Oasis: les voix et voies des femmes restent à libérer

Départ de Dada Gasirabo l'an prochain

Oasis Centre des femmes
Nathalie Pelletier, présidente d'Oasis Centre des Femmes, Charmaine Williams, députée provinciale de Brampton-Centre et ministre associée des Opportunités sociales et économiques pour les femmes de l'Ontario, Dada Gasirabo, directrice générale d'Oasis Centre des Femmes, Sharon Mayne, directrice générale des Services familiaux catholiques de Peel-Dufferin, et Graham McGregor, député provincial de Brampton-Nord, lors de la cérémonie marquant l'octroi d'une subvention provinciale à Oasis en août. Photo: archives l-express.ca
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Publié 18/09/2024 par Hamza Ziad

«La lutte est loin d’être gagnée et les gains obtenus ne sont jamais assurés», déclare Nathalie Pelletier, présidente du conseil d’administration de l’organisme torontois Oasis Centre des femmes.

Bien que de nombreuses survivantes parviennent à reprendre la parole après avoir subi des violences, souligne-t-elle, le chemin vers l’indépendance financière et la dignité demeure particulièrement difficile.

Le parcours de ces femmes devrait pourtant être celui de la liberté et de la sécurité. Le soutien communautaire reste crucial pour garantir leur épanouissement durable et leur pleine autonomie.

AGA d’Oasis Centre des femmes

Oasis Centre des femmes a tenu sa 29e Assemblée générale annuelle en ligne le 12 septembre, réunissant une cinquantaine de membres et acteurs communautaires. Cet événement a été l’occasion de revenir sur les réalisations marquantes et les défis rencontrés au cours de l’année écoulée, en particulier les actions de soutien apportées aux femmes francophones touchées par la violence.

«Au niveau de la gouvernance, l’année 2023-2024 a été marquée par de nombreux défis et grands chantiers», souligne Nathalie Pelletier.

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Dada Gasirabo ayant indiqué qu’elle quittera son poste de directrice générale l’an prochain, la présidente a mentionné que «nous avons lancé le processus de succession afin de garantir une transition fluide.»

Oasis numérique
Dada Gasirabo, DG d’Oasis. Photo: archives l-express.ca

Un bateau solide

«À chaque AGA, j’aime enfiler mon képi de commandant», a confié Dada Gasirabo à l’Assemblée générale. «Cette année, le bateau n’a pas seulement évité de couler, il avance solidement dans la bonne direction, grâce à l’engagement et aux efforts concertés de toutes les parties prenantes.»

Elle a mentionné que, cette année plus que jamais, les usagères d’Oasis ont dû surmonter des parcours difficiles et des obstacles systémiques complexes avant de connaître des moments de soulagement, ce qui les maintient dans un long processus de guérison.

Elle a également souligné avec fierté qu’Oasis a pu offrir ses services à plus de 5 000 femmes et atteindre près de 30 000 personnes via les réseaux sociaux.

Des chiffres alarmants

Oasis Centre des femmes a présenté des statistiques alarmantes sur les enjeux liés à la violence subie par les femmes. Selon les données, 62% des usagères font face à des problèmes de santé mentale, tandis que 11% luttent contre des problèmes de santé physique.

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Parmi les formes de violence les plus fréquentes, 35% des femmes signalent des violences émotionnelles et psychologiques, suivies par des violences financières et économiques (20%). En termes de profil démographique, 63% des usagères sont des adultes, et 25% sont des jeunes.

Du côté du statut juridique, 29% des femmes sont des réfugiées acceptées, tandis que 18% sont des citoyennes canadiennes.

«Ces statistiques mettent en lumière les défis complexes et variés auxquels ces femmes sont confrontées et démontrent l’importance du soutien systémique pour répondre à ces besoins diversifiés», souligne Dada Gasirabo.

Des stastistiques positives

«L’année 2023-2024 a enregistré de bonnes statistiques pour Oasis, témoignant de l’efficacité de nos services», souligne la directrice générale.

Le service de soutien individuel a notamment traité 900 appels via Femaide, tandis que le counseling a permis de suivre 75 femmes à Toronto et 80 à Brampton. Les groupes fermés «Femmes honorables» ont rassemblé 36 et 40 participantes respectivement dans ces deux villes. Le programme pour les femmes immigrantes et réfugiées a apporté un soutien à 105 clientes.

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Du côté du volet économique, 13 ateliers ont été organisés, touchant 81 participantes. Enfin, le programme de la traite des personnes a eu un impact important avec 25 clientes et 350 participantes dans les groupes de soutien.

Une situation financière maîtrisée

Le bilan financier 2023-2024 d’Oasis Centre des femmes montre un total de recettes de 2 003 047 $. Les principales sources de financement proviennent des subventions du ministère des Services à l’Enfance et des Services Sociaux et Communautaires, avec 782 023 $ pour le programme CALACS (Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel) et 669 487 $ pour le programme de lutte contre la violence faite aux femmes.

D’autres sources incluent Femmes et Égalité des Genres Canada (130 194 $) et la Fondation canadienne des femmes (50 550 $). Concernant les dépenses, les salaires et honoraires, représentant 62,6 % des dépenses totales, ont atteint 1 240 317 $, suivis des dépenses liées aux programmes (243 685 $). L’exercice s’est clôturé avec un excédent de 22 638 $.

La vice-présidente Axelle Cazalets souligne que «l’organisme a une bonne gestion et une solide santé financière, ce qui nous permet de poursuivre notre mission avec efficacité».

Oasis hommes alliés 6 décembre
Un forum d’Oasis Centre des femmes. Photos: archives l-express.ca

Fin de mandat pour la présidente

La composition actuelle du conseil d’administration d’Oasis Centre des femmes a été récemment mise à jour avec l’introduction de deux nouvelles membres, Éléonore Donati et Axelle Cazalets.

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Il est à noter que cette année marque le dernier mandat de la présidente actuelle du CA, Nathalie Pelletier, qui en est à sa troisième et dernière année.

Le CA actuel est composé de: la présidente Nathalie Pelletier, la vice-présidente Axelle Cazalets, la secrétaire Éléonore Donati, la trésorière Gloria Hill, et les administratrice Ghislaine Orth, Edvirge Predestin.

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