Guerres du vin : quand la police de la santé s’invite à l’apéro

Guerres du Vin
L'OMS n'aime pas le vin et est nostalgique de l'époque de la Prohibition. Photo de la Bibliothèque du Congrès: des agents de la Ville de New York déversent de l’alcool dans les égouts après une descente.
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Publié 24/09/2025 par Pierre Ferland

L’an dernier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré la guerre à votre verre de vin. Selon elle, une gorgée de Pinot Noir équivaut à respirer de l’amiante sans masque. Sérieusement?

Depuis, le débat a pris de l’ampleur et la critique s’en prend maintenant à l’organisme rattaché à l’ONU.

L’OMS s’emballe

L’OMS classe désormais le vin dans la même catégorie de danger que le tabac ou les radiations!

La docteure Carina Ferreira-Borges affirme qu’il n’existe «aucun niveau sûr» de consommation d’alcool, pas même une goutte. Traduction: plus de champagne aux mariages, plus de vin au dîner.

La même organisation qui a éradiqué la variole perd ses nerfs devant un verre de Pinot Grigio pris à table? Il y a quelque chose qui cloche.

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Le logo de l’Organisation mondiale de la santé.

Et les Français alors?

Vous souvenez-vous du paradoxe français? Les Français boivent du vin et ont pourtant moins de maladies cardiaques que les Américains. De nombreuses études le confirment. L’étude de Lyon a montré 66% de crises cardiaques en moins avec le régime méditerranéen… vin compris.

À Copenhague, une étude portant sur 24,000 personnes suivies pendant 20 ans a révélé que les buveurs modérés de vin avaient 49% de maladies cardiaques en moins et 31% de mortalité réduite. Pas mal pour un breuvage supposé aussi dangereux que Tchernobyl.

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Le paradoxe français. Photo générée par l’IA

Un documentaire Netflix raconte une autre histoire

Dan Buettner, auteur du livre et de la série télé Live to 100 – Secrets of the Blue Zones, a identifié cinq régions où l’on vit le plus longtemps.

Surprise: en Sardaigne et ailleurs, le vin accompagne le quotidien. Ces gens ne tombent pas comme des mouches après leur verre du soir. Ils fêtent leurs 100 ans.

Le secret ne réside pas seulement dans le vin. C’est un mode de vie: boire à table, en famille, avec modération. Pas vider la bouteille de tequila devant Netflix.

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L’affiche de la série télé Live to 100 – Secrets of the Blue Zones, avec Dan Buettner. Photo: Netflix

Les vrais coupables passent entre les mailles

Voilà ce qui agace. Pendant que l’on diabolise le vin, la malbouffe roule tranquillement.

Un Frappuccino contient 480 calories et 55 grammes de sucre. Une demi-bouteille de vin? Environ 300 calories et beaucoup moins de sucre. Pourtant, personne ne colle d’étiquette d’avertissement sur les Big Mac.

Les fast-foods ciblent encore les enfants. Les liqueurs douces en format super-géant tapissent les stations-service. Mais paniquons, bien sûr, devant le Chardonnay du weekend.

Suivez l’argent et les motivations

La journaliste Felicity Carter (Areni Global) a enquêté. Résultat: des groupes de tempérance, certains actifs depuis 1851, influencent l’OMS. Leur but? Pas la réduction des risques. L’abstinence totale.

Trois conseillers de l’OMS ont même des liens avec Movendi International, un groupe prohibitionniste relooké. Coïncidence? J’en doute. On n’est plus dans la science, mais dans l’idéologie maquillée en santé publique.

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Felicity Carter. Photo: courtoisie

Ce que dit vraiment la recherche

De multiples études prouvent que le vin, consommé avec modération, peut s’intégrer à une vie saine. Le régime méditerranéen l’illustre parfaitement.

L’essai PREDIMED a montré 30% de problèmes cardiaques en moins avec du vin à table. Comme le résume Eric Rimm, professeur à Harvard: «Mettre tout l’alcool dans le même sac, c’est ignorer le contexte culturel.»

Un verre en Méditerranée n’a rien à voir avec une cuite du samedi soir. J’ai récemment interviewé le Dr Ignacio Sánchez responsable de la campagne VitaeVino pour mon balado. Il explique que le vin n’est pas seulement une boisson: c’est une culture, une communauté, un art de vivre.

Une vie équilibrée

Le vin accompagne l’humanité depuis des millénaires. Consommé modérément, surtout au repas, il peut s’inscrire dans une vie équilibrée. L’OMS choisit l’extrême et oublie la montagne d’études et de traditions qui disent le contraire.

Alors, faut-il boire du vin? C’est votre choix. Mais ne laissez pas la peur décider à votre place.

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Les Français ne tombent pas comme des mouches. Les centenaires en Sardaigne non plus. Le problème n’est sans doute pas le vin, mais comment, quand et pourquoi on le boit.

Un verre entre amis? Parfait. Une bouteille en solitaire un mardi soir? C’est une tout autre histoire.

Restons sur nos gardes pour les vraies menaces, comme cette malbouffe qui vous fait de l’œil.

Note: Ceci est un condensé de mon article publié en anglais sur mon blogue disponible ici.

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