoriste, le rire est une façon de se protéger contre les violences du monde. «Un bon éclat de rire est comme un ventilateur qui permet de chasser les énergies négatives. Il fait partie des briques de construction de cet édifice bien plus complexe que nous appelons le bonheur.»

Plusieurs types d’humour

Le sarcasme, l’ironie, l’autodérision, l’humour noir ou absurde demeurent autant de source du rire humain. Mais comme la nature a voulu que nous soyons très diversifiés jusque dans nos goûts, ce qui fait rire les uns peut laisser les autres de glace. À chacun son type d’humour.

Diouf souligne que l’humour fait tomber les barrières et favorise l’émergence d’une identité commune «qui outrepasse parfois les limites de la couleur, de la race, de la religion et du compte en banque». L’onde de rigolade permet de passer des messages qui, autrement, auraient été plus délicats à transmettre.

«Le comique de scène parle de ses problèmes à demi-mot et, de l’autre côté, le spectateur se reconnaît dans son histoire. Les spectateurs sortent de la salle convaincus d’avoir participé à une thérapie qui a bien tourné et rentrent chez eux en se disant que la vie n’est pas aussi sérieuse qu’on veut nous le faire croire.»

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La blonde de Boucar Diouf

La parlure québécoise a souvent fait rire Boucar Diouf. On n’a qu’à penser aux pets-de-sœur, aux crottes de fromages et au grand-père dans le sirop d’érable. Et que dire de cette remarque entendue dans un bar: «Check pas les foufounes de ma pitoune. A fait sa poupoune, mais elle est pas guidoune.»

Ou encore: «Ché pas youskalé. Pis a m’a pas dit youskava.» Ça pourrait bien être de l’arabe, du russe ou de l’ukrainien.

La première fois que la blonde de Boucar l’a invité à souper, elle lui a dit que ce serait un plat typiquement québécois. «Ça s’appelle du pâté chinois et c’est fait avec du blé d’Inde.» Il s’est demandé si elle était nulle en cuisine ou vraiment poche en géographie.

Au sujet de ce mets, Diouf trouve la recette on ne peut plus discriminatoire: «le blanc trône en haut, le jaune est au milieu et le brun se trouve en bas. Le ketchup, qui est rouge, on le met en réserve, à côté.»

Proverbes québécois et africains

On n’a qu’à se comparer pour se mettre à rigoler. À preuve quelques expressions et proverbes québécois avec leurs équivalents africains.

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Donne à manger à un cochon, au Québec, et il viendra chier sur ton perron. Si l’arbre savait ce que lui réserve la hache africaine, il ne lui aurait pas fourni le manche.

Au Québec, on dit «dans le temps comme dans le temps». En Afrique, «on ne peut pas courir et se gratter les fesses en même temps».

Une des blagues que l’humoriste aime intégrer dans ses spectacles est la suivante: «Le Québec d’aujourd’hui est si ouvert qu’on y souligne pendant un mois l’histoire des Noirs. Le hic, c’est qu’on a choisi le mois de février: le plus court, le plus frette et le plus blanc de l’année.»

Auteurs

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

  • l-express.ca

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