La journaliste française Lauren Malka a la passion de la bouffe et de la philosophie. Cela l’a conduite à mener une enquête très fouillée et à publier Mangeuses: histoire de celles qui dévorent, savourent ou se privent à l’excès.
D’entrée de jeu, on y lit que l’acte de manger ne procure pas systématiquement de la joie pour tout le monde. Besoin primitif, l’alimentation peut affecter le corps en y imprimant les pressions sociales de chaque époque.
Honte
Si l’alimentation «se révèle une zone d’entraînement à la virilité pour les hommes, elle s’impose, pour de nombreuses femmes, comme un lieu d’enfermement, de culpabilité, de honte, d’asservissement, voire de maladie grave».
Malka cite la sociologue Anne Dupuy qui note tout de go un deux poids, deux mesures quand on parle de bouffe. Si un petit garçon aime les produits sucrés, il est plutôt perçu comme «un bon mangeur», mais si une petite fille adopte le même comportement, elle est davantage considérée comme «une gourmande».
Péché
Qui dit bouffe dit aussi gourmandise. Il y a des études qui affirment la tendance majoritaire des mères à laisser les garçons prendre davantage de temps que les filles lors des premières tétées.