En tant que journaliste francophone, je suis particulièrement sensible à deux sujets d’actualité… que je veux traiter le moins souvent possible: le déclin du journalisme et le déclin du français.
Qui souhaite étaler ainsi ses difficultés sur la place publique? OK si ça peut aider à renverser la vapeur… mais est-ce le cas?
Il n’y a rien de plus déprimant que de rapporter de nouvelles statistiques sur la baisse des revenus publicitaires des médias d’information au profit des Google ou Facebook, ou montrant que des entreprises de presse disparaissent ou réduisent leurs effectifs, ou indiquant que la confiance des citoyens envers les journalistes est au plus bas.
Humiliant
Et rien de plus humiliant que de demander aux gouvernements d’intervenir.
Les médias sont censés être indépendants et servir de contre-pouvoirs aux gouvernements (entre autres), pas en dépendre pour leur survie, encore moins leur appartenir. Leur indépendance, leur intégrité et leur crédibilité – je devrais dire «notre», car je m’inclus là-dedans – s’en trouvent érodées.