Un Observatoire en immigration francophone au Canada sera basé à l’UOF

Un futur «Observatoire en immigration francophone au Canada» à l’Université de l’Ontario français (UOF) marquera le début d’une nouvelle ère de recherche et de coopération entre plusieurs institutions au pays, dont le Centre francophone du Grand Toronto (CFGT), où s’est rendu le ministre fédéral Marc Miller ce mercredi 8 novembre.

Le dernier recensement de 2021 indique qu’à l’extérieur du Québec, le Canada ne compte que 3,3% de personnes dont le français est la première langue. «Dans un pays comme le nôtre, c’est un constat préoccupant», selon le recteur de l’UOF Pierre Ouellette. 

Afin d’atteindre les objectifs officiels de 6% d’immigrants francophones dans le Canada hors Québec en 2024, voire 7 et 8% pour 2025 et 2026, le ministère fédéral de l’Immigration a accordé un financement de 85 000$ à l’UOF pour la mise en place de l’Observatoire.

Marc Miller indique que «c’est le devoir du gouvernement fédéral de s’assurer que les immigrants francophones puissent s’épanouir dans la langue officielle. On continuera d’investir pour atteindre les objectifs.»

La vice-présidente Aide juridique, Établissement et Emploi du CFGT, Aïssa Nauthoo, «espère que l’Observatoire recevra le financement en 2024 pour pouvoir commencer le vrai travail de recherche, après 5 ans de discussions sur le projet».

Collaboration académique-communautaire

L’Observatoire en immigration francophone au Canada sera hébergé à l’UOF. C’est la vice-rectrice adjointe à la recherche de l’UOF, la professeure Linda Cardinal, qui pilote ce projet. Pierre Ouellette rappelle que «les collèges et universités sont des vecteurs d’immigration primordiaux».

La Chaire d’excellence en recherche du Canada (CERC) sur les migrations et l’intégration de la Toronto Metropolitan University  (TMU) est un partenaire du projet. L’Observatoire n’est pas seulement une collaboration académique, c’est une collaboration également avec les milieux communautaires. 

En effet, Aïssa Nauthoo affirme que «le travail des experts va permettre au secteur communautaire de mieux faire son travail: il va contribuer à nourrir le travail de recherche».

Selon le président du conseil d’administration du CFGT, Aliou Sène, «c’est le reflet d’une collaboration intersectorielle et un engagement collectif à créer une communauté plus inclusive et diversifiée». 

Des données pour développer des outils

Face à un déclin de la population francophone au Canada anglais, l’objectif de l’Observatoire est de produire et diffuser des données sur les dynamiques migratoires afin de développer des outils et des analyses pertinentes.

Pierre Ouellette indique que «l’Observatoire va permettre de fournir aux décideurs politiques, chercheurs et praticiens, des analyses et outils pour faire la promotion de l’immigration francophone».

«Nous serons désormais mieux équipés pour comprendre, diffuser et analyser les connaissances essentielles pour une intégration enrichissante et inclusive», s’exprime Aliou Sène. 

Ayant manqué de services en français à son arrivée au Canada, la PDG du CFGT, Florence Ngenzebuhoro, affirme que «l’amélioration de ces services est une mission accomplie».

L’Observatoire est un lieu pour abriter de nouvelles recherches et pour répertorier celles plus anciennes. Il va prendre en compte des sondages, témoignages et données pour identifier les différents éléments. 

L’immigration francophone sera examinée au niveau du bien-être, de la classe sociale, de l’accès à la santé et des écoles, etc.

Une planification et une gouvernance

Selon Linda Cardinal, «les objectifs de l’Observatoire sont validés et la planification stratégique est amorcée». 

Les membres du premier comité de gouvernance ont été nommés. «On ne sait pas quand sera sa date de fin», indique-t-elle.

«Le comité organisateur s’est rassemblé avec différents experts et avec ceux qui oeuvrent dans le secteur communautaire pour discuter du modèle et des ententes de l’Observatoire», confirme Aïssa Nauthoo, qui en fait partie.

Les autres membres sont: Kimberly Jean Pharuns, de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada; Christophe Traisnel, de l’Université de Moncton; Amin Moghadam, de la TMU; Alain Dobi, du Réseau en immigration francophone pour la région Centre Sud-Ouest de l’Ontario; Guillermo Candiz, de l’UOF; Bintou Sacko, de l’Accueil francophone du Manitoba.