Yékrik’ON: quand la feuille d’érable s’aromatise à l’hibiscus

Nouvelle association des Antillais et Guyanais

Yékrik'ON, Antillais
Des fondateurs et membres du CA de Yékrik'ON. Photos: Hamza Ziad, l-express.ca
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Publié 10/11/2025 par Hamza Ziad

Ce samedi 8 novembre, près d’une centaine de membres de la communauté antillo-guyanaise se sont réunis dans les locaux du Collège Boréal à Toronto pour célébrer le lancement officiel de Yékrik’ON, l’association des Antillais et Guyanais de l’Ontario.

L’événement a mis en lumière la culture antillaise à travers la participation d’artistes, des prestations de danse, une offre culinaire typique et des activités de réseautage réunissant aussi bien les Antillais établis que les nouveaux arrivants à Toronto.

«En tant qu’Antillais, nous sommes un peuple dont les forces résident dans la résilience, la convivialité, la créativité et la solidarité. Et je dirais même que nous faisons les choses avec une certaine saveur», explique Funch Curier, président de Yékrik’ON.

«En parlant de saveur, désormais au Canada, la feuille d’érable pourra s’aromatiser avec de l’hibiscus.»

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Funch Curier, président de Yékrik’ON.

D’un groupe WhatsApp à une association officielle

À l’origine, Yékrik’ON n’était pas une association, mais simplement un groupe WhatsApp créé à la suite du match opposant les équipes de football du Canada et de la Guadeloupe en 2023, à Toronto.

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«J’ai assisté à ce match avec mon épouse et je ne pensais pas rencontrer des Guadeloupéens ce jour-là», raconte Funch Curier.

«À un moment donné, j’ai aperçu des drapeaux guadeloupéens, et c’est là que j’ai rencontré pour la première fois plusieurs personnes de ma communauté.»

De ces premiers échanges est née une dynamique de rassemblement qui a progressivement pris forme. La communauté s’est agrandie pour atteindre près de 160 membres. En février 2025, Olivier, l’un des membres actifs du groupe, a proposé d’officialiser la structure afin de lui donner un statut et de mieux servir les gens originaires des Antilles et de la Guyane en Ontario.

Le nom Yékrik s’inspire du célèbre appel «Yé krik! Yé krak!», rituel emblématique des conteurs antillais. Cette expression symbolise le partage, l’écoute et la transmission des histoires au sein de la communauté, des valeurs que l’association entend perpétuer au Canada.

Yékrik'ON, Antillais
Des membres de la communauté antillaise de Toronto lors du lancement de Yékrik’ON.

Un souffle antillais à Toronto

Dans une entrevue accordée à l-express.ca, Funch Curier, président de Yékrik’ON, a souligné que l’association poursuit plusieurs objectifs, notamment la mise en place d’un filet de sécurité pour les nouveaux arrivants de la communauté antillaise, compte tenu de ses particularités et des défis auxquels elle est confrontée.

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Jonathan Jean-Baptiste.

L’association souhaite également briser l’isolement et promouvoir la richesse de la culture antillaise.

«Notre culture est différente de ce qu’on peut trouver à la Barbade ou à Sainte-Lucie, et nous voulons la faire connaître davantage dans un contexte multiculturel tel que Toronto», explique Funch Curier.

De son côté, Jonathan Jean-Baptiste, secrétaire de l’association, a insisté sur l’importance du volet culturel, qui permettra aux membres de la communauté de se retrouver afin de continuer à faire vivre leurs traditions, même loin de leur terre d’origine.

« Dans une métropole telle que Toronto, il est essentiel de s’intégrer à la société canadienne tout en préservant ses valeurs et sa culture. C’est l’un de nos objectifs les plus importants », souligne Jonathan Jean-Baptiste.

«Nous comptons également créer un annuaire des membres selon leurs compétences afin de favoriser l’entraide et de mettre en place des activités de réseautage efficaces.»

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Deux artistes antillais chantent lors du lancement de Yékrik’ON.

Un modèle d’entraide et de collaboration

Le fonctionnement de l’association Yékrik’ON repose, entre autres, sur les frais de membre fixés à 30 $ par année. Selon Funch Curier, ces contributions constitueront une source importante de financement et permettront de soutenir les activités communautaires. L’association compte également sur des demandes de commandite et sur le soutien de divers partenaires locaux.

«Déjà, le fait que l’événement d’aujourd’hui se tienne dans les locaux du Collège Boréal, ainsi que le soutien d’organismes comme Point Ancrage Jeunesse et le Collège La Cité, prouve qu’une belle collaboration est en train de s’installer avec les organismes francophones», souligne Funch Curier.

«Mon rôle, en tant que président, avec mon équipe, est d’aller chercher des subventions et des fonds afin d’organiser des activités, comme le chanté de Noël qui aura lieu le mois prochain.»

Volcan la Soufrière Guadeloupe
Milieu rural antillais. Photo: archives l-express.ca

Une ambition provinciale

L’association Yékrik’ON souhaite, dans un premier temps, rassembler et soutenir les Antillais établis à Toronto et dans les régions avoisinantes, afin de renforcer leur sentiment d’appartenance et de développer une communauté solidaire.

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Laurence Mouila-Vertueux.

À plus long terme, l’objectif est d’étendre cette présence à d’autres villes et régions de l’Ontario, y compris dans les zones éloignées, pour rejoindre un plus grand nombre de membres de la communauté antillaise.

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«Il existe plusieurs associations antillaises au Québec, mais Yékrik’ON est la première du genre en Ontario», souligne Laurence Mouila-Vertueux, membre du conseil d’administration de l’association.

«L’objectif est d’avoir des antennes dans d’autres villes de l’Ontario afin de rejoindre et rassembler davantage de membres de la communauté à l’échelle provinciale.»

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