Pardon et Réconciliation pour une Nouvelle Haïti

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Le Mouvement de Prière pour Haïti lancera sa campagne nationale de 100 jours pour le Pardon et la Réconciliation du 1er novembre 2025 au 8 février 2026.
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Publié 02/11/2025 par Annik Chalifour

Le Mouvement de Prière pour Haïti (MPH) a lancé sa campagne nationale de 100 jours pour le Pardon et la Réconciliation ce 1er novembre. L’initiative, qui se déroulera jusqu’au 8 février, vise à mobiliser plusieurs institutions éducatives, religieuses, sociales et citoyennes en faveur de la paix en Haïti.

Rappelons que le MPH, créé en 2020, par Jean Ricot Dormeus, a déjà organisé cinq éditions de la Journée Nationale de Pardon et de Réconciliation depuis 2021, avec une participation croissante de communautés locales, d’églises, d’associations de la société civile et de la diaspora.

En 2025, le Mouvement a produit un chant Padon ak Rekonsilyasyon pou Ayiti (Pardon et Réconciliation pour Haïti), en collaboration avec la Fondation Lorquet.

Bâtir une culture du pardon et de la réconciliation

«Notre mission s’enracine dans la conviction que la transformation d’Haïti doit commencer dans les cœurs et les esprits», explique Dormeus, Fondateur et Coordonnateur du MPH.

Jean Ricot Dormeus.

Dans le contexte de la crise actuelle en Haïti et ses multiples turbulences depuis plusieurs décennies, ayant fragilisé la cohésion nationale et compromis les perspectives de progrès, «la multiplication des divisions, des rancunes et des violences démontre l’urgence de bâtir une culture du pardon et de la réconciliation», estime Dormeus.

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Processus de guérison nationale

L’évènement du 1er novembre s’adresse avant tout au peuple haïtien dans son ensemble, qu’il vive en Haïti ou dans la diaspora.

«Cependant, il est vrai que les Haïtiennes et Haïtiens vivant sur le territoire national sont au cœur de cette démarche», précise François Jean-Baptiste, Coordonnateur de la Commission de Promotion du Pardon et de la Réconciliation.

François Jean-Baptiste.

«Ils vivent chaque jour les conséquences directes des divisions, de la méfiance et de la violence qui ont blessé notre tissu social. C’est donc en Haïti que le mouvement doit prendre racine, tout en s’étendant comme une onde de fraternité vers la diaspora, appelée à être un relais actif et bienveillant.»

«L’objectif est que chaque Haïtien, qu’il soit à Port-au-Prince, dans l’Artibonite, à Montréal, à New York, à Santo Domingo ou à Paris, se sente concerné, responsable et porteur d’espérance dans ce processus de guérison nationale.»

Un atelier de formation et d’appui aux programmes du MPH. Photo: MPH.

Liberté intérieure et responsabilité civique

Le pardon, dans le cadre de cette initiative, signifie «un acte de liberté intérieure et de responsabilité civique. Pardonner, c’est refuser de laisser le passé dicter notre avenir», souligne le Coordonnateur Jean Ricot Dormeus.

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«Nous invitons chaque Haïtien à pardonner en libérant son cœur des rancunes accumulées envers la famille, les voisins, les autorités, les partis politiques, les institutions, ou même envers Dieu et soi-même.»

«C’est un processus personnel et collectif pour rompre le cycle de la haine et ouvrir la voie à un nouveau départ.»

Travailler ensemble à nouveau

La réconciliation, quant à elle, va au-delà du pardon. «C’est la reconstruction des liens brisés, la volonté de coexister dans l’équité en tant que concitoyens et de travailler ensemble à nouveau», déclare Dormeus.

«Nous parlons ici de se réconcilier avec Dieu, source de paix et d’amour; avec soi-même, pour retrouver la confiance et la dignité; avec les autres Haïtiens, quelles que soient leurs opinions, classes sociales ou origines politiques; et avec la nation elle-même, en renouant avec la promesse d’une Haïti unie, juste et prospère.»

«Le pardon libère, la réconciliation reconstruit.»

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Atelier phare

Le 7 février prochain, Esther Mujawayo, survivante du génocide rwandais, auteure et militante pour la mémoire et la réconciliation, animera un activité en ligne visant à inspirer les Haïtiens à partir d’une expérience vécue. Elle démontre que, même après des drames extrêmes, le pardon et la réconciliation sont possibles.

Esther Mujawayo.

Journée Nationale de Pardon et de Réconciliation

Le 8 février, le MPH proposera un programme virtuel de jeûne, de prière, de louange et de témoignages en collaboration avec ses partenaires, des célébrations parallèles dans les églises, les universités, les associations et les communautés locales, incluant une participation de la diaspora.

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Joël Lorquet, fondateur-conseiller de la Fondation Lorquet pour une Nouvelle Haïti partenaire de MPH.

Conférences universitaires

Le MPH encourage les universités haïtiennes à organiser des conférences académiques et citoyennes autour du thème Pardon et Réconciliation pour une Nouvelle Haïti.

Cette initiative vise à engager les étudiants, les professeurs et les administrateurs dans la réflexion et l’action, tout en élargissant la portée de la démarche au grand public (novembre 2025 – février 2026).

Notamment par l’organisation de panels, tables rondes et débats publics, la production de comptes-rendus et d’articles à diffuser largement, la participation d’étudiants, de professeurs, de responsables administratifs et de leaders sociaux.

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Retombées marquantes

Voici les retombées les plus marquantes à la suite de l’initiave du MPH depuis sa création:

  • La mobilisation nationale et diasporique autour de la prière pour Haïti, avec des cercles de prière hebdomadaires, des retraites spirituelles et des campagnes de sensibilisation au pardon.
  • La célébration annuelle de la Journée Nationale de Pardon et de Réconciliation visant à l’union pour réfléchir et prier ensemble.
  • Des témoignages de guérison intérieure et de réconciliation familiale, signe que la démarche porte déjà des fruits concrets dans la vie de plusieurs participants.
  • La création d’un réseau de groupes locaux et en ligne, favorisant le dialogue, l’écoute et la culture du pardon.

À propos de MPH

Le Mouvement de Prière pour Haïti s’inspire de la foi et de la prière, mais son message transcende les appartenances religieuses.

«Nous croyons profondément que la prière est un langage universel du cœur, qui relie chaque être humain à la source de la lumière, du bien, de la grâce», témoigne Jean Ricot Dormeus

«Notre approche est inclusive, spirituelle et citoyenne: elle vise à unir le peuple haïtien autour d’un idéal commun de cessation de la violence et de réconciliation, au-delà des barrières confessionnelles, politiques ou idéologiques.»

«Le lancement des 100 Jours de Pardon et de Réconciliation vient amplifier cette dynamique. Il vise à créer un mouvement national de transformation intérieure, qui inspirera les institutions, les familles et les communautés à bâtir une Haïti nouvelle, une Haïti réconciliée avec son passé, unie dans le présent et confiante en l’avenir», conclut Dormeus.

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Contact: [email protected]

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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