Immigrants marocains à Toronto: entre succès et déceptions

Toronto devient un pôle d’attraction pour une vague croissante d’immigrants marocains, attirés par ses opportunités économiques et son environnement accueillant.

Parmi ces nouveaux arrivants, nombreux sont ceux qui affichent une solide éducation et une solide expérience professionnelle.

Cependant, tandis que certains s’épanouissent dans leur nouvelle vie au Canada, d’autres font face à des défis inattendus et des difficultés d’intégration.

Cette dualité de succès et d’obstacles met en lumière les nuances complexes de l’expérience migratoire et souligne l’importance d’un soutien accru pour assurer l’épanouissement de tous les nouveaux arrivants dans leur parcours d’immigration.

Pourquoi Toronto?

Au sein de la communauté marocaine émergente à Toronto, une majorité de membres partagent des motivations variées pour leur choix d’installation dans la ville reine.

Parmi celles-ci, le multiculturalisme de la ville est souvent cité, offrant un environnement inclusif et diversifié. De plus, de nombreux immigrants marocains soulignent la diminution du racisme perçu par rapport à d’autres régions du Canada, ce qui contribue à un sentiment accru de sécurité et de bien-être.

Les perspectives professionnelles étendues et attrayantes offertes à Toronto, ainsi que le climat plus doux de la région par rapport à d’autres provinces, sont des éléments clés qui attirent ces immigrants vers la métropole canadienne.

«Le bilinguisme a été crucial dans mon choix de Toronto. Il m’a ouvert des portes professionnelles et m’a permis de me démarquer», explique Amal, une immigrante nouvellement arrivée à Toronto. «C’est le cas pour beaucoup de Marocains ici. La diversité linguistique est une richesse, offrant des opportunités uniques dans une métropole dynamique comme Toronto.»

Eldorado?

Dans le paysage dynamique de l’immigration au Canada, de nombreux Marocains sont confrontés à des choix difficiles et à des défis inattendus.

Alors que certains avaient initialement envisagé de s’installer à Toronto, la réalité économique et linguistique les a poussés à reconsidérer leur plan.

Pour beaucoup, Toronto représente l’eldorado économique avec ses promesses d’emploi et de prospérité.

Cependant, une fois sur place, le coût élevé de la vie, notamment en termes de logement et de dépenses quotidiennes, pousse certains immigrants Marocains à abandonner leur projet d’installation dans la métropole ontarienne.

Barrière linguistique

Un autre défi majeur auquel sont confrontés les immigrants marocains à Toronto est la barrière linguistique. Avec un niveau d’anglais parfois insuffisant pour rivaliser sur le marché du travail, trouver un emploi devient une tâche ardue.

Face à ces défis, certains Marocains choisissent de reconsidérer leur projet d’immigration et se tournent vers d’autres horizons, dont le Québec.

Coût de la vie

Souhail, un immigrant ayant quitté Toronto seulement six mois après son arrivée au Canada, confirme à l-express.ca qu’il a pris la décision de déménager à Laval. Il explique que le coût de la vie dans cette ville est nettement plus abordable que dans la capitale ontarienne.

«Le changement a été radical, notamment en ce qui concerne mes dépenses. Par exemple, mon contrat d’assurance auto, qui coûtait 400 $ par mois à Toronto, est maintenant de seulement 400 $ par année à Laval, c’est un soulagement financier énorme pour moi et pour ma famille», explique Souhail.

Un voyage, deux objectifs

L’immigration des Marocains vers le Canada se décline en deux récits distincts, chacun reflétant des motivations et des objectifs uniques.

D’un côté, certains arrivants sont déterminés à s’établir durablement au Canada, investissant dans des biens immobiliers et envisageant d’y bâtir leur avenir à long terme.

De l’autre côté, certains aspirent à obtenir la citoyenneté canadienne, perçue comme un précieux passeport pour voyager à travers le monde.

Un climat plus chaud

Pour ces individus, le Canada représente une étape vers un objectif plus précis: retourner dans leur pays d’origine avec un statut privilégié ou s’installer dans un climat plus chaud, souvent en péninsule ibérique, un pays du Golfe persique, ou en Afrique du Nord, plus proche du Maroc, pour atténuer le mal du pays.

«Après avoir terminé mes études au Collège Boréal de Toronto, j’y ai trouvé une excellente opportunité de travail», souligne Aya, une immigrante marocaine installée à Toronto. «Reconnaissante envers la diversité du Canada, je souhaite y rester pour reprendre mes études en droit et poursuivre mon rêve de devenir avocate.»