5e rentrée à l’UOF: les programmes fondateurs seront repensés

80% des 600 étudiants proviennent maintenant de l'Ontario

UOF, Université de l'Ontario français
Des étudiants et des profs de l'UOF le 26 août, journée d'orientation. Photo: courtoisie UOF
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Publié 10/09/2025 par François Bergeron

En cette 5e rentrée pour l’Université de l’Ontario français (UOF) à Toronto, le jeune établissement affiche une 5e hausse consécutive de ses effectifs pour atteindre le seuil des 600 étudiants.

En plus de huit micro-certificats, l’UOF offre six baccalauréats spécialisés, ainsi que son baccalauréat en Éducation… auquel sont inscrits 72% des étudiants!

«C’est notre programme amiral», confirme à l-express.ca la vice-rectrice aux études et à la recherche, Isabelle Dostaler.

Le baccalauréat en Éducation a d’abord formé des enseignants d’écoles élémentaires. À partir de cette rentrée 2025, l’UOF forme également des enseignants qui se dirigeront vers les écoles secondaires de l’Ontario. «C’est un grand pas pour pallier la pénurie du personnel qualifié à travers la province», souligne-t-on dans un communiqué à l’occasion de la rentrée.

UOF
Isabelle Dostaler.

Programmes fondateurs à décloisonner

En poste depuis décembre dernier, Isabelle Dostaler reconnaît que les quatre programmes fondateurs de l’UOF (Pluralité humaine, Cultures numériques, Environnement urbain, Économie et Innovation sociale) n’ont pas séduit beaucoup d’étudiants.

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«Ils sont innovants, mais peut-être difficiles à comprendre… Et ils sont trop rigides. Nous avons l’intention de les décloisonner de façon à permettre aux étudiants de suivre des cours dans plus d’un programme afin d’obtenir un baccalauréat multidisciplinaire.»

De plus, l’UOF développerait d’autres programmes qui utiliseraient des cours existants dans les programmes fondateurs.

Depuis un an, l’UOF propose deux autres programmes de baccalauréat spécialisé, Santé mentale et Administration des affaires, qui répondent à des demandes du milieu franco-ontarien. À terme, ils devraient attirer un bon nombre d’étudiants.

Ce brasse-camarade représente un défi pour la vingtaine de professeurs de l’UOF. Eux aussi devront s’adapter à un format multidisciplinaire.

Formation continue

Par ailleurs, l’expérience de formation continue – aussi appelée formation sur mesure ou formation pour adultes – est «une aventure qui n’a pas porté fruit», confirme la vice-rectrice.

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Menée en 2024 de concert avec la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario, elle offrait des cours dédiés aux professionnels qui coûtaient souvent relativement cher, qui n’ont pas trouvé preneurs.

«Mais nous continuons de nous intéresser aux Franco-Ontariens adultes», assure Isabelle Dostaler, «en les intégrant dans nos programmes crédités ou en auditeurs libres.»

Les horaires de certains cours pourraient même être réaménagés pour intéresser davantage de gens qui travaillent.

UOF, Université de l'Ontario français
L’entrée de l’Université de l’Ontario français, au 9 rue Lower Jarvis, à Toronto, près du lac.

Les étudiants étrangers: un atout

Plus de 80% des 600 étudiants de l’UOF proviennent maintenant de l’Ontario. Les étudiants étrangers étaient majoritaires au sein des premières cohortes.

Toutefois, «comme tout comme les universités de la province et du Canada», l’UOF indique qu’elle aurait préféré pouvoir accueillir beaucoup plus d’étudiants en provenance de l’international.

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«La baisse de 35% des permis d’études délivrés aux étudiants étrangers par le ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada se fait sentir à l’UOF comme dans toutes les institutions d’enseignement supérieur.»

«Pas d’équipe de football»

Il faut aussi savoir que la majorité des étudiants de l’UOF suivent leurs cours à distance. C’est particulièrement le cas des étudiants au baccalauréat en Éducation, établis dans plusieurs régions de la province.

«Cela fait qu’on n’a pas encore un campus grouillant d’activités», mentionne la vice-rectrice. «On n’a pas encore d’équipe de football comme les grandes universités.»

Mais on rapporte que «l’énergie engendrée par la croissance d’effectif de l’UOF était palpable ce 26 août lors de la journée d’intégration des nouvelles recrues étudiantes».

Cette journée a été consacrée à des activités de familiarisation avec le campus, d’apprentissage des technologies de la pédagogie, de rencontres avec les professeures et les professeurs et de rencontre avec des partenaires communautaires qui peuvent faciliter le quotidien des étudiants.

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Plusieurs étudiants des cohortes précédentes ont participé à cette journée d’orientation. On se souvient que la cérémonie de graduation de la toute première cohorte de l’UOF, en juin, a été particulièrement émouvante.

UOF diplômes
Le recteur Normand Labrie, la ministre Caroline Mulroney et la toute première cohorte de 64 diplômés de niveau baccalauréat de l’UOF sur la scène du théâtre Jane Mallett le 12 juin.

Petite université qui «flabergaste»

Isabelle Dostaler fait valoir que la petite Université de l’Ontario français est déjà reconnue en Ontario et même à l’international grâce à ses partenariats avec des institutions prestigieuses et sa participation à plusieurs activités d’envergure.

«J’ai été flabergastée de constater le niveau d’engagement de l’UOF dans le milieu académique, par rapport à sa petite taille», dit-elle.

Ces dernières années, en effet, l’UOF a suscité la création d’une section torontoise de l’Acfas, le regroupement des scientifiques du Canada français, qui a déjà organisé plusieurs conférences et colloques à l’UOF et ailleurs.

Récemment, l’UOF s’est rapprochée de l’Ontario Institute for Studies in Education de l’Université de Toronto pour accueillir une chercheuse en résidence à l’Observatoire sur l’immigration francophone au Canada.

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Le géant de la construction Pomerleau a doté l’UOF d’un laboratoire en GéoDesign. Power Corporation lui a fait un don d’un million $ pour lancer son baccalauréat en Administration des affaires.

Des étudiants de l’UOF participent déjà à des concours nationaux comme Délie ta langue! (art oratoire) et Ma thèse en 180 secondes.

Enfin, le magnifique campus de l’UOF, rue Lower Jarvis au bord du lac Ontario, est devenu un des lieux de rassemblement de la communauté francophone de Toronto. On y tient notamment la Semaine de la francophonie et le Salon du livre de Toronto.

Auteurs

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et numériques, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

  • l-express.ca

    l-express.ca est votre destination francophone pour profiter au maximum de Toronto.

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