Du début de la Nouvelle-France jusqu’à nos jours, il y a acteur incontournable dans notre histoire. Sophie-Laurence Lamontagne nous le présente avec force détails dans L’Habitant. Grandeur et misère d’un personnage méconnu.
L’autrice souligne que, à l’origine, les mots habitant et Canadien identifiaient les natifs du pays, soit les Autochtones. C’est suite à un glissement de sens effectué au cours des XVIIe et XVIIIe siècles que le mot habitant en est venu à identifier «celui qui habite sur sa terre et en vit».
Habitants libres
En 1703, l’explorateur Lahontan note que les habitants sont des gens libres qui vivent «plus commodément qu’une infinité de gentilshommes en France», grâce à une nature accessible et généreuse où la faune et le bois abondent. Un esprit de liberté et une indocilité les caractérisent.
Sous le Régime britannique, le statut d’habitant se résume à celui de petit producteur sans envergure, comparé à l’occupant anglais dont les techniques et les équipements sont plus productifs. De nombreux témoignages d’historiens exacerbent l’image de l’habitant comme routinier soudé à ses traditions.
«Simultanément, et en opposition à cette dévalorisation, se croisent des regards bienveillants sur l’habitant, sur son travail de la terre, sur sa participation active aux milices, sur ses bonnes manières et son hospitalité.»