Affaires francophones: Caroline Mulroney est fière de son bilan

À quoi les électeurs franco-ontariens doivent-ils s’attendre des Progressistes-Conservateurs, en vue des élections du 2 juin? Caroline Mulroney insiste: les réponses se trouvent dans le tout premier rapport annuel du ministère des Affaires francophones, dévoilé mercredi.

Le dépôt du rapport annuel du ministère des Affaires francophones, qui porte sur les accomplissements de son gouvernement en matière de francophonie, est une première.

Obligation dans la LSF

La Commissaire aux services en français Kelly Burke avait averti le ministère de Caroline Mulroney, en 2020, qu’en vertu de la Loi sur les services en français (LSF), elle avait l’obligation de déposer un tel document devant l’Assemblée législative de l’Ontario.

Or, ni Caroline Mulroney, ni aucun ministre des Affaires francophones précédent, n’avaient rempli ce devoir jusqu’à aujourd’hui.

En entrevue, la ministre Mulroney s’est dite fière des réalisations de son gouvernement en francophonie au cours de la dernière année.

Le Parti progressiste-conservateur développe actuellement son programme électoral en vue des élections du 2 juin. Caroline Mulroney affirme qu’elle fera surtout campagne en s’appuyant sur ce qui est écrit dans ce fameux rapport.

Prête pour la campagne électorale

«C’est vraiment un rapport complet, puis moi je suis très fière de ça. Je pense qu’on aura d’autres choses, bien sûr, à faire pour les francophones. Mais pour les élections, je pense que je vais m’appuyer sur le travail qu’on a fait.»

Dans ce document d’une trentaine de pages, la ministre ne manque pas de féliciter son gouvernement d’avoir adopté la première modernisation de la LSF en 35 ans.

La nouvelle mouture de cette loi oblige désormais le ou la ministre des Affaires francophones à rédiger chaque année un rapport avec des indicateurs de performance pour chacun des ministères du gouvernement.

Tous les ministres sont tenus de participer à ce processus.

Développement de la francophonie

Le document rappelle les «grandes choses» que le gouvernement Ford a accompli pour les Franco-Ontariens, comme la modernisation de la Loi sur les Services en français, la mise sur pied de l’Université de l’Ontario français (UOF) et l’indépendance de l’Université de Hearst, souligne Mme Mulroney.

Il rappelle aussi les gestes plus symboliques, comme le drapeau franco-ontarien qui flotte maintenant en permanence à l’Assemblée législative de l’Ontario, ainsi que les accents sur les permis de conduire.

«Je rappelle que ça n’existe même pas au Québec, les accents sur les permis de conduire», taquine la ministre.

Le document fait état des deux stratégies globales du gouvernement Ford en francophonie: les services en français et le développement économique francophone.

Développement économique

Caroline Mulroney parle avec beaucoup de passion du travail réalisé par son ministère en matière de développement économique.

Elle affirme que les discussions tenues avec les gens d’affaires francophones ont permis de constater qu’une stratégie devait être développée pour permettre une collaboration entre eux.

«J’ai vu qu’il y avait des défis semblables dans les régions différentes, mais qu’il n’y avait pas de communication entre les chambres de commerce, entre les entrepreneurs, entre les gens d’affaires francophones.»

«C’est en faisant ma tournée que j’ai vu qu’il y avait un sentiment de fierté lié au travail qui se fait en français. La première étape était donc de pouvoir lier ces gens et de leur donner une chance de se regrouper pour mettre en valeur cette force économique.»

Main-d’œuvre

Parmi les nombreux secteurs publics tenus d’offrir des services en français, lequel a besoin du plus grand niveau d’attention?

«La main-d’œuvre», répond instantanément la ministre.

Elle note que si plus d’attention est portée au recrutement et à la rétention de la main-d’œuvre francophone et bilingue, ce sont tous les secteurs – santé, soins de longue durée, éducation, justice – qui en bénéficieront.

Les secteurs où le besoin en main-d’œuvre se fait actuellement le plus criant, toutefois, ce sont ceux de la santé et de l’éducation, note Caroline Mulroney.

Des «corridors d’immigration francophone»

La croissance de la francophonie ontarienne se situe surtout dans l’immigration, estime le ministère.

La province s’attend à ce que la croissance de la population francophone en Ontario atteigne les 5,9% d’ici 2028, «surtout en raison de l’immigration».

Une des plus grandes pistes de solutions, selon la ministre, se trouve dans les «corridors d’immigration francophone», qui visent à cibler les secteurs où les besoins en main-d’œuvre sont les plus urgents.

Le gouvernement ontarien prévoit travailler avec Ottawa pour concrétiser cette stratégie.

La Laurentienne

La ministre Mulroney parle brièvement de l’appui de son gouvernement à l’Université Laurentienne et ses déboires financiers dans son rapport.

Elle écrit que la province a pris la relève en lui offrant un appui financier de 6 millions $, et en soutenant financièrement les étudiants touchés par les annulations de programmes.

Qu’est-ce que la ministre perçoit dans l’avenir de la Laurentienne? Est-ce qu’elle est d’accord avec la possibilité de transférer les programmes francophones de la Laurentienne vers l’Université de Sudbury?

Elle refuse de répondre. Toutefois, elle ne croit pas qu’il y ait consensus sur la question au sein de la communauté… Ajoutant avoir entendu autant de commentaires en accord avec cette idée que le contraire.