La résidence permanente facilitée pour répondre aux besoins en main-d’œuvre

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Le ministre Sean Fraser. Photo: Jonathan Poirier, Le Saint-Jeannois
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Publié 28/04/2022 par Inès Lombardo

L’immigration au Canada se remet en route par le prolongement des permis de travail post-diplômes et la reprise des demandes de résidences permanentes via Entrée express.

Le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté (IRCC) en a fait l’annonce le 22 avril lors d’un passage à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. Ces nouvelles mesures seront mises en œuvre dès juillet 2022.

Près d’un million d’emplois vacants

Le gouvernement veut pallier les besoins en main-d’œuvre par l’immigration.

«Malgré l’extraordinaire reprise d’emplois et la croissance économique dont bénéficie notre pays après la pandémie, avant qu’Omicron n’arrive dans nos communautés en fin d’année 2021, 955 000 emplois étaient vacants.

La réalité, c’est que l’immigration va jouer un rôle clé pour maximiser notre potentiel économique. Les nouveaux arrivants apportent une contribution essentielle dans des domaines qui seront déterminants pour les futures communautés du Canada, comme les soins de santé, les sciences et la recherche», a conclu Sean Fraser.

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Le ministre Sean Fraser. Photo: Jonathan Poirier, Le Saint-Jeannois

Permis post-diplômes

En premier lieu, le ministre a annoncé l’extension des permis post-diplômes pour les diplômés internationaux.

Pour ceux dont le statut temporaire arrive à expiration, IRCC offre la possibilité de rester plus longtemps au Canada, pour qu’ils puissent acquérir de l’expérience professionnelle et avoir de meilleures chances de se qualifier pour la résidence permanente.

À compter de l’été 2022, les anciens étudiants étrangers au Canada ayant un permis de travail post-diplôme expirant entre janvier et décembre 2022 seront admissibles à un permis de travail ouvert d’une durée maximale de 18 mois.

En 2021, plus de 157 000 anciens étudiants sont devenus des résidents permanents, dont plus de 88 000 d’entre eux ont directement procédé à la transition d’un permis de travail post-diplôme vers le statut de résident permanent.

Un ombudsman à l’immigration?

En février, le vice-recteur aux études et à la recherche de l’Université de l’Ontario français (UOF), Paulin Mulatris, déplorait les incohérences du système devant Comité parlementaire permanent de la citoyenneté et de l’immigration.

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Selon lui, trop de demandeurs d’admission au Canada pour venir étudier à l’UOF sont refusés. Le professeur Mulatris réclame la création d’un ombudsman à l’immigration.

Reprise du traitement de résidences permanentes

En outre, Sean Fraser a annoncé que les sélections dans le cadre du programme Entrée express reprendront bientôt et que les invitations pour que des candidats présentent des demandes de résidence permanente débuteront en juillet.

Le ministre attribue le retard de traitement en raison d’une augmentation des demandes entraînant ainsi un empilement des dossiers. Nombre d’entre eux ont dû être mis de côté lorsque les frontières ont été fermées, en 2020 et sur une partie de 2021.

En raison de cette pause, l’inventaire fédéral de demandes de travailleurs hautement qualifiés a été réduit de plus de moitié, passant de près de 112 000 en septembre 2021 à seulement 48 000 en mars 2022.

«Cet inventaire diminuera encore d’ici juillet 2022, ce qui nous permettra de revenir aux normes de service auxquelles nos clients s’attendent», a indiqué le ministre en conférence de presse.

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Norme de service de six mois

Le ministre a également souligné que la grande majorité des nouvelles demandes seront traitées dans le respect de la norme de service de six mois.

La lenteur du traitement des dossiers est un sujet qui a d’ailleurs causé la mise en demeure du ministre par l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration (AQAADI). Cette mise en demeure étant restée sans réponse, les avocats ont engagé une poursuite contre le ministère en Cour fédérale.

Du permis temporaire à la résidence permanente

Finalement, le ministre Fraser a annoncé de nouvelles mesures pour les personnes qui ont présenté une demande de résidence permanente l’année dernière par la voie d’accès de la résidence temporaire à la résidence permanente.

Dans un premier temps, les demandeurs ne seront plus tenus de rester au Canada pendant le traitement de leur demande.

Ensuite, ceux et celles qui ont présenté une demande de permis de travail ouvert alors qu’ils attendaient que leur demande de résidence permanente soit traitée pourront obtenir un permis de travail valide jusqu’à la fin de 2024.

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C’est une manière pour le gouvernement de faire en sorte que les demandes de résidence permanente soient traitées avant que les demandeurs n’aient à présenter une nouvelle demande de prolongation de leur statut temporaire.

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Le Canada veut accueillir 400 000 immigrants par années. Photo: H W, Unsplash

Réunification des familles

Enfin, pour la réunification des familles, les membres de la famille immédiate d’un demandeur principal qui sont à l’extérieur du Canada – et dont les noms figurent dans la demande de résidence permanente de ce demandeur principal – seront admissibles à un permis de travail ouvert pour eux-mêmes.

Devant la crise du logement qui sévit partout au Canada, qui risque de limiter l’accès au logement aux nouveaux arrivants, Sean Fraser a rappelé que le Budget fédéral 2022 répondait en partie à cette inquiétude.

«Le budget, présenté aux Canadiens le 7 avril dernier, a un chapitre entier dédié à la construction de logements additionnels qui garantit [notamment] l’accès à ces logements aux personnes qui n’ont pas les moyens actuellement», a-t-il assuré. Il faisait référence ici aux 72 milliards $ investis dans la Stratégie nationale sur le logement.

Assouplissements du Programme des travailleurs étrangers temporaires

En outre, pour faciliter les démarches des employeurs, Sean Fraser a souligné les assouplissements du Programme des travailleurs étrangers temporaires par sa collègue Carla Qualthrough, ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre.

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Il a notamment rappelé le prolongement de 6 à 18 mois de l’étude d’impact sur le marché du travail, qui est la durée d’emploi maximale des travailleurs étrangers. Cette période s’étend de 2 à 3 ans dans les volets des postes à haut salaire et des talents mondiaux pour accéder plus facilement à la résidence permanente.

– Avec des informations de Jonathan Poirier, Le Saint-Jeannois (Nouveau-Brunswick)

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