Devant un recul démographique quantifiable et un risque d’assimilation à moyen terme, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) a jugé nécessaire de lancer, au printemps dernier, des «États généraux de l’Ontario français»: un processus de consultation, de réflexion et de décisions en huit étapes qui s’étirera jusqu’en 2027.
Entre 1991 et 2021, résumait-on dans un rapport présenté à son congrès d’octobre, la proportion de francophones est passée de 5,5% à 4,6% de la population ontarienne, malgré une croissance en nombre absolu. Parallèlement, la transmission intergénérationnelle du français demeure fragile: 67% seulement des enfants la reçoivent, et ce taux descend à 33% dans les familles exogames, alors qu’il s’élevait à 57% en 1971.
À ces indicateurs s’ajoute un défi migratoire majeur: près de 580 000 nouveaux arrivants francophones seraient nécessaires d’ici 2050 pour maintenir la vitalité linguistique.
Fatigue
«J’entends les mêmes inquiétudes partout en Ontario: le climat politique changeant, les défis de financement et une fatigue bien réelle dans nos communautés», explique Peter Hominuk, directeur général de l’AFO. «C’est pour cela que l’AFO a décidé d’agir et de lancer les États généraux au lieu de rester immobile.»
Au-delà de l’analyse, l’AFO entend créer un espace de réflexion collective, propice à l’émergence de solutions structurantes et durables pour l’avenir du fait français en Ontario.






