La parole des femmes à l’honneur au Labo

L’exposition 6 Degrés

Vernissage de l'exposition 6 degrés au Labo, à Toronto
Des lettres de femmes artistes, dans l'exposition 6 Degrés au Labo. Photos: Lila Berdai, l-express.ca
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Publié 13/03/2024 par Lila Berdai

Réunissant plusieurs paroles de femmes, la nouvelle exposition 6 Degrés du Labo, le centre d’arts médiatiques francophone à Toronto, dévoile une correspondance littéraire poignante et émancipatrice.

Inaugurée le vendredi 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, les œuvres de douze artistes seront exposées jusqu’au 31 mars au local du Labo, au 401 rue Richmond Ouest, studio 277. L’exposition est ouverte au public du mercredi au vendredi de 12h à 18h, ainsi que le samedi de 11h à 14h.

Les artistes aux parcours différents se sont prêtées au jeu de l’écriture pour échanger entre elles des lettres tenant de l’autoportrait. L’art y devient un moyen d’expression, et leurs mots des vecteurs de pouvoir.

Vernissage de l'exposition 6 degrés au Labo, à Toronto
Discussion avec les artistes à l’initiative du projet.

Des artistes femmes à l’honneur

Ce proje, piloté par Dyana Ouvrard, directrice du Labo, pendant plusieurs mois, s’est construit sur la sphère intime.

Au départ, il y a cinq artistes: Noémie Roy, Julie Lassonde, Sophie Dumesny, Éveline Boudreau et Laura Demers. D’autres lettres ont été également écrites par Eléonore Donati, Saïda Ouchaou-Ozarowski, Martine Côté, Habibata Ouarme, Chantal Leblanc, ImageFatale et Shahla Bahrami.

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Chacune d’elles ont écrit une lettre et se sont répondues.

Prenant forme lors d’ateliers d’écritures de lettres présentées à la Nuit Blanche ou encore écrites au Salon du livre, plusieurs témoignages en sont nés.

«On a toutes des expériences différentes dans notre vie de femmes et d’artistes, il y a quelque chose d’assez précieux», explique l’écrivaine Noémie Roy à l-express.ca.

Un moment d’échanges et d’art en toute intimité

Dans la première partie de l’exposition, ces lettres sont exposées en deux colonnes, une en français et l’autre en anglais.

Ensuite, il y a des lettres d’inconnues, parfois signées. «On avait continué sur nos réseaux sociaux ou via les infolettres, demandant: voulez-vous répondre vous aussi?», explique Dyana Ouvrard. «On a reçu 164 lettres, donc 164 personnes qui ont prit le temps d’écrire.»

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Enfin, l’artiste canadienne d’origine iranienne Shahla Bahrami a réalisé une œuvre performative en brodant des mots de résistance et un poème sur des tchadors, les voiles traditionnels iraniens.

Vernissage de l'exposition 6 degrés au Labo, à Toronto
Lettres d’inconnus écrites dans le cadre du projet. Photo: Lila Berdai

L’échange épistolaire comme outil libérateur

Pour Julie Lassonde, artiste de performance, cette libération est synonyme de progrès. «Je trouve ça surprenant qu’autant de personnes aient décidé d’écrire. Il y a un réel besoin de s’exprimer.»

Utilisant les mots pour révéler des réalités, le projet a noué des liens entre ces femmes. Un acte simple, mais qui a amplement encouragé cette prise de parole. Féminismes, questions de genre, rapport à soi et réflexions personnelles ont été au cœur de ces lettres.

«C’est vraiment un médium facile à utiliser, de façon assez intime par rapport aux autres, on pouvait dire ce qu’on voulait», souligne Noémie Roy. «On a vraiment réalisé à ce moment là qu’il y avait quelque chose de sacré dans les lettres. Ça nous a vraiment permis de créer des liens.»

Vernissage de l'exposition 6 degrés au Labo, à Toronto
Recueil de lettres d’inconnus écrites dans le cadre du projet.

Des lettres sur fond de musique

L’artiste DJ Geronimo Inutiq était invité au vernissage pour présenter son œuvre radio-musicale J’appelle chez nous / I’m calling home. Le but: l’écoute active et la prise de parole. À travers sa musique, il s’agissait aussi d’écouter des témoignages recueillis comme à la radio.

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Dans un contexte d’immigrations et d’anciennes colonisations, Dyana Ouvrard estime que «c’était important d’inviter Geronimo Inutiq, car sa performance nous questionne sur ce qu’est notre chez nous aujourd’hui».

«J’ai déjà vécu en itinérance dans ma vie», raconte Geronimo Inutiq. «J’ai voulu rebâtir un sens de la communauté au travers de la reconstitution d’une émission de radio.»

Vernissage de l'exposition 6 degrés au Labo, à Toronto
L’artiste DJ Geronimo Inutiq.

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