Le quotidien montréalais La Presse publiait le 24 février un texte d’opinion du député fédéral de Beauce, Maxime Bernier, sur le réchauffement climatique et la position du gouvernement canadien, intitulé «GES: le Canada a raison d’être prudent».
M. Bernier soutient essentiellement «qu’il serait irresponsable de dépenser des milliards de dollars et d’imposer une réglementation exagérément sévère pour régler un problème dont on est toujours loin de cerner la gravité. L’alarmisme qui a souvent caractérisé cette question n’est plus de mise.» On peut lire le texte complet sur son blogue www.maximebernier.com, suivi d’un échange de questions-réponses avec le chroniqueur François Cardinal de La Presse.
En soi, qu’un membre du parti au pouvoir félicite son gouvernement ne devrait pas susciter la controverse. Ici, cependant, l’intervention de M. Bernier fait des vagues.
D’abord, qu’un Conservateur exprime publiquement une opinion sans en avoir préalablement averti le bureau du premier ministre est une nouveauté. Tout le monde sait que Stephen Harper est la réincarnation de Staline. Un attaché de presse de Jim Prentice a d’ailleurs tenu à préciser que la pensée de M. Bernier ne représentait pas nécessairement celle du ministre de l’Environnement. Ô surprise: les membres du Parlement ne seraient pas tous des robots.
Ensuite, que cet éloge du gouvernement prenne la forme d’une attaque frontale contre l’hystérie réchauffiste est rafraîchissant. Le gouvernement conservateur préfère généralement se faire oublier des électeurs «verts». Il les considère peut-être comme des fous qu’il ne faut pas contrarier, car ce sont des fous qui peuvent avoir de l’influence, entre autres dans les médias. Stephen Harper fait campagne sur sa gestion de l’économie et n’aime pas ce genre de distractions.