Le mot chocolat évoque friandises et desserts. Il rime aussi avec déforestation, esclavagisme, empoisonnement aux pesticides et hypocrisie occidentale, comme l’explique avec brio Samy Manga dans Chocolaté: le goût amer de la culture du cacao.
La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao. Or, la consommation du chocolat en Afriques est d’à peine 4%.
Samy Manga raconte comment il a grandi sur une plantation de cacao, au Cameroun, comment il a été témoin de la dureté du travail, des pesticides qui rendent malade, des dégâts humains et environnementaux générés par la monoculture de la fève, pour le seul bénéfice des multinationales du chocolat.
L’argent du démon blanc
«Quelles que soient les sommes encaissées après la vente des sacs de fèves, la plupart des planteurs n’accédaient jamais vraiment à un niveau de vie à la mesure de leur productivité.[…] L’argent du cacao est comme l’argent du démon, il retourne toujours chez les Blancs.»
Ce récit explique comment les grands consommateurs européens se contentent de déguster les fèves transformées de l’or vert «en ignorant l’histoire de nos terres, de nos souffrances, de nos rêves brisés, de nos rudes quotidiens écorchés».