L’autisme au quotidien… «pour toujours»

Récit d’une mère au webinaire de La Cité

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Des thérapies pour autistes mises sur la stimulation des sens. Photo: iStock.com/AndreaObzerova
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Publié 19/12/2024 par Soufiane Chakkouche

En marge de son programme Autisme et sciences du comportement offert au campus de Toronto, le collège La Cité a organisé ce mardi 17 décembre un webinaire afin de «démystifier l’autisme». Au menu: témoignage de la maman d’un enfant autiste, des astuces pour interagir avec une personne autiste et la découverte du programme dispensé par le collège.

Parents, professionnels de la santé, éducateurs, simple curieux… au plus haut de l’audience, ils étaient 85 individus connectés à suivre et à interagir.

«Je m’attendais à une trentaine ou quarantaine de personnes à cet événement, j’étais très surpris lorsqu’on s’est retrouvé à plus de 150 inscrits. Ça montre à quel point l’autisme intéresse les gens et les touche, c’est un sujet qui accroche», se réjouit Sébastien Laperrière, agent de liaison communautaire au Collège La Cité de Toronto.

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Sébastien Laperrière.

«L’autisme, c’est pour toujours»

Sur le fond, une bonne partie des 60 minutes allouées à l’événement a été consacrée au témoignage de Darline Davilus, travailleuse dans le domaine de la santé mentale, mère d’un enfant autiste et généreuse quant au partage du récit de son expérience au quotidien, au même titre que de ses joies et de ses peines.

«Ce n’est que pendant le diagnostic que j’ai appris que l’autisme, c’est pour toujours», se souvient-elle.

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«C’est là où mes émotions ont commencé à s’exprimer, comme la peur et la tristesse, parce que je devais faire le deuil de mon enfant et de tout ce que je comptais voir dans le futur par rapport à lui. C’était très difficile pour moi en tant que jeune maman, je suis même passée par la dépression.»

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Darline Davilus.

La passion pour remède

Une fois la connaissance du temps et de la science acquises, la jeune mère a appris à tirer le meilleur de la situation.

«J’ai remarqué qu’avec les personnes autistes, quand ils ont une passion, c’est leur force. Avec cette passion, on peut faire des choses incroyables, surtout avec les enfants», déclare-t-elle.

«Mon enfant, par exemple, aime beaucoup la musique. Alors, on utilise la musique à l’école et à la maison pour les transitions qui sont des moments très difficiles pour les enfants autistes.»

Diagnostic précoce

Comme beaucoup de témoignages de parents autistes durant ce webinaire, l’enfant de Darline Davilus a été diagnostiqué avec un autisme à l’âge de 18 mois, alors que d’après elle, on aurait pu le découvrir avant et donc réagir en conséquence plus précocement.

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«Ce n’est que quand j’ai suivi la formation que je me suis rendu compte que mon fils avait déjà des signes d’autisme à l’âge de six mois, mais malheureusement à l’époque, je ne savais rien du tout sur ce sujet, c’est pour ça que je n’ai pas pris les démarches plus tôt.»

La formation dont parle Darline Davilus est celle offerte par La Cité sous la bannière Autisme et science du comportement.

Ce programme spécialisé s’étale sur une année et se donne pour mission d’outiller les diplômés pour travailler auprès de personnes ayant un trouble du spectre autistique (TSA), et ce afin de favoriser le développement de ces derniers et motiver leur autonomie.

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Le casse-tête est le symbole des associations appuyant la recherche sur l’autisme et les parents d’enfants autistes. Photo: iStock.com/vejaa

Un seul programme en français pour tout l’Ontario

Sur le plan pratique, cette formation disponible à Toronto est adaptée à la vie professionnelle active dans la mesure où elle est dispensée en mode hybride avec des horaires flexibles comprenant des cours en ligne et des cours en salle de classe en fin de semaine.

Toutefois, de tels programmes ne courent pas les rues de la province, surtout lorsqu’ils sont enseignés dans la langue de Molière. D’ailleurs, La Cité est la seule à l’offrir en français dans l’ensemble de la province.

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C’est loin d’être suffisant, car, à en croire l’Association médicale canadienne, 1% de la population du pays, enfants et adultes, serait autiste, un taux de prévalence qui pourrait se traduire par 160 000 Ontariens, dont 6000 Franco-Ontariens qui sont touchés par le TSA.

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