Les mots « prêtres » et « pédophilie » ont fait couler beaucoup d’encre. C’est le sujet du roman Il n’est pire aveugle, de John Boyne, publié chez JC Lattès. L’action se déroule en Irlande, mais il s’agit d’un roman aussi intime qu’universel.
Les seize chapitres ont chacun pour titre une année entre 1964 et 2013. Mais pas en ordre chronologique, plutôt pêle-mêle. Je préfère les romans qui ont un début, un milieu et une fin, mais il semble que ce ne soit plus à la mode.
Les prêtres respectés
Le personnage principal et narrateur est Odran Yates. Né en 1953, il entre au grand séminaire en 1973, à une époque où les prêtres sont très respectés en Irlande. Que s’est-il passé pour que, quarante plus tard, les rues de Dublin soient envahies de manifestants scandant « VIREZ-LES ! » ?
À 10 ans, Odran se fait dire par sa mère qu’il a été choisi: « Tu as la vocation pour devenir prêtre. » À cet âge-là, l’enfant croit tout ce que sa mère lui dit. Il entre donc au séminaire à 17 ans. En même temps que Tom Cardle, second personnage important et ami proche d’Odran.
Au service du pape
L’auteur étoffe son roman en incluant des séjours en Norvège et en Italie. Ainsi, Odran est envoyé à Rome pour sa dernière année de théologie et pour une tâche secrète. Il est choisi pour apporter le thé ou le lait chaud au pape en fin de soirée, et pour le réveiller le matin.